Cet antisémitisme que les médias ne veulent pas voir !

Publié par le 19 Fév, 2019 dans Blog | 0 commentaire

Cet antisémitisme que les médias ne veulent pas voir !

Il y a au moins trois sortes d’antisémitisme !

Vous n’en voyez qu’un ? C’est normal !

Les médias connaissent parfaitement les trois sortes mais ne parlent que de celui de l’extrême droite !

Il y en a pourtant deux autres :

* Celui de l’extrême gauche,
* celui dit « des quartiers ».

On évoque le premier mais à mots couverts et à minima. Quand à l’autre, il n’est pas politiquement correct ! Imaginez ! Stigmatiser des musulmane, ça ferait le jeu du Rassemblement national et donc de l’extrême droite honnie !

Je vous propose, sur ce sujet, un article d’Ingrid Riocreux paru sur son blog et dans Causeur.

« Nouvelle forme d’antisémitisme »

C’est triste à dire mais… heureusement qu’Alain Finkielkraut a été agressé.

Et heureusement que deux caméras se trouvaient là : celle de Charles Baudry et de Yahoo Actualités, d’après Libé.

Sinon quoi ?

Sinon, nous étions bons pour subir encore longtemps des refrains mi-faux mi-flous sur « l’antisémitisme aujourd’hui en France ».

Coïncidence, cette agression verbale violente a eu lieu juste après une succession d’actes antisémites allant de la profanation des lieux de mémoires (les arbres plantés en mémoire d’Ilan Halimi ont été coupés) à l’agression physique d’un enfant (le petit garçon de 8 ans à Sarcelles) et la publication des chiffres de l’antisémitisme : une hausse de 74% a été enregistrée par rapport à l’année dernière.

Ingrid Riocreux
agrégée de lettres modernes, spécialiste de grammaire, rhétorique et stylistique

Mais justement, dans cette atmosphère, il était assez fascinant de voir comme le discours journalistique s’employait à rabattre les soupçons vers « l’extrême droite » et à reconstruire le portait robot fantasmatique de l’aryen blond: çà et là, on nous rappelait qu’ »il y a une tradition de l’antisémitisme en France » dans laquelle on mélange tranquillement un certain antijudaïsme chrétien et les avatars hexagonaux de l’antisémitisme national-socialiste; sur France 24, on nous disait que l’antisémitisme d’aujourd’hui « amalgame des traditions ». Certes, on évoquait un peu partout l’existence d’un « antisémitisme d’extrême gauche ». Une concession a minima.

Edouard Philippe mentionnait, il y a deux semaines, l’existence d’une « nouvelle forme d’antisémitisme ». L’expression allait faire florès ; on s’interrogeait : « existe-t-il une nouvelle forme d’antisémitisme ? » Mais cette question a bien peu de sens et l’expression du premier ministre plaît justement parce qu’elle est elliptique et même euphémistique. On a l’impression que l’on parle de la résurgence d’un phénomène ancien, qui reviendrait sous une « nouvelle forme ». Ou d’une permanence qui muterait seulement par sa forme, alors que c’est bien sa nature et son contenu qui sont en cause. En tout cas, on est prié de croire qu’on a affaire à une réalité qu’on ne sait pas, ou pas encore, nommer.

Certes, on parlait de « l’antisémitisme dans les quartiers » mais dans tous les débats que j’ai pu entendre, en tout ou parties, ce thème n’était jamais assumé par les journalistes, toujours par des intervenants invités. Ce procédé me paraît souvent symptomatique de ces situations dans lesquelles on aurait tort de prétendre qu’on ne nous dit pas la vérité, mais où, pourtant, nous avons l’impression que nous ne sommes pas tout à fait autorisés à la penser. C’est une chose, en effet, de laisser dire qu’il existe dans notre pays un antisémitisme musulman, c’en est une autre de l’affirmer.

L’épisode Finkielkraut a permis de voir et d’entendre ce qu’on ne nous affirmait pas : les journalistes ont montré les images de ce barbu hurlant « Dieu va te punir » et nous ont informés que « l’un des agresseurs de Finkielkraut  [était] membre de la mouvance salafiste ».

Mais nos médias auront à faire un examen de conscience : quand on stimule le communautarisme et la concurrence victimaire, quand on se scandalise de certaines haines et qu’on en banalise d’autres, on porte une responsabilité dans l’exacerbation des tensions qui déchirent une société.

Ingrid Riocreux pour Causeur.

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