
L’accord sur les tarifs douaniers signé par Ursula Von der Leyen et Donald Trump est calamiteux pour l’Europe :
– C’est d’abord 15 % de taxes sur les produits européens sans aucune contrepartie sur les produits américains entrant en Europe !
– C’est ensuite 600 milliards que l’Europe s’engage à investir aux USA, ce qui va à l’encontre de la réindustrialisation de l’Europe !
– C’est enfin 750 milliards d’achat énergétique que l’Europe va payer aux Etats-Unis, principalement le gaz de schiste, l’une des sources d’énergie les plus polluantes ! Bravo au Green Deal (Pacte vert) européen ! Par ailleurs, se libérer de l’ours russe pour se jeter dans les griffes de l’aigle américain, est-ce vraiment un progrès ?
Il semble que l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie aient été consultés par Von der Leyen durant les « négociations », qu’ils ont approuvé le deal alors que la France aurait été tenu à l’écart ! Bravo à Macron et son pitoyable ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
Certains applaudissent l’accord en se référant au célèbre aphorisme :
C’est moins pire que si c’était plus pire !
Tout le monde n’est pas d’accord, comme par exemple Moon of Alabama, l’auteur de cet article du Saker francophone dont voici quelques extraits :
Un « fanatisme idéologique aveugle »
a poussé l’UE à accepter l’accord de Trump
C’est un très, très mauvais accord pour l’Europe. Cela démontre une fois de plus l’incompétence de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Comme je l’ai déjà souligné :
il n’y avait et il n’y a aucun déséquilibre commercial entre les États-Unis et l’Europe.
Le déficit sur les produits est presque compensé par les bénéfices sur les services !
Il n’y avait pas besoin de taxes douanières ou de conclure un accord. Comme le concède le Washington Post :
Trump se plaint fréquemment de l’écart béant dans le commerce des marchandises entre les États-Unis et l’UE. L’année dernière, les États-Unis ont importé pour près de 606 milliards de dollars de produits européens tout en vendant des marchandises totalisant environ 370 milliards de dollars à des acheteurs européens. Le déficit commercial de 236 milliards de dollars qui en résulte est la preuve de l’injustice européenne, insiste Trump.
Mais les États-Unis enregistrent eux-mêmes un excédent considérable dans le commerce de services tels que les conseils financiers, le tourisme et l’éducation, rapprochant ainsi la relation commerciale totale de l’équilibre.
Compte tenu du total de 1 800 milliards de dollars de biens et services qui circulent entre les États-Unis et l’UE, le déficit commercial américain est inférieur à 100 milliards de dollars, ce qui, selon la plupart des économistes, est sans conséquence.
Martin Sandbu du Financial Times (FT) a soutenu qu’il n’était pas nécessaire de céder :
Il n’y aura pas d’accord final.
C’est donc une erreur de traiter cela comme une négociation avec une résolution ultime. Il n’y aura pas de résolution. Il continuera d’y avoir un chaos instrumentalisé, les mesures politiques promises seront soudainement abandonnées et des liens avec toutes sortes de demandes sans rapport avec le commerce continueront d’être établis.
La tâche de l’UE n’est donc pas de négocier un accord commercial, mais de trouver des moyens d’assurer autant que possible ses économies, ses entreprises et ses travailleurs contre le coût d’une exposition à des États-Unis vraiment peu fiables.
Les États-Unis sont plus vulnérables qu’ils ne le pensent.
Les importations nettes de services américains de l’UE et ses paiements nets de redevances pour la propriété intellectuelle équilibrent ses exportations nettes de biens vers l’Amérique. [..]
L’UE est plus puissante qu’il n’y paraît.
Jusqu’à présent, l’UE ne semble pas trop disposée à aller au-delà des taxes douanières comme armes de représailles. Mais il en a évidemment d’autres. La règle la plus pertinente ici est “l’instrument anti-coercition » qui donne à la Commission européenne de vastes pouvoirs pour choisir les mesures économiques qu’elle juge appropriées – bien au-delà du domaine des tarifs douanières ou même du commerce plus généralement – afin de répondre à une tentative d’une puissance étrangère de contraindre sa décision politique.
Pour résumer : il n’y a pas de règlement qui mettra fin aux demandes déraisonnables de Trump et stabilisera la politique commerciale ; l’équilibre du pouvoir de négociation favorise l’Europe plus que la sagesse conventionnelle ne le croit ; et l’UE n’a peut-être pas besoin, en termes d’intérêts économiques à long terme, de détourner Trump de sa trajectoire protectionniste. Alors pourquoi l’UE devrait-elle offrir quelque chose aux États-Unis ?
Pour être franc, il n’a pas besoin de négocier.
C’est ce que von der Leyen devrait dire à Trump aujourd’hui. Se retirer des pourparlers est, au contraire, plus susceptible de faire reculer Trump.
Il n’y avait aucune raison pour que l’UE accepte un accord.
Qu’elle l’ait fait est le résultat des tactiques de négociation misérables de van der Leyen. Elle est devenue une cause et un symbole de la décadence de l’Europe.
On espère que les États membres de l’UE seront enfin assez furieux pour expulser van der Leyen de son bureau. Le Premier ministre français semble prêt à le faire.
François Bayrou @bayrou – 8:29 UTC · 28 juillet 2025
Accord Von der Leyen-Trump : c’est un jour sombre où une alliance de peuples libres, unis pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission.
En effet, il s’agit d’une capitulation devant les États-Unis.
En tant qu’Allemand, je grimace quand je lis le commentaire du chancelier Merz contre les intérêts de son propre pays :
Le chancelier allemand Friedrich Merz a salué l’accord comme « évitant une escalade inutile des relations commerciales transatlantiques”.
Il a déclaré qu’une guerre commerciale “aurait durement touché l’économie allemande axée sur les exportations”, soulignant que l’industrie automobile allemande verrait désormais les droits de douane américains réduits de 27,5 % à 15 %.
Cependant, Wolfgang Niedermark, membre du conseil d’administration de l’organisme commercial de la Fédération des industries allemandes, a qualifié l’accord de « compromis inadéquat« , l’UE « acceptant des taxes douanières douloureuses”.
Un taux américain de 15 % « aura un impact négatif énorme sur l’industrie allemande orientée vers l’exportation« , a-t-il déclaré.
Mais comment l’UE y gagne-t-elle ? Cela ressemble à des échecs en 4 dimensions pour moi alors que von der Leyen est clairement incapable de gagner une partie de dames.
Le meilleur résumé de la situation vient, comme souvent ces jours-ci, du côté russe :
Medvedev : Trump a « roulé dans la farine » l’Europe avec un accord unilatéral qui ne sert que les intérêts américains.
Commentant le nouvel accord commercial conclu entre les États-Unis et l’Union européenne, l’ancien Président russe et actuel Vice-président du Conseil de sécurité Dmitri Medvedev affirme que l’accord :
- Dépouille l’Europe de ses défenses économiques, supprimant les droits de douane sur les produits américains tout en laissant les marchés de l’UE vulnérables ;
- Impose de lourds coûts à l’industrie et à l’agriculture européennes, les obligeant à dépendre d’une énergie américaine trop chère ;
- Détourne les investissements européens vers les États-Unis.
Pour Trump, ce ne sont que des affaires, note Medvedev. Pour l’Europe, cependant, c’est un fanatisme idéologique aveugle — avec Ursula von der Leyen et l’élite eurocratique sacrifiant le bien-être de leurs propres citoyens.
La commission européenne aurait facilement pu empêcher cela.
Un tarif de 100 % sur les films hollywoodiens et une taxe sur les services numériques à payer par Microsoft, Google et d’autres auraient frappé Trump et les États-Unis là où ça fait mal. Tous les moyens étaient là pour la commission européenne mais elle n’a même pas essayé. Le résultat est terrible.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.




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