Au secours ! Hollande revient !

Publié par le 9 Sep, 2017 dans Blog | 0 commentaire

Au secours ! Hollande revient !

Grâce à la complaisance des médias qui – contre toute attente – considèrent encore que François Hollande est « une voix qui compte … » ce dernier a réussi revenir sur le devant de la scène !

On peut se réjouir du fait qu’à la tête de sa fondation « la France s’engage » il fera probablement moins de dégâts qu’il en a fait à l’Elysée. Mais il les fera néanmoins avec l’argent des contribuables !

Ceci dit, l’entendre critiquer la politique d’Emmanuel Macron est hallucinant, si l’on considère que vus ses propres résultats, sa seule option devrait être de raser les murs jusqu’à ce que tous les Français aient oublié jusqu’à son souvenir !

Puisqu’il veut qu’on parle de lui … Parlons-en !

C’est ce qu’a fait Jean Beaumont, dans un article publié sur son blog, et sur le site AgoraVox, en nous rappelant la « saga Hollande » à l’Elysée :

Revenir sur le cas Hollande, c’est un peu passer à tabac un moribond à coup de lattes. En inaugurant mercredi « La France s’engage », fondation qu’il préside, installée à la Station F, « le plus grand campus de start-up au monde », fondé par Xavier Niel sous la halle Freyssinet à Paris dans le 13ème, c’est l’ex-Président en personne qui désire se rappeler à notre souvenir. En réalité François ne réussit pas à décrocher.

Revenons donc quelques instants sur son parcours récent.

Jean Beaumont

Hollande restera comme le pire président de la Vème ; avec lui, on a gagné la terra incognita  : son impuissance et la persistance de celle-ci ont atteint des sommets jusque là restés vierges et son impopularité record (Avril 2016 : 85 % des Français ne souhaitent pas sa réélection) restera dans les annales. Il est le seul Président de la Vème à n’avoir pu techniquement se représenter.

Revenons au début de l’affaire : le visiteur de la rue du Cirque fut couronné par la primaire du PS à la suite de hasards improbables.

– Le priapique Strauss-Kahn chute de son piédestal par la grâce d’une femme de chambre. Malgré les millions de son épouse Anne, et un arrangement entre amis, l’impact est si dévastateur que la marche royale vers l’Elysée est stoppée nette, d’autant que d’autres turpitudes sont bientôt découvertes… L’amateur des amours ancillaires ne peut plus prétendre au siège Elyséen dès l’automne 2011. Quant au public éberlué, il aura découvert au passage que le couple vit dans le luxe le plus assumé.

– Sur les conseils de spécialiste en communication, Hollande – qui a le charisme d’un pétoncle – aborde les primaires du PS de 2011 en affichant le masque martial du guerrier, délesté de vingt kilos grâce à un régime en vogue. L’ancien mollasson est devenu un être filiforme aux mâchoires serrées. Volontiers cassant, il répond aux questions par des mots brefs et des gestes fermes. Aujourd’hui chacun sait combien tout cela est joué : le personnage est fictif, le faux dur en réalité un irrésolu chronique, mais à l’époque le subterfuge fonctionne. Flamby terrasse Martine Aubry, Arnaud Montebourg (l’inventeur du surnom ici cité), Manuel Valls, Ségolène Royal et Jean-Michel Baylet. A l’exception de la maire de Lille, qui le méprise ouvertement, tous deviendront ses obligés et ministres.

– Pendant cinq ans, l’égotique Sarkozy a tant indisposé par son numéro de clown et ses contorsions de bateleur qu’il offre la victoire à son adversaire sans que son adversaire fasse preuve d’un grand punch ; le sacre inattendu d’Hollande doit être regardé comme l’échec programmé du Président sortant, étrange mélange de matamore et de vendeur de coupe-légumes.

Le quinquennat va être une suite continue de Trafalgar, par reculades (les portiques écolos, la mise au pas promise d’Angela Merkel sur l’Europe) annonces non suivies d’effets (choc de simplification, réforme fiscale) ou via des décisions absurdes (la non-vente des Mistral à Poutine, qui va ruiner les exportations du secteur agricole avec l’embargo russe consécutif). Une politique étrangère chaotique – récompensée par une série d’humiliations publiques comme la diplomatie Française n’en avait jamais connue – viendra couronner cet œuvre de guingois à la Calder.

Premier incident, dès l’investiture : l’ex Ségolène Royal est interdite de cérémonie par la virago Trierweiler, qu’Hollande a mis dans sa couche assez imprudemment, le caractère colérique et incontrôlable de la dame étant connu. Les enfants sont solidaires de leur mère et ne viennent pas. La cérémonie sera tendue et sinistre. Puis il nomme son gouvernement, un conglomérat de copains et d’obligés du PS – savamment dosé selon les courants multiples qui le traversent – la plupart des nommés étant incompétents ou au mieux novices dans leurs domaines respectifs. Hollande déçoit tous ceux qui espéraient un renouvellement des pratiques de la Vème – une de ses promesses – à savoir le renvoi d’ascenseur comme seul gouvernail. L’amateurisme du gouvernement ne tarde pas à éclater : deux de ses projets démagos se voient censurés par le Conseil Constitutionnel (loi sur l’amnistie sociale, l’imposition à 75% des revenus). Le choix du Premier ministre, le terne Ayrault, très vite débordé, a probablement été motivé par l’envie de régner avec un simple exécutant en second, qui ne fasse pas d’ombre. Hélas, l’ancien maire de Nantes s’avère incapable de tenir ses troupes, les couacs entres ministres, les critiques à ciel ouvert, les querelles, se multiplient. Le programme économique (vraiment peu inventif) va se résumer à deux actions monolithiques : on taxe et on dépense. Les premières mesures consistent donc à augmenter les impôts de façon massive et brusque, en procédant dans le même temps à des dépenses électoralistes de remerciements – suppression du jour de carence pour les fonctionnaires en arrêt-maladie par exemple. Le résultat ne tarde pas : l’économie française, déjà surtaxée par Sarkozy peu avant, est frigorifiée du jour au lendemain, et la croissance s’arrête net. La promesse formelle de faire reculer la courbe du chômage, renouvelée plusieurs fois par l’homme aux costumes froissés, deviendra évidemment son boulet au fur et à mesure du quinquennat.

Alors que nul ne l’y obligeait, Pompimou (autre surnom) lance à la rentrée 2012 le principe du mariage homosexuel. Malgré une forte résistance, le projet va à son terme mais le pays aura passé six mois à se déchirer. Que constate-t-on depuis ? Les « mariages » homosexuels sont en réalité très peu nombreux. Que de temps consacré dans un contexte de chômage de masse, donc, pour une cause certainement très noble qui devait voir le jour, mais ne concernant que quelques milliers de personnes. Restons dans le domaine des mœurs : avec Sarkozy on avait eu un divorce rapide puis un remariage bling-bling, son successeur (père la morale qui avait blâmé cette conduite) va faire plus fort encore ! Il y a d’abord l’épisode du « tweet » de sa concubine, qui le ridiculise en prenant parti contre Ségolène Royal dans une élection locale à La Rochelle, puis la révélation piteuse de sa liaison avec Julie Gayet, qu’il rejoint nuitamment, enfin la séparation digne d’un vaudeville de la répudiée Valoche : elle commettra par la suite un livre vengeur, grand succès de librairie. Tout ceci consterne, d’autant que dans le même temps la politique mise en oeuvre échoue, ou donne des résultats peu probants, en matière diplomatique, économique, sociale. Même la création du CICE, mesure fiscale complexe favorable aux PME aura au final un impact limité : l’Etat ne fait là que rétrocéder les impôts instaurés l’année d’avant.

En outre, en 2013, l’affaire « Léonarda » constituera un véritable psychodrame pour le Président normal, du début à son épilogue : Hollandouille (autre surnom peu flatteur) invite la sans papiers Léonarda à revenir en France, mais sans son encombrante famille, ce que la Rom de quinze ans refuse aussitôt devant les caméras, lui infligeant un camouflet en direct ! Cet épisode est à rapprocher de celui de l’affaire Cahuzac (un ministre du budget fraudeur fiscal contraint à la démission) dans sa dimension de sinistre farce.

Ayrault est remercié sans égards au bout de deux ans, lui succède alors le nerveux Valls. Ce faux toréro va rapidement montrer ses limites. Certes, il détricote à la hâte les lois Duflot sur le bâtiment, votée six mois plus tôt et dont les effets ont été si fulgurants que seul leur abandon permettra de réanimer un peu le secteur. Mais il agite aussi pendant des mois le spectre de l’antisémitisme avec l’amuseur Dieudonné, quand semble-t-il des priorités autrement urgentes s’imposent. Les chiffres alarmistes parlent d’eux-mêmes : déficits aggravés, commerce extérieur en berne, chômage et faillites d’entreprise en hausse. Avec le recul, les saillies douteuses du copain de Soral constituaient-elles le péril numéro un en France ? On verra hélas que non : les attentats en 2015 de Charlie, puis ceux du 13 Novembre, seront la plus cruelle des réponses aux lubies de l’espagnol. Quoiqu’il en soit, devant l’échec total de sa politique, Hollande réoriente ses priorités dès la fin 2014 dans un sens plus réaliste, aidé du danseur mondain Macron, avec pour résultat immédiat de perdre des soutiens au PS, les fameux « frondeurs », et de ne bientôt plus disposer d’une majorité claire au Parlement. L’épisode consternant de la déchéance de nationalité ferme le cercueil : Hollande et Valls ne peuvent plus gouverner, et devront faire passer la loi sur le travail avec le « 49-3 ». La fin de règne est pénible et impuissante.

Le corrézien au scooter, qui a repris une bonne partie de ses kilos, aura au final réussi l’exploit, malgré un contexte économique international inespéré (baisse de l’Euro, baisse du pétrole, reprise de la croissance mondiale) de conduire une politique à ce point inadaptée que la France devient le seul pays d’Europe à ne pas voir son chômage baisser !!

Il faut s’y résigner sans joie excessive : le Président Hollande désire revenir sur le devant de la scène, quand le public a déjà jeté les tomates.

Jean Beaumont pour AgoraVox.

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