La descente aux enfers d’un pays « post-national »

Publié par le 20 Mai, 2025 dans Blog | 0 commentaire

La descente aux enfers d’un pays « post-national »

C’est l’hyper progressiste Justin Trudeau, l’ancien premier ministre du Canada, qui clamait sa fierté d’avoir créé :

le premier état post-national !

La fan absolu des Gay Prides a laissé une immigration massive venue des quatre coins du monde imposer ses exigences culturelles et importer des conflits étrangers.

Un bouleversement profond qui vient s’ajouter à la division historique du pays de nos cousins d’outre-atlantique.

Les Français et leurs hommes politiques seraient bien inspirés de tirer les conséquences, au Canada, mais aussi, plus près de nous, en Belgique et à Londres, les dégâts des invasions migratoires venues de civilisations ayant des valeurs totalement opposées aux nôtres.

Voici un article de Causeur qui se désole de la situation de ce pays ami :

Québec, du mythe au cauchemar : enquête sur le multiculturalisme canadien

Justin Trudeau est fier d’avoir fait du Canada le « premier État postnational ». Il a laissé une immigration massive venue des quatre coins du monde imposer ses exigences culturelles et importer des conflits étrangers. Un bouleversement profond qui vient s’ajouter à la division historique du pays. Reportage

Comment peut-on être québécois ? Interrogé par le New York Times il y a tout juste dix ans, le Premier ministre Justin Trudeau désignait le Canada comme le « premier État postnational ». Une décennie plus tard, le modèle multiculturaliste tant loué par les élites libérales occidentales a volontairement précipité l’effacement des cultures de ses peuples fondateurs et a entraîné une fragmentation politico-identitaire inédite dans l’histoire contemporaine.

Soumise au nom d’une utopie politique à un multiculturalisme d’État qui promeut sans relâche l’implantation de nouveaux peuples sur son territoire, la nation québécoise peine à défendre sa singularité. Comment vit-on lorsque son existence est défiée en permanence par une idéologie officielle ?

Une nation aéroport

Si dans les rêves de Jacques Attali, les pays sont des hôtels, le Canada est un aéroport. Un lieu aussi anonyme que la construction multinationale de ce pays. Sa similitude apparente avec les États-Unis fait du Canada une nation difficile à appréhender. Fondamentalement, le Canada et les États-Unis sont toutes deux des nations « contractualistes », sauf qu’aux États-Unis le contrat s’adresse au peuple américain, lorsqu’au Canada, il s’adresse à l’élite laurentienne.

La culture canadienne n’existe que dans ses institutions d’élite (les sociétés d’État, la Société Radio-Canada, le système parlementaire, les universités) où une élite bilingue règne en veillant à maintenir coûte que coûte le Québec dans l’ensemble canadien. Entre loyalistes fidèles à la Couronne britannique et descendants des fondateurs de la Nouvelle-France, la défiance mutuelle est profonde et il n’est pas rare, en échangeant avec des Québécois, de les entendre affirmer que leur dilution est au cœur d’un projet d’inféodation.

À bord du vol Paris-Montréal, un homme soupire :

Le Canada fait exprès de laisser entrer au Québec une vague d’immigrants qui ne parlent pas français, dans le but de noyer la nation québécoise sous le poids du nombre. Les universités McGill et Concordia, anglophones, jouent un rôle important dans cette anglicisation de la région métropolitaine de Montréal. 

Philippe, animateur dans une radio québécoise, établit, à l’instar de la plupart des Québécois, une différence fondamentale entre Québec et Canada, comme s’il s’agissait d’entités étrangères.

Première image du Canada : l’aéroport Pierre-Elliot Trudeau. Du nom du père de Justin Trudeau. Chantre du premier multiculturalisme canadien, il l’impose comme politique officielle du gouvernement fédéral, avant d’en inscrire le principe dans la Constitution en 1981. Une déclaration de « non-identité » qui, poursuivant une utopie libérale, aspire à dépasser son histoire coloniale. Seulement, l’argument multiculturaliste revêt une autre fonction. La constitutionnalisation permet en réalité de maîtriser les velléités indépendantistes du Québec et d’acculturer les Canadiens français à l’identité anglo-saxonne des autres provinces.

Le projet « postnational » de Justin Trudeau marque quant à lui la seconde naissance du Canada. Le fils de Pierre-Elliot assumera ouvertement un projet multiculturaliste globalisé et sous sa houlette, le Canada ouvrira ses frontières aux peuples du monde entier en se posant comme modèle de dépassement des États-nations.

Nouveaux peuples, nouvelles mœurs

Arrivée à Montréal. Larges avenues, malls à l’américaine et centres d’affaires city composés de blocs de béton ou de verre, le tout agrémenté de quartiers résidentiels aux maisons victoriennes. Ici, les quartiers sont autant de petites nations où l’importation de toute nouvelle culture étrangère relègue automatiquement le décor historique au second plan. Chinatown, Petit Maghreb, Petit Portugal, Petite Italie, quant au Plateau, il exhale l’odeur des baguettes françaises. Hormis Parc-Extension, quartier cosmopolite à forte criminalité où pullulent restaurants indiens, libano-syriens, et où femmes en niqab côtoient sikhs à turbans, le melting-pot ne se mélange pas.

Lorsque l’on aborde avec un Montréalais canadien français la question du vivre-ensemble au Québec, il est fréquent que, gêné par ces mœurs nouvelles importées et tolérées par l’idéologie canadienne, il fasse part d’une sorte de malaise. Installé au comptoir d’un bar irlandais, Maxime, étudiant à l’UQAM, soupire : 

Je ne compte plus mes connaissances et amies femmes qui me racontent qu’elles subissent du harcèlement dans la rue et les transports publics à Montréal, et ce, toujours en provenance de groupes extra-européens. Mais par crainte de se faire accuser de racisme, elles ne le diront jamais publiquement.

Si les quartiers de Montréal se communautarisent, les différentes nationalités sont pourtant forcées de se côtoyer dans les espaces publics. Alors le vivre-ensemble s’applique, qu’importe si les coutumes importées choquent les sociétés d’accueil. Au pays où remettre en question le modèle migratoire a longtemps été considérée comme une faute morale, au point que très peu de politiques osaient s’y aventurer, l’augmentation récente des conflits liés au multiculturalisme a permis de reconsidérer les vertus d’une immigration massive ouverte aux quatre vents.

Nombre de Montréalais ont découvert les périls de l’entrisme islamique au travers de l’affaire Bedford, établissement public tombé sous la tutelle d’une communauté musulmane de quartier. Au programme : mauvais traitements, recours à de vieux manuels d’enseignement maghrébins datant des années 1970, ablutions, prières en classe et discrimination des femmes. Révélé il y a tout juste six mois, le scandale a eu le mérite d’obliger le gouvernement à ouvrir d’autres enquêtes, et d’apprendre aux Québécois que leur province comptait 17 autres cas similaires.

Toutes les sociétés aujourd’hui risquent de voir des concepts religieux islamistes entrer dans nos écoles,

a commenté le Premier ministre québécois François Legault.

Il y a six ans, coincé entre le marteau du modèle français et l’enclume du multiculturalisme canadien, le Québec a adopté une loi sur la laïcité. Cette loi, qui n’a cessé d’être contestée par les tribunaux fédéraux canadiens, est un bouclier bien trop fragile pour s’imposer aux masses musulmanes et supporter les coups de boutoir d’un gouvernement fédéral qui a nommé une femme voilée « représentante de la lutte contre l’islamophobie » avec un budget de 5,6 millions de dollars.

Manifestation en soutien au peuple palestinien à Toronto. © Arlyn McAdorey/The Canadian Press via AP/SIPA

Du multiculturalisme au multiconflictualisme

Parmi les conséquences du multiculturalisme d’État sur les sociétés d’accueil canadiennes, l’exemple le plus remarquable est assurément le « white flight » – littéralement la « fuite des Blancs ». Difficile de connaître l’ampleur exacte du phénomène, mais de nombreux habitants de Québec sont venus de villes dont ils ne reconnaissaient plus le visage. Certains évoquent un changement de peuple et des mœurs trop arriérées, d’autres des conflits directement liés au multiculturalisme.

 

Je détestais vivre à Brampton. J’avais l’impression de ne pas vivre du tout au Canada, je me sentais plus comme en Inde. Chaque fois que je me rendais au travail, tout ce que je voyais dans les rues, c’étaient des femmes en robe de chambre et des hommes en pyjama et en turban ! 

Olga, citoyenne d’origine ukrainienne, résidait depuis plus de cinquante ans à Brampton, ville-banlieue de Toronto. Établie aujourd’hui à Québec, elle se remémore son arrivée à Brampton dans les années 1970. À cette époque, la ville comptait environ 50 000 habitants. Ils sont presque 800 000 aujourd’hui. 

Où est le multiculturalisme dans ce pays ? C’est comme si les grandes villes étaient divisées en petits pays ! 

Brampton est l’exemple archétypal de la révolution démographique du Canada. Sa population, d’abord majoritairement composée d’individus d’origine britannique, a vu se greffer d’autres populations d’origines européennes, puis asiatiques. Aujourd’hui, la majorité des habitants sont d’origine bangladaise, indienne et pakistanaise. Surnommée « Browntown » ou encore « Singh City » par certains, son taux d’habitants aux origines extra-européennes dépasse les 80 %.

Force est de constater que, dans la plupart des grandes villes canadiennes, les Blancs sont une denrée de plus en plus rare. Les statistiques révèlent qu’à Vancouver et Toronto la population blanche est déjà minoritaire. Quant à la ville de Montréal, elle affiche une population d’origine extra-européenne de l’ordre de 38,8 %.

En se définissant politiquement comme la première « nation antinationale », le Canada moderne s’est bâti sur une identité composite, hétérogène, ajoutant des divisions culturelles aux divisions fédérales et surimposant des conflits étrangers à ses propres tensions historiques.

Eric, consterné, raconte :

Le plus frappant pour moi ? Les engueulades entre juifs et musulmans en face de mon école. C’est un quartier peuplé de juifs orthodoxes où une mosquée s’est établie récemment,

Au cours des quelques mois où j’y ai étudié, j’ai plusieurs fois vu des musulmans criant des insultes aux juifs. Une fois, j’ai vu un musulman s’en prendre physiquement à un juif et lui cracher dessus.

Ex-étudiant à Montréal, il a quitté le quartier branché de Mile End pour la ville de Québec. Pour autant, poursuit-il :

Québec n’est pas à l’abri des désagréments liés au multiculturalisme.

Les vagues migratoires les plus importantes au Canada ont été en grande partie composées d’identitaires vaincus : émigrés royalistes français, Russes blancs, Polonais apatrides, anciens combattants SS ukrainiens, Taïwanais associés au KMT dans les années 1960 et 1970, Libanais maronites dans les années 1970 et 1980, émigrés britanniques de Hong Kong dans les années 1990, séparatistes sikhs, Kurdes syriens, Palestiniens, etc. Le Canada a toujours été le pays où les causes perdues trouvaient une seconde vie. De sorte qu’à son paroxysme, le multiculturalisme canadien permet à tous les revanchards de la planète de poursuivre leurs conflits dans la Belle Province.

Peter, professeur franco-britannique à l’Université de Montréal, reste scandalisé par la succession d’émeutes survenues à la fin de l’année 2024 :

J’ai vu beaucoup de manifestations pro-Hamas à Montréal. J’ai vu un homme masqué porter une fausse ceinture d’explosifs, ainsi qu’une bande de jeunes fillettes complètement voilées portant le bandeau vert du Hamas. J’ai vu le drapeau du Canada flamber au cri de ‘‘Death to Canada’’. Dans le même temps, une foule saccageait l’Université Mc Gill pour célébrer le ‘‘premier anniversaire du pire massacre de juifs depuis l’Holocauste’’. 

Aujourd’hui, ce qui « brasse dans la cabane’’, c’est Donald Trump. Depuis que ce dernier a décrété une hausse des tarifs douaniers touchant l’ensemble des produits canadiens, politiques, journalistes et citoyens n’en ont plus que pour les saillies du président américain. Jusqu’à sa proposition d’annexer les États fédérés du Canada, qui fait trembler les commentateurs québécois.

Reste à savoir comment le Québec, fragilisé à l’extrême par le modèle multiculturaliste fédéral, pourrait faire front avec le reste du Canada face à l’expansionnisme du président américain. L’emprise de l’élite laurentienne sur le pays pourrait être brisée à tout moment, et l’existence politique du Canada et du Québec en son sein n’a jamais été aussi compromise.

Il n’y a pas 40 millions de Canadiens au Canada. Il y a 25 millions de Canadiens anglophones et francophones à l’identité nationale en voie d’effacement et 2,5 millions de Canadiens sud-asiatiques, 1,7 million de Canadiens chinois, 1,5 million de Canadiens africains … aux identités nationales fortes ou conquérantes.

De sorte qu’on peut se demander si le Canada existera demain.

Nina Pravda pour Causeur.

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