Comment reconstruire la droite ? (1/2)

Publié par le 26 Juin, 2017 dans Blog | 0 commentaire

Comment reconstruire la droite ? (1/2)

Je vais me risquer sur un terrain glissant, celui d’une réflexion sur la reconstruction de la droite. En tant que modeste analyse politique amateur, je ne me risquerais qu’à suggérer une piste, une initiative destinée à ouvrir un débat dans ce blog. Cette réflexion me parait très bien coller avec le nom de notre blog: « A droite, fièrement!« 

La question à laquelle il faudrait répondre est la suivante:

Avec qui reconstruire la droite ?

Il y a donc urgence à reconstruire la droite de gouvernement !

Puisque la droite est en passe de perdre son aile gauche – ce qui va constituer une grande clarification de la doctrine des Républicains – le salut viendra donc de sa droite. Le supporter que je suis de Nicolas Sarkozy se rappelle de la victoire de 2007 dans laquelle l’ancien président avait réussi à siphonner les voix du Front national.

Marine le Pen sort très affaiblie de la dernière campagne électorale et nombre de Français potentiellement électeurs du FN ont pris conscience de ses limitations intellectuelles et doctrinales. Le fait qu’elle ait gauchi énormément son programme économique, sous l’influence de Florian Philippot, lui a été fatal.

Le Front national est en crise et cette crise sera longue. Il y a quelques semaines, un événement est passé presque inaperçu à cause de la période présidentielle : le retrait de Marion Maréchal-Le Pen de la vie politique.

A t-elle quelque chose derrière la tête ? a t-elle prévue de revenir ? Sous une autre forme ? Dans un autre contexte ? Elle donne quelques clefs de compréhension de son retrait dans une interview donnée le 17 mai dernier à l’hebdomadaire Valeurs actuelles, mais aussi donne des pistes pour la recomposition de la droite. En voici quelques extraits :

« Je pense que la stratégie victorieuse réside dans l’alliance de la bourgeoisie conservatrice et des classes populaires. C’était la synergie qu’avait réussie Nicolas Sarkozy en 2007. Indéniablement, il y a des gagnants et des perdants de la mondialisation, une fracture territoriale, une France périphérique, une fracture mondialistes-patriotes, mais je crois que la droite traditionnelle et les classes populaires ont un souci commun, c’est celui de leur identité. Pas l’identité comme un folklore artificiel ou comme un musée qu’on dépoussière, mais comme un ciment social. L’identité, c’est ce qui nous donne le sentiment d’être un peuple, en dépit de lieux de vie différents, de modes de vie différents ».

« Et ce ciment social a été brisé à plusieurs égards. L’enjeu essentiel de civilisation, à mon sens, est de savoir comment conserver, protéger, transmettre et vivifier ce ciment social. C’est là qu’intervient la question de l’école, de la transmission, de la culture, de nos traditions, de notre patrimoine, d’un certain mode de vie. Le philosophe François-Xavier Bellamy dit que l’avantage de la culture, c’est que c’est le seul bien qui se partage indéfiniment sans jamais léser personne. Si on s’attache à la transmission et à la vivification de la France, nation littéraire, nation philosophique, nation historique, à partir de là, on peut défendre ce ciment social et sauver le pays des fractures qui l’attendent ».

« La question identitaire permet de transcender les clivages. Elle comporte une dimension abstraite, c’est vrai, avec des symboles, la Marseillaise, la devise, notre patrimoine républicain, et une dimension charnelle, notre terre, notre terroir, notre gastronomie, la pierre locale avec laquelle on construit sa maison. Ces deux dimensions sont complémentaires. Pour parler de stratégie, le souci commun de l’électorat de la droite conservatrice et de la France périphérique, qui n’ont pas le même rapport à la mondialisation, c’est le souci de la transmission de leur patrimoine matériel et immatériel. À partir de ce constat, on peut imaginer des passerelles pour les rassembler et apporter des réponses en commun ».

« Voilà pourquoi je parle de passerelles. Quand une partie de la France conservatrice défend le mariage et la filiation, elle défend aussi une partie de l’identité française avec une certaine idée des rapports humains basée sur le bien commun et l’intérêt du plus faible plutôt que sur la jouissance et l’envie de l’individu dans une liberté sans limite. C’est donc un combat identitaire, qui peut rejoindre le combat identitaire des classes populaires plus axé sur les questions liées à l’immigration et au multiculturalisme. Bien sûr, il peut y avoir des divergences économiques, mais les moteurs de vote sont essentiellement spirituel, culturel et identitaire : les masses ne bougent pas autour de l’économie. Ce qui relie ces deux électorats, c’est donc le conservatisme. Il peut s’agir de conservation de l’identité, d’un mode de vie, mais aussi du patrimoine, des entreprises, d’un modèle économique à défendre en régulant la mondialisation ».

« Lorsqu’on me demande à quelle droite j’appartiens, je réponds, en reprenant la classification de René Rémond, que je suis à la confluence de la droite légitimiste et de la droite bonapartiste. Mais, pour prendre une catégorie plus récente, j’appartiens à la “droite Buisson”. J’ai été très marquée, récemment, par son livre la Cause du peuple, dans lequel j’ai vu, exposés de manière claire, les fondements de cette droite nationale, identitaire, sociale, qui est la mienne ».

Tout d’abord, je suis assez admiratif de la maturité politique de cette jeune femme de seulement 27 ans ! Laurent Wauquiez semble être très bien placé pour prendre la tête des Républicains – ou du moins de ce qu’il en restera –  au prochain congrès en octobre prochain. Son positionnement résolument centré à droite m’inspire donc cette question :

Le rapprochement de Laurent Wauquiez et de Marion Maréchal-Le Pen ne pourrait-il pas être le point de départ d’un travail de reconstruction de la droite ?

Ne serait-ce pas, si ce rapprochement s’opérait, une possibilité de récupérer une (grande ?) partie de l’électorat de l’ex-UMP partie pour le Front national entre 2007 et 2012 ? Marion Maréchal-Le Pen serait, lit-on, en train de se débarrasser de la référence à la famille Le Pen dans son patronyme. Elle pourrait ainsi apparaitre comme une figure nouvelle et moins « diabolisable » que Jean-Marie et Marine Le Pen …

Je me propose de continuer dans un prochain article cette réflexion en regardant si Marion Maréchal est « Laurent Wauquiez compatible » ?

Mais d’ors et déjà, j’attends avec impatiente vos réactions …

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