Les totems de la gauche se fissurent …

Publié par le 9 Fév, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Les totems de la gauche se fissurent …

Petit à petit, la gauche se voient dépouillée de ses repères et de ses totems, au plus grand bénéfice des Français.

François Hollande avait à peine égratigné le totem du Code du travail avec la très timide loi El Khomri qui avait mis des foules dans la rue et beaucoup de violences. Emmanuel Macron, lui, sans l’abattre totalement, a quand même attaqué le Code du travail à la hache. Ses ordonnances sont passées quasiment sans manifestations et Philippe Martinez a mangé sa chapka sans broncher.

Un deuxième totem, vient d’être déboulonné en douceur : celui de la sélection à l’entrée de l’Université ! Et l’on sait combien, c’était un totem sacré autour duquel il était facile de mobiliser les lycéens et les étudiants, bêtes boires des gouvernements.

Cette semaine, dans le Figaro Magazine, Guillaume Roquette salue la chute de cette machine à fabriquer des chômeurs :

Le Révolution de la sélection

Deux tentatives, deux échecs.

Le 1er février dernier, une myriade d’organisations de gauche avait appelé à manifester contre la réforme du bac et la sélection à l’université. Le résultat ne fut guère probant, hormis  quelques assemblées générales de facs spécialisées de longue date dans les formations ès luttes (à Toulouse, Rennes, Paris-Jussieu … ) et des poubelles renversées devant une dizaine de lycées par des élèves jouant à Mai 68. Nullement découragés, les mêmes ont remis ça mardi dernier, mais sans plus de succès.

La mobilisation n’est décidément plus ce qu’elle était.

Pour le gouvernement, ce double revers est évidemment une bonne nouvelle. Jean- Michel Blanquer s’apprête à présenter une réforme du baccalauréat plutôt bienvenue (même si elle ne s’attaque pas au totem du bac pour tous, qui a entraîné un effondrement du niveau de l’examen) : il peut poursuivre son projet sans trop craindre la rue.

Surtout, la sélection qui est en train d’être instaurée sans le dire pour l’entrée à la fac ne semble pas provoquer de rejet particulier chez les jeunes, ce qui est une petite révolution.

Combien de fois, en effet, n’a-t-on pas entendu (en particulier à droite) que la sélection universitaire provoquerait forcément un soulèvement des étudiants et lycéens, et qu’il était donc urgent de ne rien faire. Le volontarisme macronien a fait mentir cette sombre prédiction, et c’est heureux. Même l’union sacrée des agitateurs en herbe n’y a rien fait, puisque l’appel à la mobilisation provenait aussi bien de l’Unef que des jeunes communistes, de la France insoumise que du mouvement rural de jeunesse chrétienne, groupuscule généreusement subventionné (un demi-million d’euros chaque année) par l’Eglise catholique de France.

Que s’est-il donc passé ? Les jeunes Français auraient-ils perdu le goût de la rébellion ? Sans doute ont-ils plutôt fini par ouvrir les yeux, en réalisant que derrière le slogan « j’ai mon bac, je choisis ma fac », brandi par les quelques manifestants qui battaient le pavé cette semaine, se cache une impitoyable machine à fabriquer des chômeurs et des déclassés. La sélection n’a pas été instaurée par plaisir (ni par cruauté) dans tous les systèmes universitaires performants du monde, elle permet simplement d’adapter le profil des étudiants à celui des formations, pour maximiser les chances de succès.

La remise en cause de l’université pour tous
ne fait plus descendre dans la rue

Même s’il existe désormais – et c’est bien regrettable – un droit à avoir son bac (le taux de 80 % de réussite est devenu sacré), on n’aurait jamais dû instaurer un droit à entrer à l’université, indépendamment du niveau scolaire des candidats. Dès lors qu’elle s’effectue sur le mérite (et non par tirage au sort comme à la dernière rentrée universitaire), l’instauration de « pré-requis » se révèle le moins mauvais des systèmes : la seule égalité qui vaille en matière d’éducation est celle des chances. La capacité à choisir ses étudiants peut même être un atout formidable pour l’université française; c’est seulement ainsi qu’elle pourra faire concurrence aux grandes écoles qui la privent aujourd’hui des meilleurs éléments.

Guillaume Roquette pour le Figaro Magazine.

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