« Nous avons vécu des années de politiquement correct,
nous vivons des semaines de sanitairement correct !
»

Publié par le 20 Avr, 2020 dans Blog | 0 commentaire

« Nous avons vécu des années de politiquement correct, nous vivons des semaines de sanitairement correct !  »

Nous n’acceptons plus la mort !

Nous voulons bien faire la guerre …
Mais il faut une guerre sans morts !

Aujourd’hui, pour limiter le nombre de morts
dus à un virus, nous bloquons toute la France.

De la même façon que le débat pour ou contre l’immigration a été interdit par la gauche pendant des décennies, aujourd’hui, le débat pour trouver le meilleur compromis entre la santé et l’économie n’aura pas eu lieu.

C’est le nouveau tabou ! La santé d’abord ! Point final !

A notre époque, l’émotion gouverne tout et la raison s’efface ! Je respecte le confinement mais j’ai en moi une colère qui monte, presque une révolte. Intellectuellement, le confinement m’apparait de plus en plus comme une erreur monumentale que nous mettrons des années à réparer.

La mort est une notion qui est propre à chacun de nous. Il suffit par exemple de lancer une discussion pour ou contre la crémation pour voir à quel point nous avons tous des tabous et que tout débat rationnel est impossible.

J’ai entendu sur Europe1 l’interview d’un philosophe, André Comte-Sponville, qui a le courage d’ouvrir le débat entre la santé et l’économie en relativisant la gravité de cette épidémie.

Il justifie ses propos en déclarant :

« Mon métier d’intellectuel, ce n’est pas de faire plaisir aux gens,
c’est de dire ce que je crois vrai et important. »

Je partage son approche mais je sais qu’elle pourra heurter certaines personnes …

Voici les moments forts de son intervention suivis de l’enregistrement audio complet de l’interview :

André Comte-Sponville

Je conteste cet affolement médiatique avec depuis un mois, un édition spéciale permanente : on commence par le coronavirus, on termine par le coronavirus et entre les deux on n’a parlé que du COVID-19 !

Cette crise sanitaire est majeure
mais ce n’est pas la fin du monde !

Nous en sommes à environ 20 000 morts, c’est très triste, mais rappelons qu’en France, il meurt 600 000 personnes par an dont 150 000 meurent de cancer, et parmi ces derniers, des milliers d’enfants, d’adolescents, de jeunes adultes alors que la moyenne d’âge des décès du coronavirus est de 81 ans ! Si tous les êtres humains sont égaux en droit et en dignité, toutes les morts ne se valent pas ! Il est plus triste de mourir à 20 ou 30 ans qu’à 80 ou 90 ans !

Je suis un peu excédé par ce climat dépressif et geignard où on nous appelle à porter le deuil des 14 000 morts du coronavirus en oubliant les 600 000 autres. Mais en quoi ces 14 000 morts méritent-il plus notre compassion que les 600 000 qui meurent chaque année ?

Sans compter que le confinement a des retombées extrêmement lourdes dont seront d’abord victimes les plus jeunes ! Moi qui ai 68 ans, qui suis vieux, je ne supporte plus que pour sauver notre vie, on sacrifie l’avenir de nos enfants. On est en train de créer des millions de chômeurs. On est en train d’endetter massivement nos enfants pour s’occuper de nos santé de vieux.

On n’entend plus dans la France d’aujourd’hui que des choses qui sont faciles à entendre.

Nous avons vécu des années de politiquement correct,
nous vivons des semaines de sanitairement correct !

On ne dit plus ce qu’on croit vrai, on dit ce qui fait plaisir à entendre. Mon métier d’intellectuel, ce n’est pas de faire plaisir aux gens, c’est de dire ce que je crois vrai et important.

La santé n’est pas une valeur ! C’est un bien !

Un bien, c’est quelque chose qu’on peut désirer, qu’on peut envier, comme la richesse. Je peux envier quelqu’un qui est en meilleure santé que moi.

Une valeur, ce n’est pas quelques chose qu’on peut envier, c’est quelque chose qu’on peut admirer. Je ne vais pas admirer quelqu’un parce qu’il est en bonne santé ou parce qu’il est riche ! Je peux admirer quelqu’un parce qu’il est courageux, parce qu’il est généreux. Les valeurs morales, c’est ça, ça n’est pas la santé ! C’est l’amour, c’est la justice, la liberté, la générosité.

Quand on fait de la santé la valeur suprême, ce que j’appellele pan-médicalisme, la médecine devient la chose la plus importante du monde et nous allons déléguer à nos médecins, non seulement la gestion de nos maladies, ce qui est normal, mais aussi la gestion de nos vies et de nos sociétés, ce qui est beaucoup plus inquiétant !

Je suis prêt à accepter cette réduction de liberté qu’est le confinement pour une très brève durée mais quand j’entends des médecins nous dire qu’on continuera à confiner aussi longtemps que ce sera médicalement nécessaire, je dis attention. Il n’est pas question qu’on nous enferme indéfiniment ! Pour une maladie dont il faut rappeler que le taux de létalité est de 1 ou 2 % maximum. On ne va pas enfermer tout un peuple pour une maladie avec une létalité de 1 ou 2 % !

On entend tous les soirs à la télévision dix médecins qui n’ont que les mots de santé à la bouche. C’est normal pour des médecins. Mais moi, je suis un citoyen. Pour moi, la liberté est encore plus importante que la santé ! Suspendre la liberté oui, mais prétendre que, parce que j’ai plus de 65 ans, je vais rester confiné pendant des mois jusqu’à ce que les médecins m’autorisent à sortir, il n’en est pas question ! D’ailleurs an Allemagne et en Suisse, le confinement est beaucoup plus léger !

Il fait défendre notre liberté.

La santé est une grande chose, la liberté une chose encore plus grande ! Il ya des millions de gens qui sont morts pour la liberté. Je ne suis pas sûr qu’il y en ait eu autant pour défendre la santé !

Je n’ai pas peur de la mort, mais j’ai surtout beaucoup moins peur du COVID-19 que de la maladie l’Alzheimer, par exemple. Il y a 25 000 nouveaux cas d’Alzheimer par an en France ! Nous en sommes à 20 000 morts avec le COVID-19 …

Franchement que préférez-vous ? Que le médecin vous annonce que vous avez le COVID-19 donc, en gros 95 % de chances de vous en sortir, si vous avez moins de 60 ans, ou qu’il vous dise que vous avez Alzheimer ?

Voici l’enregistrement audio de l’intervention d’André Comte-Sponville :


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