Des « pointures » du climat traités de climatosceptiques

Publié par le 18 Août, 2025 dans Blog | 0 commentaire

Des « pointures » du climat traités de climatosceptiques

A de nombreuses reprises, j’ai plaidé ici pour un débat international équilibré et sérieux sur les causes du réchauffement climatique que nous observons.

En Europe, nous ne considérons que les rapports du GIEC ou plutôt que les conclusions des rapports du GIEC qui ne reprennent souvent que leurs modèles les plus pessimistes de l’évolution de la température du globe.

J’ai relayé ici de nombreux articles ou propos de spécialistes de la climatologie qui proposent d’autres hypothèses, comme les variations du rayonnement solaire ou l’inclinaison de l’axe de la Terre. Leurs hypothèses sont étayées par l’étude des carottes glaciaires, du climat sur des centaines de millénaires.

Pour moi, les courbes montrant que les variations de la température précèdent celles de la densité du CO2 dans l’atmosphère et non pas suivent, sont extrêmement convaincantes mais jamais considérées par les partisans de la transition énergétique.

Dénonçons d’abord le terme de « climatosceptique » qui laisse penser que ceux qui contestent la cause anthropologique du réchauffement, le CO2 d’origine humaine, sont des gens bornés qui refusent d’admettre que le réchauffement climatique est réel.

Je relaye un article paru dans Contrepoints.org qui rapporte les résultats d’une étude américaine lancée par le ministère de l’énergie. Il s’agissait d’analyser, justement l’impact du CO2 sur le climat américain.

Certes, on sait que les Etats-Unis n’ont jamais été en pointe en écologie et que les équilibres économiques sont pour eux très importants. D’ailleurs, la presse française s’est empressée de qualifier de climatosceptiques les auteurs de cette étude.

Ceci étant dit, j’ai trouvé les conclusions de cette étude très mesurées et au moins aussi crédibles que celles du GIEC ! Le parcours scientifiques des auteurs est aussi très édifiant et prouve surtout l’arrogance des tenants de la doxa dominante.

Les lumières des climatosceptiques

A la demande du Département américain de l’Energie (DOE), une analyse de l’impact du CO2 sur le climat américain a été réalisée et publiée en juillet 2025. Elle est intéressante à bien des égards.

La ligne générale de ce document est présentée par Le Figaro du 8 août 2025, sous la plume du  journaliste Tristan Vey  qui résume l’affaire de manière quelque peu lapidaire : « Il y a quelques jours, le DOE a commandé un rapport à cinq climatosceptiques pour justifier l’abandon de toutes normes et régulations destinées à limiter les émissions de CO2. »

Rien n’est si simple

Formule aussi succincte que définitive, mais un peu courte si l’on s’attarde sur la conclusion du rapport, aux termes soigneusement pesés, qui dit ceci :

« Le rapport préconise une approche qui reconnaisse explicitement les incertitudes, plus nuancée et fondée sur des données probantes pour éclairer les politiques climatiques.

« Les risques et les avantages d’un changement climatique, tant naturel qu’humain, doivent être mis en balance avec les coûts, l’efficacité et les impacts collatéraux de toute action climatique, compte tenu du besoin du pays d’une énergie fiable et abordable, avec une pollution locale minimale.

« Au-delà d’observations précises et ininterrompues du système climatique mondial, il sera important de formuler des hypothèses réalistes sur les émissions futures, de réévaluer les modèles climatiques afin de tenir compte des biais et des incertitudes, et de reconnaître clairement les limites des études d’attribution des événements extrêmes.

« Une approche qui reconnaît à la fois les risques et les avantages potentiels du CO2, plutôt que de s’appuyer sur des modèles erronés et des scénarios extrêmes, est essentielle pour une prise de décision éclairée et efficace. »

Ce rapport établit donc un état documenté des faiblesses de la science climatique et propose des recommandations en conséquence, alors que l’interprétation du Figaro se borne à réduire les auteurs à cinq « climatosceptiques ». On ne saurait mieux  évacuer  le sujet,  étant donné la charge négative attachée à ce qualificatif.

Diaboliser pour mieux ignorer est la pratique rituelle de  la doxa climatique à laquelle participe ce journal. Rien de bien nouveau sous le soleil médiatique.

Qui  sont les cinq « climatosceptiques » cosignataires du rapport ?

Judith Curry est une climatologue expérimentée, professeure émérite au Georgia Institute of Technology, où elle a occupé la chaire des sciences de la Terre et de l’atmosphère pendant 13 an.  Ayant  progressivement pris conscience des dérives de la science climatique, elle a démissionné en 2017, estimant ne plus pouvoir accepter un système académique où les étudiants doivent choisir entre leur carrière et leur intégrité scientifique. Membre de l’Academy of Sciences and Letters, elle  a été amenée à témoigner à plusieurs reprises devant le Congrès américain et vient de publier un ouvrage dense et technique,  Climate Uncertainty and Risk.

Steven E. Koonin est physicien diplômé du MIT, ancien professeur à Caltech,  membre de l’Académie des sciences américaine.  A l’époque où il était sous-secrétaire aux Sciences du ministère de l’Énergie (2009-2011) de l’administration Obama, il a étudié en détail et découvert, avec une certaine surprise, l’état réel de la science climatique, avec ses incertitudes majeures, ses insuffisances et ses manipulations. Il a en a tiré un ouvrage paru en 2023, Climat, la part d’incertitude.

Ross McKitrick est professeur d’économie environnementale à l’université de Guelph, en Ontario. Expert en statistiques appliquées, il a réalisé au début des années 2000  avec son collègue, Stephen McIntyre, une analyse critique retentissante de la fameuse courbe « en forme de Hockey »,  laquelle est en quelque sorte l’étendard du catastrophisme climatique mais que des biais statistiques et méthodologiques affaibliraient considérablement.

Roy W. Spencer et John Christy sont respectivement chercheur principal et professeur émérite à l’université de  Huntsville-Alabama. Tous deux experts du fonctionnement de l’atmosphère, ils se sont spécialisés dans l’exploitation des données satellitaires concernant le climat. Ils ont développé la première technique satellitaire de surveillance de la température mondiale, ce qui leur a valu de recevoir la médaille de la NASA pour réalisation scientifique exceptionnelle et le prix spécial de l’American Meteorological Society. Ils ont évalué récemment les effets d’îlots de chaleur dans les  zones urbaines.

Hors la doxa, point de salut

Voici donc ces climatosceptiques, en d’autres termes ces complotistes, ces négationnistes dont l’avis est banni par principe et que les petits robots de la doxa combattent en régime automatique.

En réalité, ces personnalités sont exactement l’inverse de ce qui est véhiculé à leur propos : ils incarnent  la démarche scientifique à la fois la plus élémentaire, la plus rationnelle et certainement la plus éthique.

Ce sont eux, ces hommes et ces femme libres, expérimentés et courageux, qui subissent l’opprobre.  Ils ne sont prisonniers d’aucune idéologie ni d’aucune bureaucratie et ne cherchent qu’à comprendre,  à mettre leur expérience au service de la raison critique, conformément à leur fonction de chercheur ou d’ex-chercheur.

Ils sont tous reconnus dans leur domaine, ils ont de nombreuses publications à leur actif et leur avis résulte exclusivement de leur travail  scientifique.

Leur opinion est à la fois documentée et nuancée, à la hauteur de  la complexité du sujet.

Ils ne remettent pas en cause le réchauffement climatique. Ils montrent seulement que la science du climat sur laquelle reposent tant d’orientations et de décisions n’a pas du tout  le niveau qu’on lui suppose, qu’elle est biaisée par des hypothèses et des certitudes qui n’en sont pas, qu’elle accorde une  place bien trop grande à des  modélisations  informatiques inutilisables en termes prédictifs, au détriment des observations  dont ils demandent le maintien  à l’échelle mondiale.

Enfin, à l’inverse des militants  de l’obsession « décarboniste » qui prédisent péremptoirement la fin du monde sauf à admettre la nécessité absolue de la décroissance (et accessoirement de notre ruine), ils s’interrogent  rationnellement sur la pertinence des politiques climatiques, la valeur réelle de leurs fondements scientifiques et leur impact économique et social.

On peut ne pas être d’accord avec eux, mais leur discrimination de principe est une imposture d’essence totalitaire résultant de l’indigence intellectuelle et de l’esprit de meute qui comptent  malheureusement parmi les marqueurs régressifs de notre époque.

Ces individualités d’expérience qui disent NON dans le contexte que nous connaissons n’incarnent-elles pas l’esprit des Lumières et ne devraient-elles pas apparaître comme un recours dans un domaine scientifique et technique dévoyé à force d’être soumis à la bureaucratie, à l’idéologie politique et au matraquage médiatique ?

L’histoire jugera.

Contrepoints.org

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