
Les progressistes et les européistes ne cessent de prétendre que les Anglais regrettent d’avoir quitté l’Europe.
Ils avaient prédit l’apocalypse économique pour le Royaume-Uni, coupable d’avoir rompu avec l’Europe !
Rien de tout cela ne s’est produit et l’Angleterre a largement survécu à ce retour à sa pleine souveraineté.
D’ailleurs, à l’inverse des prédictions des adorateurs de l’Europe, les Anglais viennent de voter en masse pour le parti Reform UK, présidé par Nigel Farage, qui avait pris parti pour le Brexit.
Voici un article de la Sélection du Jour décrit la situation politique outre-Manche :
Nigel Farage, la terreur du parti conservateur
La victoire de Nigel Farage aux élections locales du 1er mai et la douloureuse défaite des travaillistes remet en cause l’équilibre politique du Royaume-Uni.
La victoire de Nigel Farage, l’homme du Brexit, sur ses ennemis conservateurs aux élections locales du 1er mai signe un exploit historique pour son parti Reform UK. La tendance avait commencé à se dessiner ces derniers mois avec plusieurs victoires successives de ses candidats dans les élections locales partielles. Avec 15 conseils locaux (« local councils ») et deux mairies remportées à travers le pays, Nigel Farage s’est assuré un maillage territorial inédit en Angleterre, dont seule une partie des comtés était renouvelée, ce qui annonce une nouvelle dynamique pour son parti au cours des prochaines années. Reform UK a remporté 32 % des parts de votes, devant le Labour (le parti travailliste) 19 % et les Tories, (les conservateurs) 18 %. Mais surtout, Nigel Farage a commencé à empiéter sérieusement sur l’électorat travailliste avec sa victoire à six voix près à l’élection législative partielle de Runcorn and Helsby.
Nigel Farage est désormais identifié comme le chef d’un parti qui a rapidement gagné en crédibilité et qui a conquis la confiance de l’électorat. Le résultat de ces élections confirme la tendance entamée par les « General Elections » de juillet 2024 (élections législatives), où son parti n’a remporté que cinq sièges, mais 13 % des voix. Désormais, c’est avec optimisme que Reform UK peut envisager les prochaines élections locales de mai 2026, où seront renouvelés plusieurs centaines de mairies et, surtout, les parlements dévolus du Pays de Galles et d’Écosse. Les premiers sondages montrent que, là aussi, Reform UK pourrait faire des scores historiques face aux conservateurs et aux travaillistes.
Nigel Farage attendait cette vengeance depuis longtemps. Le Brexit en 2016 était sa première victoire contre les Tories menés par David Cameron et, désormais, il concurrence son ancien parti dans ses bastions électoraux. Eurosceptique de cœur et de conviction, Nigel Farage quitte en effet les Tories dès 1992, après la signature du traité de Maastricht par John Major. C’est alors que sa carrière politique démarre, avec la fondation du UKIP (United-Kingdom Independance Party), qui entre pour la première fois au Parlement européen aux élections de 1999.
Cinq ans plus tard, en 2004, Farage prend la tête du groupe eurosceptique Europe of Freedom and Direct Democracy, regroupant quarante-sept députés européens. Aux européennes de 2004 puis de 2009, il augmente le score de son parti UKIP, qui finit par doubler les Tories en 2014. Son programme reste le même au fil des années : le rejet de l’intégration européenne, la demande du renforcement du contrôle des frontières du Royaume-Uni, ou encore, l’opposition au renflouement des caisses d’États européens en difficulté financière, comme il l’a montré entre 2010 et 2015, s’agissant des caisses de la Grèce pendant la crise de la dette. Farage reproche aux Tories pendant ces trois décennies d’avoir trahi la position de Margaret Thatcher sur l’Union européenne, en acceptant l’intégration au lieu de défendre les droits des Britanniques.
Tandis que le UKIP engrange les succès européens, les élections nationales sont plus difficiles du fait du système électoral qui favorise la prédominance du Labour et des Tories. Aux élections de 2015, Nigel Farage se présente pour la première fois aux législatives dans la circonscription de Folkestone & Hythe où il est battu par les conservateurs. Jusqu’en 2024, Farage et ses alliés échouent à envoyer des représentants à la Chambre des Communes.
En revanche, la victoire du UKIP aux élections européennes de 2014 provoque la panique chez les Tories, dirigés par David Cameron, élu Premier ministre en 2010.Pensant affaiblir son opposant, Cameron promet un référendum sur le Brexit s’il remporte les législatives de 2015. À la grande joie de Farage, les conservateurs se divisent entre les « Brexiteers », représentés par Boris Johnson et Michael Gove et les « Remain », menés essentiellement par Cameron. Confiant que le « Remain » l’emportera, Cameron tente de démontrer qu’une sortie de l’Union européenne serait catastrophique pour l’économie du pays. À l’inverse, Nigel Farage, de son côté, Boris Johnson et Michael Gove de l’autre, mènent une campagne enthousiaste, promettant une reprise du contrôle des frontières et des économies massives grâce à une sortie de l’Union européenne. L’enthousiasme des Brexiteers l’emporte auprès des classes populaires et des classes moyennes. Et dans la nuit du 16 juin 2016, Nigel Farage célèbre son heure de gloire, alors que 51,8 % des votants choisissent le Brexit.
Après sa victoire sur l’Union européenne, c’est sa revanche rêvée sur les conservateurs qu’il est en passe de réussir. L’échec cuisant des conservateurs aux élections de 2024 sert Farage dans tous les domaines. En promettant la création d’un ministère sur la déportation et le retrait du Royaume-Uni de la Cour européenne des droits de l’homme, le leader de Reform UK rappelle les échecs des conservateurs à réduire l’immigration et à s’opposer à la CEDH, pourtant l’une des promesses phares du Brexit. Farage se veut la voix du « common sense », opposé au wokisme, ainsi qu’aux politiques environnementales, que les conservateurs ont financées pendant leurs années au pouvoir.
Désormais, il s’attelle aux élections locales écossaises et galloises de 2026, où son parti pourrait faire là aussi des scores historiques face aux partis nationalistes et au parti travailliste.
Max George pour la Sélection du Jour.




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