Philippe Seguin, aussi, avait eu raison trop tôt !

Publié par le 8 Avr, 2020 dans Blog | 0 commentaire

Philippe Seguin, aussi, avait eu raison trop tôt !

Une fois terminé mon précédent article :

Et s’ils avaient eu raison trop tôt

sur Charles Pasqua et Philippe de Villiers, je me suis dit qu’il y avait un grand absent dans le tableau, et qu’il convenait d’associer à cet hommage :

l’immense Philippe Seguin !

Car quand on pense à cet homme d’Etat, disparu en 2010, on est pris de vertige devant la vacuité du paysage politique actuel. On recherchera vainement, parmi les leaders actuels, des hommes de cette trempe. Quant à Emmanuel Macron que pèse t-il face à Philippe Seguin ?

On ne peut qu’en vouloir aux Français d’avoir refusé au tribun un vrai destin national et d’avoir porté à l’Elysée un gamin en culotte courte sans aucune expérience, et sans s’être au préalable colleté avec le moindre mandat électif !

J’ai choisi, pour rendre un hommage à Philippe Seguin, de reprendre son discours historique du 5 mai 1992 lorsqu’il défendit à l’Assemblée nationale une exception d’irrecevabilité à propos des accords de Maastricht.

Avant de vous laisser avec une vidéo montrant les meilleurs moments de son discours, j’ai repris quelques phrases qui résonnent lourdement quand on les entend à l’aune de ce qu’est devenue aujourd’hui l’Europe :

Le recours à la voie parlementaire est contraire à l’esprit de notre pacte social car ce que le peuple fait, seul le peuple peut le défaire.

Car voilà maintenant 35 ans que le traité de Rome a été signé et que d’Acte unique en règlements, de règlements en directives, de directives en jurisprudence, la construction européenne se fait sans les peuples, qu’elle se fait en catimini, dans le secret des cabinets, dans la pénombre des commissions, dans le clair-obscur des cours de justice.

Voilà 35 ans que toute une oligarchie d’experts, de juges, de fonctionnaires, de gouvernants prend, au nom des peuples, sans en avoir reçu mandat, des décisions dont une formidable conspiration du silence dissimule les enjeux et minimise les conséquences.

Je reconnais bien volontiers que le conformisme ambiant, pour ne pas dire le véritable terrorisme intellectuel qui règne aujourd’hui, disqualifie par avance quiconque n’adhère pas à la nouvelle croyance et l’expose littéralement à l’invective. Qui veut se démarquer du culte fédéral est aussitôt tenu par les faiseurs d’opinion, au mieux pour un contempteur de la modernité, un nostalgique ou un primaire, au pire pour un nationaliste forcené tout prêt à renvoyer l’Europe aux vieux démons qui ont si souvent fait son malheur.

Qu’on ne s’y trompe pas. La logique du processus de l’engrenage économique et politique mis au point à Maastricht est celle d’un fédéralisme au rabais, fondamentalement anti-démocratique, faussement libéral, résolument technocratique.

A force de renoncements, aussi ténu que soit chacun d’eux, on va bel et bien finir par vider la souveraineté de son contenu. On est souverain ou on ne l’est pas. Mais on ne l’est jamais à moitié ! La souveraineté, par essence, est un absolu qui exclut toute idée de subordination et de compromission.

Quel discours ! Quelle vision ! Quelle prémonition !

Que pèse à côté de ce français châtié et riche, les « ceux et celles » ou « les à toutes et à tous » de notre président adepte du « en même temps » ?

Je vous laisse avec Philippe Seguin en tribun de la République :

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