Ces totems de la gauche qui ont plombé la France

Publié par le 19 Jan, 2020 dans Blog | 0 commentaire

Ces totems de la gauche qui ont plombé la France

Fermons les yeux et rêvons un peu …

Acte 1

Nous sommes en 1981, quelques mois avant l’élection présidentielle. François Mitterrand sait déjà qu’il a un cancer. Mettant de côté son ambition, et ne voyant que l’intérêt de la France, il renonce à se présenter.

Bon, je vous ai dit qu’on est dans un rêve !

Contre un obscur socialiste, Giscard d’Estaing est réélu dans un fauteuil !

La droite gouverne. On évite ainsi une flopée de nationalisations et trois dévaluations ! Pierre de Bérégovoy et François de Grossouvre continuent à couler des jours heureux.

Première conséquence : personne de touche à la retraite à 65 ans !

Acte 2

Nous arrivons en avril 1997. Jacques Chirac n’écoute pas Dominique de Villepin qui veut dissoudre l’Assemblée nationale mais se fie plutôt à Bernadette Chirac – dont le sens politique est légendaire – qui ne sent pas du tout l’opération.

Le septennat de Chirac se déroule tranquillement …

Deuxième conséquence : les 35 H restent confinées dans les têtes de Dominique Strauss-Kahn et de Martine Aubry.

Vous pouvez vous réveiller …

… et constater que ces deux totems de la gauche : la retraite à 60 ans et le partage du travail sont malheureusement bien plantés et il reste encore quelques socialistes pour faire la danse du scalp autour ! Le débat, jeudi dernier, entre Eric Zemmour et le philosophe socialiste Henri Pena-Ruiz a été édifiant à cet égard !

L’effondrement de l’industrie française doit beaucoup aux 35 heures et les Français se sont laissés abuser avec cette retraite à 60 ans, une mesure irresponsable et suicidaire quand la durée de vie augmente d’un trimestre par an !

Cet article a été motivé par la lecture du numéro hebdomadaire des Echos qui raconte la saga des 35 heures dans un article intitulé :

Les 35 Heures, réforme maudite !

L’intégral du texte est disponible ici. En voici quelques extraits :

En ce mois de janvier, la loi sur les 35 heures, décidée par Lionel Jospin et mise en oeuvre parMartine Aubry, fête son vingtième anniversaire. Vidée depuis de beaucoup de sa substance, dénoncée par la droite comme une aberration économique, peu glorifiée par la gauche , il en reste surtout pour les salariés français les fameuses « RTT ». Son histoire est, aussi, celle d’une malédiction.

Elle était l’aboutissement d’une décennie d’affrontements et de débats entre le patronat et les syndicats, la droite et la gauche, les économistes qui voyaient dans le « partage du temps de travail » la pierre philosophale pour lutter contre la montée du chômage et ceux qui – à l’instar du commentaire cinglant asséné en 2004 par notre prix Nobel d’économie Jean Tirole – considéraient cette idée comme une «  ineptie ».

La réforme fut présentée à l’époque par Martine Aubry, qui en avait la charge comme une grande conquête du mouvement ouvrier. Elle y voyait la lointaine réplique de la première loi du travail votée en France, le 22 mars 1841, sur celui des enfants. Pas moins !

En fait, sous Jacques Chirac comme sous Nicolas Sarkozy, sous François Hollande comme sous Emmanuel Macron, l’activité législative dans le champ du travail a principalement eu pour objet le détricotage de ces « maudites » 35 heures. Dernière entaille en date : la défiscalisation des heures supplémentaires, présentée comme un contrepoison à la réforme Aubry pendant le quinquennat sarkozyste, et rétablie – après avoir été supprimée par François Hollande – dans l’enveloppe des « cadeaux aux gilets jaunes »par le président actuel.

Et pourtant Martine Aubry n’y croyait pas !

Les plus proches de Martine Aubry durant le long processus d’élaboration de la loi, comme Rose-Marie Van Lerberghe, assurent que Martine Aubry ne croyait pas aux 35H : « Même dans nos réunions de travail, elle continuait à dire que c’était une connerie …  »

Mais, cherchant à rebondir à gauche après l’échec cuisant des troupes mitterrandistes aux législatives de 1993, puis l’élection de Jacques Chirac à la présidence de la République en 1995 sur le thème de la « fracture sociale », le Parti socialiste avait besoin de quelques « marqueurs » forts pour se réancrer dans le peuple de gauche.

En charge du programme, Dominique StraussKahn y inclut donc les 35 heures, revendication phare de la Confédération européenne des syndicats, popularisée en France par la CFDT d’Edmond Maire. « C’était inscrit dans l’évolution de toutes les économies, simplement, en France, si une impulsion n’est pas donnée par l’État, rien ne se passe, compte tenu des relations entre les syndicats et le patronat », explique DSK, qui assume toujours l’idée mais affirme avoir mis en garde ses amis contre une approche trop « systématique ».

Gandois, dindon de la farce des 35H

Jean Gandois, patron des patrons, n’était pas fermé à une loi incitative à la réduction du temps de travail, et l’avait fait savoir en haut lieu, mais refusait tout net qu’elle prît un caractère obligatoire.

Celui qui avait fait venir Martine Aubry dans l’état-major de Pechiney, entre 1989 et 1991, puis avait continué de déjeuner avec elle tous les trimestres, ne pouvait imaginer qu’elle cautionnerait une telle aberration à ses yeux.

Les réunions de préparation à la loi se multipliaient, d’où le président du CNPF sortait en affirmant à ses vice-présidents, de plus en plus inquiets par les rumeurs qui leur revenaient, que tout était sous contrôle.

Jusqu’à cette journée mémorable du 10 octobre 1997, date de la grande conférence sociale qui réunit les partenaires sociaux autour de Lionel Jospin à Matignon. Une « journée des dupes» ! Avant le déjeuner, chacun expose sa préoccupation : Jean Gandois, prévient solennellement – c’est son style – que si la loi d’incitation débouchait d’une manière ou d’une autre sur une généralisation contrainte, ce serait un casus belli pour le patronat.

En revenant en salle de négociation, il murmure à ses vice-présidents : « On a gagné ! » À 18 heures, c’est la douche froide: le Premier ministre annonce au terme de son intervention qu’après une « loi d’orientation et d’incitation », déposée au début de 1998, sera votée, deux ans plus tard, une loi instaurant les 35 heures, dont le contenu s’inspirera des accords d’entreprise ou de branche négociés entre-temps. Furieux, Gandois se lève et quitte la salle, certains assurent même l’avoir entendu murmurer à Martine Aubry : « Salope, tu m’as eu ! », Devant la presse, bousculant les autres intervenants, il lâche – « pour ne pas dire autre chose », plaisante un des spectateurs de la scène – un sonore : « Nous avons été bernés ! »

Pour plus de détail, lire le texte intégral ici.

En conclusion

Nous n’avons parlé ici que de deux des totems de la gauche. Les 35 heures et la retraite à 60 ans ont durablement plombé l’économie française mais, pire encore, ils ont ramolli les Français en leur inculquant le culte du temps libre et d’une longue retraite, au mépris des équilibres financiers.

Il y a bien d’autres totems de gauche qui sont dramatiques pour les performances de la France. L’égalitarisme forcené a fait des dégâts considérables dans l’Education nationale avec ce refus obstiné de la sélection à l’entrée des universités que des cohortes d’étudiants payent au prix fort quand ils sont éjectés en deuxième année !

Oui, j’affirme que la gauche a été une entrave au développement de la France. Si quelqu’un ne me trouve pas objectif, qu’il veuille bien me lister les mesures de droite qui ont affecté aussi durablement l’économie française que les 35H.

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