Justice, qu’as-tu fait de ta balance ?

Publié par le 25 Juin, 2020 dans Blog | 0 commentaire

Justice, qu’as-tu fait de ta balance ?

La magazine le Point vient de publier un article choc qui révèle que le Parquet National Financier (PNF) a piétiné l’Etat de droit dans le cadre des enquêtes sur Sarkozy.

Le PNF a en effet fait surveiller et géolocaliser les téléphones de plusieurs grands cabinets d’avocats.

Je publierai demain un article de fond sur ces scandaleuses révélations qui relance la suspicion dur l’indépendance de la justice.

En attendant, je relaye le magistral édito qu’a publié Frantz-Olivier Giesbert dans Le Point :

S’il y avait une statue à déboulonner d’urgence, ce serait celle de la justice française.

Métaphoriquement s’entend, ne participons pas à la débilité ambiante. Quand elle se mêle de politique, elle devient souvent folle, sectaire, partisane. Pourquoi l’effigie de la justice porte-t-elle encore sur les yeux un bandeau, symbole d’impartialité, ou dans la main gauche la balance de Thémis, qui représente l’équité? Sur les affaires politiques, elle n’a plus l’usage ni de l’un ni de l’autre. Lui reste toujours le glaive (à un seul tranchant) qu’elle utilise souvent en dépit du bon sens.

Il y a quelque chose de vicié dans la justice française.

Si beaucoup de magistrats continuent, Dieu merci, de juger en droit, nombreux sont ceux qui souffrent de la« tournairite »,du nom du fameux juge Serge Tournaire, qui a instruit à charge les dossiers de MM. Fillon et Sarkozy. Aux yeux de cette engeance militante, naviguant généralement dans les eaux de l’ultragauche, la justice n’est que la continuation de la politique par d’autres moyens.

Sous la signature de Marc Leplongeon, le site du « Point »a révélé …

… la semaine dernière, les incroyables déclarations de la procureure Éliane Houlette devant la commission d’enquête parlementaire sur l’indépendance de la justice. Ancienne cheffe du Parquet national financier (PNF), elle a évoqué une «pression très lourde» de sa hiérarchie pendant l’affaire Fillon, lors de la dernière campagne présidentielle, allant jusqu’à dénoncer «un contrôle très étroit».

Comme il s’agit apparemment d’un scandale d’État, M. Macron …

… s’est empressé de saisir les «sages» du Conseil supérieur de la magistrature qui se dépêcheront, comme sur l’affaire d’Outreau, de mettre un mouchoir dessus. Le farceur! Sans se prononcer sur le fond, l’enquête préliminaire contre François Fillon et sa mise en examen à quelques jours du premier tourresteront quand même dans nos annales comme un déni de justice. La honte de la jungle.

Que « Le Canard enchaîné » ait fait son travail …

… en publiant une longue enquête sur les emplois présumés fictifs de la famille Fillon, c’est le signe d’une bonne santé démocratique. Rien à redire. Mais que le PNF d’Eliane Houlette ait ensuite pu ouvrir la voie à la mise en examen de l’ancien Premier ministre en pleine campagne présidentielle, avant le premier tour de scrutin, il y a là quelque chose qui rappelle les moeurs désolantes du Venezuela et des républiques bananières. Pendant qu’on y était, pourquoi ne l’avoir pas envoyé aussitôt en détention provisoire? C’eût été moins hypocrite.

Que justice passe, tout le monde est pour.

Mais nos magistrats ne pourraient-ils pas observer une trêve pendant les derniers jours des campagnes électorales au lieu de se ventrouiller dedans avec ostentation? Question de décence, de respect démocratique, comme c’était jusqu’à présent (à peu près) l’usage. Cette affaire Fillon a montré à quel point notre justice est malade: gangrenée par la politisation, elle n’hésite plus à s’immiscer ouvertement dans les campagnes électorales en déstabilisant certains candidats qui, comme par hasard, sont toujours à droite.

C’est ce qui vient d’arriver à Martine Vassal !

La candidate LR à la mairie de Marseille. Après que France 2 eut diffusé une enquête sur le recours de ses équipes aux procurations pour les municipalesrien à redire, encore-, voilà que la justice, d’ordinaire si lente, s’est mise en marche illico et a perquisitionné à tout-va. Puisque le pli est pris, pourquoi ne pas incarcérer désormais tous les candidats de droite avant les scrutins ?

Selon que vous serez puissant ou misérable…

… Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. Nous avons tous en mémoire les vers de La Fontaine dans sa fable Les Animaux malades de la peste. En ce qui concerne les personnalités politiques, il faut les réécrire : « Selon que vous serez de gauche ou de droite … » Notre justice est de plus en plus bancale, biaisée, hémiplégique. Politique.

Certes, pour donner l’illusion d’un équilibre, la justice s’en est prise à La France insoumise,

lançant en 2018, dans le cadre d’une enquête sur les comptes de la campagne présidentielle, des perquisitions qui ont mobilisé, dans des conditions insensées, une centaine de policiers. Au fou! Mais, pour l’heure, c’est quand même la droite qui trinque le plus. Depuis quatre ans, le député macroniste Thierry Solère est accusé de fraude fiscale ou de détournements de fonds publics, sur la base d’un dossier truffé de contre-vérités, de fausses preuves. Après un non-lieu et deux classements sans suite, la justice vient d’ordonner la relance des investigations dans le cadre de la plainte pour viol déposée contre Gérald Darmanin. On en reparlera sûrement encore dans trente ans! Quant à Emmanuel Macron, son tour viendra en 202 2, on prend tous les paris.

Au train où vont les choses, il faudra bientôt écrire le mot justice avec des guillemets.

Franz-Olivier Giesbert pour le Point.

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