Vive la démocratie, à bas l’élection !

Publié par le 7 Juin, 2019 dans Blog | 0 commentaire

Vive la démocratie, à bas l’élection !

« Puisque le peuple vote mal,
il faut dissoudre le peuple ! »

C’est la leçon des élections européennes, inspirée d’une citation de Bertold Brecht, que le philosophe Paul B. Preciado propose dans le quotidien Libération. On en attendait pas moins de l’organe officiel de la gauche bobo qui n’a décidément plus qu’un rapport très très lointain avec le peuple de gauche.

Je vous livre quelques extraits d’un article d’André Perrin paru dans Causeur et qui nous rapporte le contenu pour le moins édifiant des propos de ce philosophe :

Dans Libération, la démocratie est fasciste,
trop blanche et antidémocratique

Libération n’en finit plus de nous surprendre. Le quotidien a livré ces derniers jours des leçons de philosophie politique pour le moins insolites. Les dernières élections auraient constitué une étape décisive dans l’avènement d’ « une nouvelle forme de fascisme », d’ailleurs la démocratie représentative serait un piège monté par vous-savez-qui.

Paul B. Preciado, le philosophe, collaborateur régulier du journal, nous apprend dès les premières lignes que les élections européennes ont constitué une étape décisive dans la construction d’ « une nouvelle forme de fascisme paradoxalement démocratique ». Comment cela ? D’abord, bien sûr, parce que les électeurs y ont envoyé siéger des candidats de Vox, du Rassemblement national ou de la Ligue. […]

Mais ce n’est pas tout, et ce n’est pas l’essentiel. N’allez pas vous imaginer qu’il suffirait d’interdire aux citoyens de mal voter pour résoudre le problème de la démocratie représentative. Non, le vice de celle-ci est bien plus radical, sa source plus profondément empoisonnée : « Le problème du fascisme démocratique n’est pas l’extrême droite. »Qu’est-ce donc ? « C’est le système représentatif anthropocentrique, patriarco-colonial selon lequel le consensus social est obtenu par un pacte de libre communication entre individus humains égaux – définis par avance en termes de citoyenneté bourgeoise, neurodominante, hétéropatriarcale et blanche. » Autrement dit, l’égalité des citoyens devant le droit de vote est une fiction et c’est le corps électoral lui-même qui n’est pas représentatif.

En effet, seuls y sont représentés les citoyens bourgeois néocoloniaux, ceux qui dominent les autres grâce à leurs neurones, ainsi que les hétérosexuels et hétéronormés blancs. Tous les autres en sont exclus, de sorte que le corps électoral n’est pas le bon corps : « L’enjeu de la démocratie est somatopolitique : quel corps est considéré digne de vote ? Où sont les corps politiques (non représentables, et donc non souverains) après (ou même durant) l’acte de représentation ? » Paul B. Preciado répond qu’il y a d’abord les abstentionnistes, qui sont fort nombreux, et qu’il préfère appeler les « votants abstentionnistes ». Mais ce n’est pas tout : si on leur ajoute « les angles morts du système », alors on obtient « la carte de la démocratie directe » que l’on peut opposer à la fallacieuse démocratie représentative dont les temples, étant vides, sont « remplis de fascisme ». […]

Il faut savoir gré à Libération d’offrir à ses lecteurs d’aussi belles leçons de philosophie politique. Ceux-ci peuvent désormais, en s’épargnant la lecture fastidieuse de Rousseau et de Sieyès, de Manin et de Rosanvallon, se faire une idée claire et distincte, mais néanmoins profonde, de la façon dont la démocratie directe peut remédier aux carences de la démocratie représentative.

André Perrin, agrégé de philosophie pour Causeur.

Je m’en doutais ! C’est bien le mâle blanc, hétérosexuel de moins de 50 ans, ce salopard descendant des colonialistes et des esclavagistes qui est la cause de tous nos malheurs !

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