
La Science, avec un grand S, a été principalement inventée et développée par la civilisation occidentale.
Il est hallucinant de constater que, depuis plusieurs décennies, c’est l’Occident qui a porté les coups les plus durs à la Science et qui en a violé tous les principes !
Voici deux exemples qui montrent que l’idéologie et parfois les pouvoirs occidentaux en place se sont permis de tordre la Science pour satisfaire leur récit ou leur agenda.
La gestion de la crise du Covid a été calamiteuse sur le plan scientifique où l’on a vu des spécialistes de l’épidémiologie reconnus par leurs pairs depuis des décennies être écartés des décisions au profit de scientifiques moins reconnus et compromis dans des conflits d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique.
L’exemple des professeurs Raoult et Perronne illustre parfaitement ce propos. Ces sommités mondiales ont été stigmatisées et harcelées par les autorités sanitaires parce qu’elles proposaient d’appliquer ce que les précédentes épidémies leur avaient appris.
En France, le pouvoir macronien en s’appuyant sur un comité pseudo-scientifique a violé deux acquis fondamentaux de l’épidémiologie :
- On ne vaccine pas contre un virus qui circule encore, au risque de créer des variants plus dangereux que le virus initial,
- On ne confine jamais des malades avec des bien-portants !
Il a également écarté tous les traitements médicamenteux connus pour être efficaces contre les virus respiratoires comme la vitamine D, le Zinc, l’hydroxychloroquine et l’ivermectine, parce que la seule existence d’une solution médicamenteuse interdisait d’imposer un vaccin non totalement validé !
Au début, de l’épidémie, deux médecins alsaciens avaient mis au point un protocole de soin à base d’hydroxychloroquine qui leur avait permis de soigner plus de 200 patients sans aucune hospitalisation ni décès. Quand la nouvelle s’est ébruitée, ils ont été sommés par l’Ordre des médecins d’arrêter leur traitement ou, au moins, de cesser toute communication sur celui-ci !!!
Le second exemple porte sur l’écologie dont les bases scientifiques sont souvent plus que douteuses et remplacées par l’idéologie de la punition et de la décroissance.
La transition énergétique uniquement basée sur la production de CO2 est en train de ruiner l’économie européenne alors que de plus en plus de voix scientifiques s’élèvent pour contester son rôle dans le réchauffement climatique.
Voici un article de The Epoch Times qui montre à quel point la Science est malmenée par l’idéologie des écolos :
« La science prométhéenne a été sacrifiée sur l’autel de l’écologisme »
Ce mardi, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi de simplification de la vie économique supprimant les ZFE . Quelque 275 députés ont voté pour et 252 ont voté contre. Le texte, adopté, doit désormais passer en commission mixte paritaire.
Jean-Paul Oury est éditeur de The European Scientist, essayiste et docteur en histoire des sciences et technologies, auteur de Greta a tué Einstein (VA Éditions, 2020), Greta a ressuscité Einstein : la science entre les mains d’apprentis dictateurs (VA Éditions, 2022) et De Gaia à l’IA (VA Éditions, 2024). Il estime que les ZFE sont le reflet d’une écologie non pas scientifique, mais politique. L’essayiste appelle à ce que la science soit libérée de ce qu’il nomme l’écologisme.
Epoch Times : Quel regard portez-vous sur les ZFE ?
Jean-Paul Oury : Ces mesures sont ni plus ni moins la manifestation de l’écologie punitive. Dans mes ouvrages, je parle d’ailleurs de science des législateurs, une forme de néo-scientisme. Ceux qui défendent les ZFE et certains organismes publics comme Santé Publique France nous disent que la pollution de l’air est responsable de la mort de 40.000 personnes chaque année en France.
L’ingénieur Philippe Stoop a questionné ce chiffre. Selon lui, cette donnée ne résulte pas d’une étude statistique dans laquelle les auteurs auraient croisé des cartes de concentration des particules fines les plus nocives et la carte de mortalité en France. Ces derniers ont simplement appliqué un calcul à partir de cartes de concentration, en attribuant à ces particules un effet sur la mortalité qui avait été observé dans des études antérieures.
Le modèle de Santé Publique France s’appuie donc sur un choix arbitraire des modélisateurs et non une observation de mortalité sur le terrain.
Les partisans de la science des législateurs saisissent les modèles pour asséner des phrases de type « La science a dit » visant à tétaniser l’interlocuteur. Certains responsables politiques ont très bien compris l’intérêt de ce genre d’assertions et les utilisent comme bon leur semble.
Je crois que notre devoir est de rappeler que ces modèles ne correspondent pas toujours à la réalité, même s’ils peuvent avoir des vertus explicatives pour certains.
Nous l’avons vu lors de la crise du Covid-19 : l’épidémiologiste Neil Ferguson de l’Imperial College avait prédit la mort de 500.000 Britanniques alors qu’on comptait, en 2023, environ 200.000 décès au total. Ces prédictions catastrophistes et d’autres qu’il a faites (notamment pour la vache folle) ont engendré des directives sanitaires désastreuses.
Par ailleurs, les décideurs qui privilégient la science des législateurs le font souvent au détriment de la science des ingénieurs. Ils ne font pas confiance aux solutions issues de l’innovation.
L’agence de la protection de l’environnement américaine avait constaté une baisse des émissions de principaux polluants atmosphériques entre 1970 à 2020, passant de 300 millions à 50 millions de tonnes grâce aux progrès des motorisations et des filtres.
Mais ceux qui nous dirigent préfèrent instaurer des mesures visant à restreindre nos libertés au lieu de parier sur de futures améliorations.
Pour vous, il faut faire attention aux arguments de ceux qui soutiennent les ZFE ?
S’il est certain que la lutte contre la pollution atmosphérique est une noble cause, il faut bien s’interroger sur la légitimité des moyens mis en œuvre. Choisir l’interdiction et la punition, n’est-ce pas un aveu de faiblesse du politique ? Il me semble normal de poser des limites à la politique qui souhaite elle-même nous en imposer.
C’est ce que je fais dans mon livre en tentant de répondre à trois questions. La première est d’ordre épistémologique. Les modèles scientifiques utilisés dans le cadre de la défense d’une mesure ont-ils suffisamment de légitimité ? Dans le cas des ZFE, nous avons vu que non.
Ensuite, nous devons nous poser une question utilitariste : cela vaut-il le coup de restreindre les libertés des Français pour une mesure qui ne va pas forcément produire des résultats probants ? Je ne le crois pas. Rien ne nous garantit l’efficacité quand on sait que d’autres facteurs contribuent à la pollution atmosphérique.
Enfin, une dernière question de nature philosophique : les citoyens sont-ils prêts à se laisser dompter par des politiques dirigistes motivées par l’écologisme ? Je crois que le mouvement populaire initié par Alexandre Jardin a démontré le contraire.
Pour moi, l’une des solutions pour changer les choses et préserver l’environnement réside dans la libre responsabilité de chacun.
Il ne sert à rien de brusquer les automobilistes : ceux-ci sont suffisamment responsables pour acheter d’eux-mêmes des véhicules moins polluants. Arrêtons de les soumettre à un diktat politique et une planification basés sur des données exagérées qui ont le plus souvent pour objectif d’exacerber une peur existentielle.
Vous avez parlé de diktat et de planification. Établissez-vous un lien entre cette écologie punitive et une forme d’inflation bureaucratique ? David Lisnard et Frédéric Masquelier publiaient en mai 2023 une étude pour la Fondapol, intitulée « De la transition écologique à l’écologie administrée, une dérive politique ».
Dans mes ouvrages, je fais la distinction entre l’écologie scientifique et l’écologie politique. L’écologie scientifique, comme son nom l’indique, est une science qui étudie les interactions des êtres vivants entre eux et avec leur milieu.
L’écologie politique ou écologisme est un courant de pensée, une idéologie et une orientation politique. Cet écologisme a notamment entraîné avec lui une inflation de normes bureaucratiques.
Le monde agricole est sans doute celui qui en fait le plus les frais. Nos paysans croulent sous le poids des réglementations et souffrent du phénomène de surtransposition. À cela s’ajoute l’agribashing et la pression d’offices tels que l’OFB, autrement appelés les cowboys de la biodiversité.
Le Code de l’environnement est passé en trente ans d’environ 300 à 3500 pages. C’est bien la preuve d’une dérive bureaucratique de l’écologie.
Dans Greta a ressuscité Einstein, le deuxième tome, j’étudie comment la politique a récupéré la science. Pour cela, j’imagine cinq régimes fictifs : climatocratie, biodiversitécratie, covidocratie, collapsocratie et algorithmescratie.
J’ai créé ces néologismes pour montrer clairement que l’on est en présence de politiques menées au nom de la science, et non de science à proprement parler.
Et comme je l’ai déjà dit, la politique détourne la science en faisant des sophismes pour bloquer la contradiction. Pour ne donner qu’un exemple, nos responsables politiques aiment parler de « consensus scientifique » alors que le consensus est une notion politique. On n’imagine pas Albert Einstein appelant ses collègues à voter la relativité restreinte.
À ce sophisme, on peut ajouter la moralisation du débat (par exemple, on parle d’énergie en terme de bien et de mal, au lieu de risque bénéfice) la démesure (toutes les propositions sont exagérées, contrairement à la science qui cherche à mesurer son objet), les biais de l’expérience (pour susciter la peur on confond météo et climat) et enfin le réductionnisme (la crise climatique fait oublier tous les autres risques potentiels).
À la fin, certains politiques instrumentalisent la science non pas pour protéger l’environnement, mais dans l’objectif de prendre le pouvoir.
Le dispositif DPE qui refait parler de lui en ce moment est-il aussi révélateur de cette dérive bureaucratique de l’écologie ?
Oui tout à fait, l’idée est de créer de la norme pour s’y conformer… s’appuyer sur un modèle pour changer notre quotidien.… Cela me fait penser à l’étude du docteur Pia Mamut, chercheuse à l’université de Münster, qui a imaginé que, pour réduire notre empreinte carbone, nous devrions vivre entre 14 et 19 mètres carrés maximum.
On retrouve là une autre idée, celle de privilégier la décroissance plutôt que de développer le parc de centrales atomiques pour améliorer notre production d’énergie décarbonée.
Avec la DPE issue de la très controversée Loi climat et résilience, adoptée en 2021, nous sommes clairement dans cette logique de restriction.
En s’en prenant aux passoires thermiques, on restreint l’offre et rend encore plus difficile l’accès au logement pour les plus pauvres. Je note que depuis janvier 2025, tous les logements classés G sont interdits à la location. Et en 2028 et 2034, ce sera au tour des logements F et E.
Je rappelle que les résidences classées E sont environ 6,4 millions. A-t-on résolu un seul problème environnemental en agissant de la sorte ? Rien n’est moins certain. Ce n’est pas en appauvrissant la population que l’on incite celle-ci à faire des sacrifices pour la planète.
Dans votre dernier ouvrage, De Gaia à l’IA, vous défendez une science libérée de l’idéologie écologiste. Quelles solutions avancez-vous pour cela ?
Dans Greta a tué Einstein (premier tome de la série), je montre comment la science prométhéenne a été sacrifiée sur l’autel de l’écologisme.
Il est, par exemple, devenu tabou de fissionner l’atome, de modifier le génome, de diffuser des ondes, ou de manipuler des molécules.
Pour arriver à ce résultat, trois moyens ont été utilisés. Tout d’abord, l’agit’prop. Cette technique a consisté à rendre visible un danger invisible. Ensuite, poser une question non-scientifique aux scientifiques (c’est l’usage absolutiste du principe de précaution).
Enfin, il y a eu l’intervention du concept du « made in nature » qui a rendu surnaturel le naturel. On a laissé croire que tout ce qui est bio, durable, recyclable, etc. est forcément positif et débarrassé de toute forme d’externalité négative. Ce qui est faux. Nous le constatons par exemple chaque jour avec les éoliennes.
In fine, je pense que pour libérer la science de l’écologisme, nous devons montrer qu’une innovation qui a fait ses preuves finit toujours par revenir d’une manière ou d’une autre. Contrairement à ce qu’affirment les militants écologistes, l’innovation n’est pas opposée à la nature. C’est ce que je démontre dans le dernier tome.
J’explique également le pourquoi : l’écologisme est né dans le creuset d’un déficit de politique scientifique et technologique. À nous de débarrasser celle-ci des idéologies (écologisme, mais également technoprophétisme aveugle). La libre responsabilité doit être la valeur cardinale qui détermine le choix d’une innovation ou d’une loi.
J’invite par ailleurs, à une remise à plat des débats scientifiques. Par exemple, nous pouvons réfléchir à l’énergie qui serait la plus à même d’optimiser notre libre responsabilité. C’est-à-dire savoir ce qui, à titre d’exemple, entre le nucléaire et l’éolien, nous procure davantage de liberté ici et maintenant (le nucléaire nous procure une énergie abondante, pilotable, et bon marché alors que l’éolien réduit nos libertés à cause de l’intermittence et des risques de black-out). Le premier, étant davantage décarboné, accroît notre responsabilité alors que le second, qui nous force à rallumer les centrales à charbon, saccage le paysage et nous rend totalement irresponsables.
J’insiste là-dessus. L’idée est de placer le curseur entre la science des ingénieurs et la science des législateurs pour avoir le plus de liberté et de responsabilité possible.
Propos recueillis par Julian Herrero pour The Epoch Times.




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