Voile : le débat interdit en Belgique !

Publié par le 1 Août, 2020 dans Blog | 0 commentaire

Voile : le débat interdit en Belgique !

L’encre de mon précédent article sur les absurdités du progressisme américain qui menacent à terme l’Europe et la France est à peine sèche.

Et voici qu’un article de Causeur sur la Belgique rappelle qu’en matière d’islamisation, nos voisins belges sont souvent aussi un peu en avance sur nous !

Nous avons tous en tête les reportages sur Molenbeek, ville totalement gangrénée par l’islam radical, et d’où sont partis les terroristes du Bataclan, des terrasses et du Stade de France.

En Belgique aussi, la liberté d’expression est menacée comme en témoigne cet article paru dans Causeur.

En voici quelques éléments :

Belgique: Balek-gate, balle au centre

L’islamisation de la Belgique, visible à l’œil nu, en particulier dans certains quartiers de Bruxelles que l’on qualifie de « diversifiés » pour euphémiser le phénomène, a été rendue saillante ces jours-ci à travers le « balek-gate ».

Ce qui devait être une petite histoire belge est en train de prendre une dimension internationale. En publiant sa tribune « Le hijab et les errements du néo-féminisme », censurée par le journal le Soir, qui était une réponse à une autre “carte blanche”, « Cachez ce foulard », la directrice de l’Observatoire des fondamentalistes de Bruxelles Florence Bergeaud-Blackler ne s’attendait pas à un tel afflux de réactions. Pour un rappel des faits exhaustif le lecteur peut se rapporter à l’excellent article (dossier) de Marcel Sel.

Toujours plus de progrès grace à la télé publique !

Florence Hainaut

L’histoire est partie de rien du tout. Florence Hainaut est connue du grand public pour ses indéniables qualités de chroniqueuse, notamment dans l’émission de la RTBF « On n’est pas des pigeons », qui est une excellente émission de protection des consommateurs.  Les reportages étaient de qualité, et Florence Hainaut était très appréciée.

On ne peut apprécier la “carte blanche” de Florence Hainaut que si l’on possède un certain logiciel, à savoir envisager que l’épanouissement de la femme peut se faire à travers le fait de la couvrir parce qu’une religion lui donne l’injonction de le faire !

C’est un peu dans la vague du féminisme 2.0, intersectionnel, où les « minorités » coopèrent et incluent tous ceux qui veulent faire partie du club, ce qui peut parfois ressembler à une espèce de néo-boboïsme à l’intérieur duquel il existe des sous-catégories plus avantagées que d’autres. Je vous laisse par exemple deviner qui est plus avantagée entre Claudia, militante du dimanche, cadre chez Glaxosmithkline, qui aime manifester « pour l’égalité de tous » avec ses amis après son brunch dominical, et Fatima qui galère à trouver un stage en entreprise pour valider son master parce qu’il est hors de question qu’elle ôte son voile.

Le voile n’est pas qu’un morceau de tissu

Il faut savoir qu’en Belgique, on n’a pas spécialement l’habitude des débats enflammés sur l’islam, et c’est d’ailleurs pour cela que ça va aussi loin à propos du voile où l’argument benêt en sa faveur est : qu’est-ce que ça peut bien vous faire que ces femmes tiennent à porter ce simple bout de tissu ? (je caricature à peine).

Voilà où est l’erreur conceptuelle : considérer le voile comme un simple bout de tissu. S’il ne s’agissait que d’un simple bout de tissu, il faudrait en effet avoir de gros soucis émotionnels pour se positionner contre. Or, un simple bout de tissu, vous pouvez le porter un jour pour aller avec un ensemble, et vous pouvez décider de ne pas le porter le lendemain. Ce  « bout de tissu insignifiant » — ou présenté comme insignifiant par ceux qui manquent de culture ou qui se trompent de bonne foi — c’est ‘a commitment for life’ ! C’est-à-dire qu’on ne peut pas l’enlever, et là est toute la tragédie de celles qui voudraient le retirer et qui n’obtiendront jamais aucun soutien dans ces groupuscules post-modernes d’extrême-gauche. Le discours progressiste qui conduit à ces drames sociaux est maintenant appuyé par ces pseudoféministes aux fondements conceptuels fragiles.

Les Frères musulmans à la manoeuvre ?

Le plus grave dans cette affaire, c’est cette collusion manifeste entre le politique (les Ecologistes belges pour ne pas les citer, bruxellois en particulier), le religieux et les médias. Cela a été rendu visible par la polémique et le retrait de l’article du site du Soir, et ce n’est certainement pas à l’avantage de tous ceux qui ont été cités dans ce qui est devenu une affaire. Ce qui a valu des critiques à cette réponse de Florence Bergeaud-Blackler, c’est qu’elle présumait d’une collusion avec les Frères Musulmans, notamment via une relectrice qui serait « proche de la confrérie » – ce passage a dû être supprimé pour que le texte soit de nouveau mis en ligne par le Soir. Évoquer la confrérie pose un vrai problème, en ce sens que ses membres ne se vantent pas d’en faire partie. Disposer d’« indices » sera toujours insuffisant pour faire des procès à charge, ou des présomptions d’appartenance, de surcroît en mentionnant des noms. Parce que s’il n’est pas agréable d’avoir l’étiquette d’ « islamophobe » ou d’ « allié à l’extrême-droite », l’étiquette de « Frère Musulman » n’est pas chouette non plus, surtout pour celui ou celle qui n’en ferait pas partie en réalité !

Retrouver un débat serein profiterait à tout le monde

La démocratie et la liberté d’expression sont clairement ce que nous avons de plus sacré. Elles permettent de mettre sur la table ses perceptions, ses engagements et ses aspirations. Vouloir bâillonner, vouloir faire taire, vouloir censurer, cela ne servira les intérêts de personne. Au contraire, cela va cristalliser des positions et appeler à une artillerie de plus en plus lourde. Je pense que nous n’avons pas besoin de ça en Belgique. 

Mais n’oublions pas l’essentiel, à savoir qu’une fois les noms biffés, Florence Bergeaud-Blacker a fourni une réponse de grande qualité à un papier qui était au mieux maladroit, et il est sans doute préférable d’en rester au mieux.

Je conclurai en disant qu’il y a deux soucis majeurs au regard du débat public en rapport à l’islam : critiquer l’islam quand on ne sait pas ce que c’est, et défendre l’islam quand on ne sait pas ce que c’est.

Saïd Derouiche pour Causeur.

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