Christine Kelly : sois belle mais ne te tais pas !

Publié par le 16 Mai, 2020 dans Blog | 0 commentaire

Christine Kelly : sois belle mais ne te tais pas !

Le Club de Valeurs actuelles vient de consacrer un article à Christine Kelly et à un parcours riche et étonnant qui l’a vue passer du CSA au tandem improbable qu’elle forme avec Eric Zemmour dans l’émission Face à l’info sur CNews.

Dans cet article, Yves Derai, son éditeur, dit d’elle :

« Écrire a été pour elle une manière de se sortir de cette image de bimbo que certains ont voulu lui coller »

C’est ce qui m’a donné l’idée de ce titre d’article un peu provocateur qui pourrait me valoir les foudres des féministes les plus bornées. Je me rends compte qu’il est devenu difficile de dire d’une femme qu’elle est belle, tant on risque d’être accusé immédiatement de ne la considérer qu’uniquement sur le plan esthétique et pire comme juste un objet de désir !

Pour tenter de sauver les meubles, je tiens à dire que Christine Kelly ne correspond pas du tout à l’idée que je me fais d’une bimbo ! Trop de classe pour ça !

Et aussi, que j’apprécie énormément cette émission notamment parce que malgré des opinions politiques vraisemblablement très différentes, le couple Kelly-Zemmour fonctionne parfaitement avec visiblement un respect mutuel.

Voici quelques extraits de cet article qui rend hommage au courage de la rédaction de CNews, à celui de toute l’équipe de l’émission Face à l’info et en premier lieu à Christine Kelly qui a reçu des tombereaux d’insultes pour avoir osé donner la parole à Eric Zemmour.

En partageant l’affiche avec Éric Zemmour, elle anime l’émission la plus explosive du Paf. Leur tandem inattendu dans Face à l’info, sur CNews, gravit le Tourmalet des audiences télé, jusqu’à déséquilibrer le peloton de tête longtemps dominé par BFM TV et LCI.

Si ce genre cinématographique mettant en scène deux héros aux antipodes est un cliché, la ficelle se révèle tout aussi efficace sur un plateau télé. Qui de mieux qu’une ancienne membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour arbitrer les propos du “polémiste”, antiféministe revendiqué et dont l’extrême vigilance au sujet de l’islam et de l’immigration lui vaut de réguliers signalements auprès de ladite instance ? Face au volcanique Zemmour, Christine Kelly figure la tempérance. La rondeur de l’une contrecarre les angles à vif de l’autre.

Au vu des scores d’audience (539 000 téléspectateurs le jeudi 30 avril), notamment en ces temps de crise sanitaire où les chaînes d’information en continu sont particulièrement regardées, ce casting était de toute évidence « une idée géniale », se félicite-t-on à la direction de CNews.

Avant de s’imposer en programme-phare de la chaîne, l’émission a connu des débuts chaotiques. Quinze jours avant la “première”, Éric Zemmour est l’invité vedette de la “convention de la droite”, raout organisé par les amis de Marion Maréchal. À la tribune, face à un parterre de fans, il inaugure les festivités avec un discours musclé contre l’islam et le progressisme. Qualifiés de « nauséabonds » par le Premier ministre, ses propos, retransmis en direct sur LCI, ont fait l’objet de quelque 400 saisines auprès du CSA. Vent debout, la sphère médiatico-politique s’insurge et réclame la tête du “facho” au bout d’une pique. Avant même son lancement sur CNews, Face à l’info se voit déjà menacée.

Dans la rue, elle, d’ordinaire interpellée par des fans, se fait cracher dessus par un adolescent l’accusant d’être « la femme à Zemmour » . Jusqu’au jour où les intimidations sont montées d’un cran, transformant son quotidien en mauvais remake de Scream : « Je peux tolérer toutes les critiques, mais pas les menaces de mort. »

« Christine est pugnace, courageuse et dure au mal. L’émission était sans cesse dans le viseur de ses contempteurs, prêts à dézinguer avec un calibre .38 le moindre dérapage. La pression était très forte, nous avons accompagné l’émission avec plus d’attention que les autres et insufflé une forme de “câlinothérapie” à Christine pour qu’elle tienne », reconnaît la direction de CNews, encore aujourd’hui souvent à l’autre bout de l’oreillette en régie, au cas où.

Face à la brutalité des réactions pendant les premières semaines de l’émission, a-t-elle songé à tout arrêter ? Si la question l’a effleurée, elle l’a vite balayée, paradoxalement sensibilisée aux principes de la liberté d’expression depuis son passage au CSA :

Animer un débat, ce n’est pas légitimer un discours ! Notre société souffre de son individualisme, chacun cherchant à imposer sa propre pensée et sommant l’autre de se taire. Cet égoïsme, dérive de la liberté d’expression, est une véritable forme de dictature à laquelle il n’était pas question que je me soumette !

revendique l’ancienne “sage” du CSA – de 2009 à 2015, chargée entre autres de l’épineux dossier du pluralisme politique dans les médias. « Elle a fait, durant son mandat, un travail remarquable », salue Michel Boyon, ancien président du “gendarme de l’audiovisuel”, citant pêle-mêle certains de ses dossiers comme la promotion du sport féminin ou l’accessibilité des programmes aux malentendants. L’entrée au CSA de Christine Kelly a permis à l’icône télégénique de LCI d’acquérir une tout autre dimension.

Malgré un parcours dont aucun ne rougirait, la journaliste nous confie manquer cruellement de confiance en elle. Une faille qui s’est creusée dans l’enfance, à l’ombre des cocotiers. Sous le soleil de Lamentin en Guadeloupe, les coups pleuvent régulièrement. Sa mère la frappe, sous le regard absent d’un père alcoolique, secondant volontiers dans la violence son épouse. La blessure est un moteur : alors, elle s’acharne au travail pour se sentir légitime. Tente d’apparaître là où elle n’est pas attendue.

Une vraie-fausse ingénue

Comme ce jour où elle claque la porte de LCI, où elle présentait la matinale, direction Le Grand-Bornand pour se plonger dans l’écriture d’un livre enquête, l’Affaire Flactif (Calmann-Lévy, 2006).

Pour certains de mes confrères moqueurs de LCI, je ne lisais que Plantu dans le Monde !

Il faut croire que cela l’a piquée au vif. Un an après la parution de son premier livre, rebelote. Elle se met à nouveau en congé de LCI pour écrire cette fois-ci la biographie de François Fillon ( François Fillon, le secret et l’ambition, Éditions du Moment, 2007). Son éditeur l’encense :

J’avais été épaté par la qualité de l’enquête de son premier bouquin. On ne connaissait rien de lui alors que se profilait un ticket avec Sarkozy. Tenace et séductrice, elle a enfoncé les portes et est parvenue à apprivoiser la famille et l’entourage, notamment les parents de François Fillon.

Écrire a été pour elle une manière de se sortir de cette image de bimbo que certains ont voulu lui coller.

Son ami et ancien collègue à LCI, Julien Arnaud, la défend :

Comme elle aime jouer à l’oiseau des îles qui minaude et bat des cils, on a vite fait de la prendre pour une diva alors qu’elle est hyper solide et bosseuse

Mais c’est à la faveur d’une autre actualité que Christine Kelly va revenir à la lumière. Janvier 2017, l’affaire Fillon éclate. Seule biographe jusqu’ici de l’ancien Premier ministre, elle est entendue comme témoin par le Parquet national financier et conviée sur tous les plateaux télé pour lever le voile sur les mystères du couple Fillon. La vraie-fausse ingénue se retrouve dans le rôle de pièce à conviction.

Deux ans plus tard, elle anime l’émission la plus explosive du Paf !

Patricia de Sagazan pour Le Club de Valeurs actuelles.

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