En France, le problème du prix de l’électricité est majeur. Il réduit considérablement notre pouvoir d’achat et ruine nombre de nos petites entreprises.
Sa seule gestion calamiteuse de l’énergie
pourrait justifier la destitution de Macron !
Le projet scélérat de Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE3) qui projetait une multiplication énorme du nombre des éoliennes tant terrestre que maritime, pour un coût de 300 milliards, semblait bloqué à cause de l’instabilité gouvernementale.
Mais Sébastien Lecornu veut le promulguer avant Noël !
Je donne une nouvelle fois la parole à Fabien Bouglé, spécialiste en politique énergétique, qui dénonce ce nouveau projet. Il intervient dans cet article de Boulevard Voltaire :
Fabien Bouglé : « Sébastien Lecornu va
faire doubler nos factures d’électricité »
Le gouvernement persiste dans une subvention des énergies intermittentes, qui s’annonce ruineuse pour les Français.
Fabien Bouglé, expert en politique énergétique, revient, pour les lecteurs de BV, sur les conséquences concrètes sur les factures d’électricité de la décision du Premier ministre. Sébastien Lecornu va promulguer avant Noël la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 3).
Étienne Lombard : En une du dernier numéro de votre magazine Énergies, vous titrez « Factures d’électricité, le grand racket ». Mais ces augmentations sur nos factures ne datent pas d’hier …
Fabien Bouglé : En effet. Le montant des factures d’électricité a doublé, en dix ans. Entre 2022 et 2023, la hausse a été de 14,4 %, et elle a atteint 18 % entre 2023 et 2024. Donc, sur les seules deux dernières années, cela représente une augmentation de 35 % ! Et ce n’est pas faute d’avoir prévenu.
Pourquoi ces hausses ? Pour bien comprendre, il faut savoir qu’une facture d’électricité se divise en trois parties. Trois tiers, pour schématiser. Un premier tiers concerne la fourniture d’électricité proprement dite. Elle est relativement stable. Le deuxième tiers, ce sont les taxes dont celle que l’on appelle l’accise. Que l’on soit particulier, artisan ou PME, nous la payons tous. Seuls quelques industriels très énergivores, dits « électro-intensifs », en sont exemptés. Cette accise sert à financer tout ce qui est système subventionné. Et le troisième tiers, c’est le TURPE (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité), qui finance le raccordement des systèmes électriques au réseau qui achemine l’électricité produite jusqu’à ses utilisateurs.
Étienne Lombard : Concrètement, à quoi servent l’accise et le TURPE ?
Fabien Bouglé : L’accise, qui est un impôt indirect perçu par la Direction générale des finances publiques (DGFiP) sur la vente ou l’utilisation des produits énergétiques, finance en réalité essentiellement le développement des énergies intermittentes, c’est-à-dire l’éolien et le photovoltaïque. Quand au TURPE, il ne finance plus aujourd’hui que le raccordement au réseau des éoliennes et panneaux solaires, le réseau nucléaire étant déjà raccordé. Or, ce sont bien l’accise et le TURPE qui font exploser les factures. Et quand Emmanuelle Wargon (ancien ministre de la Transition écologique et solidaire puis du Logement, et aujourd’hui présidente de la Commission de régulation de l’énergie, la CRE) dit que le tarif de l’électricité n’a pas augmenté sensiblement, elle joue sur les mots. Le coût de la fourniture d’électricité a en effet très peu augmenté, mais la hausse vient des taxes qui financent les énergies intermittentes.
Étienne Lombard : Vous tirez donc la sonnette d’alarme pour les années à venir. À quoi « Nicolas qui paie » doit-il s’attendre ?
Fabien Bouglé : Le dispositif de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 3), dont parle Sébastien Lecornu, et qu’il annonce vouloir promulguer avant Noël, est un plan à dix ans. Ce que tout cela nous promet, c’est une augmentation progressive de la facture d’électricité chaque année. Elle aura doublé au bout de dix ans et quadruplé en vingt ans, si l’on tient compte des dix années précédentes de hausse ! Ces projections correspondent aux coûts que devront financer l’accise et le TURPE de nos prochaines factures si le programme de développement des énergies intermittentes prévu par le PPE 3 est maintenu. C’est-à-dire une multiplication par cinquante des éoliennes en mer, par deux des éoliennes terrestres et par cinq des panneaux solaires.
Étienne Lombard : La question est donc de savoir si le gouvernement Lecornu II peut assumer tout cela ?
Fabien Bouglé : Mon pronostic, c’est que la PPE 3 ne sera pas promulguée en l’état d’ici Noël. Il y aura peut-être une lettre d’orientation de la politique énergétique. Mais je ne vois pas un décret être formulé avant Noël 2025. Parce que le gouvernement est coincé sur ce dossier politiquement explosif. Dans Les Échos, Roland Lescure (ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et énergétique) envisage déjà une baisse des objectifs d’éolien en mer et de panneaux solaires. La facture d’électricité leur fait une peur bleue, en réalité. Et ils sont bloqués, pris en tenaille entre les annonces du Premier ministre, les impératifs de la loi de finances, les interventions des spécialistes de l’énergie, les mobilisations de type Gueux d’Alexandre Jardin, le combat mené par certains parlementaires comme Vincent Louault (sénateur Horizons d’Indre-et-Loire), et en opposition les exploitants éoliens, le Syndicat des énergies renouvelables, France Renouvelables, l’Union française de l’électricité …
Pris dans ce piège, le pouvoir met la tête dans le sable, parce qu’il n’a pas envie d’entendre la réalité et d’en assumer les conséquences. Or, la réalité, c’est que la facture d’électricité des Français est plombée par une politique énergétique basée sur les énergies intermittentes, aussi inutiles et improductives que ruineuses.
Politique qu’il faut abandonner au plus vite pour notre pays !
Propos recueillis par Etienne Lombard, pour Boulevard Voltaire.




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