« Mâles blancs » le PIR* des messages du président

Publié par le 8 Juin, 2018 dans Blog | 0 commentaire

« Mâles blancs » le PIR* des messages du président

* PIR : Parti des Indigènes de la République.

Barbara Lefebvre est une combattante ! Professeur d’histoire-géographie, elle s’était fait connaître en mettant en difficulté le candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron, en l’interrogeant sur ses propos, tenus en novembre 2016 en Algérie, qui assimilaient la colonisation à un crime contre l’humanité. Elle lui avait posé la question qui tue :

« Dois-je désormais enseigner à mes élèves que Jules Ferry
ou le maréchal Lyautey étaient des criminels de guerre
 ?  »

Barbara Lefebvre s’en prend une nouvelle fois à Emmanuel Macron dans un billet publié la semaine dernière dans Valeurs actuelles :

Lors de la présentation de ses mesures en faveur des banlieues le 22 mai, Emmanuel Macron a employé des éléments de langage qui en disent long sur l’horizon de sa politique, avertit le professeur d’histoire-géographie et essayiste Barbara Lefebvre.

« Que deux mâles blancs ne vivant pas dans ces quartiers s’échangent l’un un rapport, et l’autre disant “on m’a remis un plan, je l’ai découvert“. Ce n’est pas vrai. Cela ne marche plus comme ça  ». Ces formules triviales ne sortent pas de la bouche d’un représentant des Indigènes de la République ou de Lallab, association « féministe » islamique qui réfute le féminisme occidental comme « la revendication de femmes très majoritairement blanches et athées ». Elles ont été prononcées par notre président de la République.

« Cela ne marche plus comme ça. » L’affirmation claque comme une porte que l’on referme derrière soi. Emmanuel Macron n’est pas de ces esprits chagrins pour qui l’enracinement est la condition d’existence d’un peuple formant nation. Il est de ces grands esprits modernes qui saisissent le train du Progrès, sans se retourner. Oserait-on la question: le retour de la race, est-ce le progrès ?

La France aurait trop changé démographiquement et culturellement pour qu’on continue de faire « comme si », comme s’il était toujours possible de se penser français sans se référer à la couleur de peau, la religion ou non-religion, le genre ou non-genre. Le président de la République n’a pas dérapé, il ne dérape jamais, chaque mot, chaque action de com sont pesés. Le « mâle blanc » est plus qu’un élément de langage, c’est un code. On l’avait entendu déplorer cette odieuse condition qui est la sienne lors d’un discours au Collège de France le 29 mars dernier sur l’intelligence artificielle : il y a « beaucoup de mâles blancs » dans ce secteur. À quand l’épuration, et comment ? De quoi cette expression est-elle le code sinon de l’adoption par la doxa du discours « indigéniste ». Ce courant postcolonial racialiste et raciste, qui ne représentait dans les années 2000 qu’une poignée d’agités galvanisés par la Nation of Islam ou le mythe du Black Panther Party, s’est imposé dans le débat avec la loi de 2004 sur les signes ostentatoires à l’école. Exaltés par les émeutes de 2005, le Parti des Indigènes de la République et de nombreuses associations soeurs se sont lancés dans l’arène politico-juridico-médiatique. En quelques années, à force d’outrances verbales, d’intimidations judiciaires, de mobilisations ségrégationnistes pour créer le buzz, ils ont imposé leur vocabulaire et donc leur idéologie. En effet, à écouter le modèle de société que propose le président Macron, notre mâle alpha, nous sommes désormais au-delà du communautarisme à la Trudeau, nous allons vers un modèle tribal, ségrégationniste. De nouvelles perspectives féodales s’ouvrent à nous.

C’est beau, le progrès. Le M. Homais contemporain, incarnation du progressiste, se doit d’être dégoûté d’appartenir à la tribu dominante des « mâles blancs » qui oppressent leurs femelles et – on suppose – celles des autres « mâles » qu’ils dévirilisent conséquemment (les « mâles noirs », « jaunes », « arc-en-ciel » aussi pour les néo-Charlus). De ce postulat, il découle logiquement qu’un chef d’État se déclare incompétent pour proposer une reconquête des territoires perdus de la République « car » il n’est qu’un « mâle blanc », tout alpha qu’il soit. Disqualifié car génétiquement programmé pour ne pas comprendre ce que vivent les « mâles et femelles » de ces contrées appelées pudiquement « quartiers » … Depuis Aristote, on sait que « l’homme est un animal politique » (zoon politikon), avec Emmanuel Macron on comprend que la France est un zoo. Les êtres humains sont réduits à des mâles et des femelles d’espèces trop différentes pour partager un projet commun puisque leur « nature » les condamne à l’incompréhension mutuelle.

Si la parole du « mâle blanc » est interdite pour proposer des solutions aux problèmes de territoires français en état de quasi-sécession culturelle, économique et sociale, qui détient une parole légitime ? Les « mâles noirs », les « mâles arabes » ? Or ces derniers ne sont-ils pas blancs ? « Gobineau, sors de ce corps », serait-on tenté de dire en écoutant le président Macron ! Mais selon la doxa décoloniale que notre « mâle blanc » alpha fait sienne, ce n’est pas une question de pigmentation mais de savoir si on est ou non « racisé », c’est-à-dire considéré comme non blanc parce que nos ancêtres ont été esclaves ou colonisés. Je me rappelle en effet que, pour entrer dans certains salons décoloniaux, le métis – qui incarne le sang noir souillé par le sang blanc – n’était pas le bienvenu, à la différence de la femme blanche en hidjab.

L’élément de langage « racisé » du président indique l’horizon d’action de sa politique. Il nous dit que la France doit opter pour le tribalisme racialiste car ici ou là la sécession est actée. Quarante ans de « plans banlieues » pour rien, qu’on laisse les « mâles » locaux gérer, ici selon une identité ethnoraciale, là selon sa religion. Comptons sur les « experts racisés » du Conseil présidentiel des villes où siège Yassine Belattar pour éclairer le « mâle blanc » alpha de leurs lumières.

Le président de la République aura envoyé le pire – PIR (Parti des Indigènes de la République) – des messages aux Français : à ceux des territoires perdus qui luttent contre l’alliance indigéno-islamiste, de la France périphérique méprisée («  des gens qui ne sont rien »), de la France rurale abandonnée (trop de « mâles blancs » chez les « souchiens »).

Emmanuel Macron ne remerciera jamais assez Fillon de sa cupidité, Le Pen de sa nullité politique, la gauche de son arrogante bêtise. L’âme française, en revanche, ne le remercie pas. Elle qui n’a ni couleur, ni genre, ni religion. Elle est « la liberté des Français, leur héritage, la Maison, le Refuge, le Foyer », comme l’écrivait Bernanos dans la France contre les robots. Et en janvier 1946, alors que la France lui semblait sur le point de retomber dans les travers de la politique technocratique dissimulée derrière le spectacle des chamailleries politiciennes, il écrivait ce qui devrait résonner pour nous comme un appel:

« Aujourd’hui comme hier, la patrie dit à nous tous et à chacun de nous,
à l’oreille de chacun de nous: « Délivre-moi ou venge-moi. »»

Barbara Lefebvre pour Valeurs actuelles.

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