
Il faut que Macron ait un égo plus que démesuré pour vouloir imposer sa marque personnelle dans la rénovation du plus vieux et du plus prestigieux monument de Paris, la cathédrale Notre-Dame de Paris !
Macron a en effet décidé de passer en force en imposant le remplacement de vitraux de Viollet-Le-Duc pourtant épargnés par l’incendie, par des vitraux contemporains.
Malgré l’opposition de la Commission du Patrimoine !
Passe encore que Brigitte et Emmanuel Macron aient défiguré les salons de l’Elysée avec des meubles et des tableaux modernes au goût douteux qui tranchent avec les ors de ce vieux palais, mais s’attaquer à Notre-Dame de Paris, il fallait oser !
Et voila maintenant que la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet s’apprête à défigurer la façade du Palais Bourbon, comme le rapporte cet article de Boulevard Voltaire :
Atteintes au patrimoine :
Yaël Braun-Pivet dans les pas d’Emmanuel Macron
Les institutions contournent de plus en plus les lois censées protéger le patrimoine.
Le projet a été révélé le week-end dernier par Didier Rykner, de La Tribune de l’Art : sur le flanc de l’Assemblée nationale, côté Seine, va être édifiée une extension destinée aux visiteurs. Une aberration architecturale supplémentaire, à mettre au compte d’un complet mépris du patrimoine.
La façade qui donne sur le pont de la Concorde a été édifiée au début du XIXe siècle par Bernard Poyet. Le choix d’une colonnade et d’un fronton répond – en un distant vis-à-vis – à l’église de la Madeleine. Un peu plus loin sur les quais, l’hôtel du ministre des Affaires étrangères (mi-XIXe) et, en retrait, l’hôtel de Lassay (XVIIIe). Il y a là une continuité architecturale, temporelle, politique, constitutive de ce qu’est le patrimoine. Un ensemble auquel toute modification qu’on voudrait apporter se doit d’être mûrement réfléchie, et absolument nécessaire, car pourquoi y toucher sans raison sérieuse ?
Pour Yaël Braun-Pivet et le Bureau de l’Assemblée, à qui l’on doit le projet, l’extension prévue l’est, nécessaire. Il s’agit rien moins que d’« ouvrir encore plus grand les portes de la démocratie ». Dit avec moins de grandiloquence, de mieux accueillir le public. En l’état actuel, c’est vrai, l’entrée est mal commode, et pour les forces de l’ordre, et pour les visiteurs, et pour les agents de l’Assemblée. Mais un aménagement de 4.000 mètres carrés doit-il se faire à ce prix ? Sans parler du coût du chantier, non communiqué (on parle de 40 à 50 millions), mais du prix architectural à payer, qui est la défiguration de la façade de Poyet.
Au cœur d’un patrimoine classé
L’Assemblée a beau dire que le nouvel accueil « mettra en valeur l’emblématique colonnade », comme si elle avait besoin, il suffit de se reporter à la photo du projet pour voir que c’est pur bla-bla parlementaire. Quatre tronçons de colonnes, vitrés, suggèrent un aquarium ou un distributeur de bonbons mais en aucun cas ne « mettent en valeur » la colonnade. Or, nous ne sommes pas n’importe où. Entre diverses protections, les bâtiments sont situés dans un PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) et dans le territoire classé au patrimoine mondial de l’UNESCO : les prestigieux quais de Seine. Autrement dit, pour reprendre les termes de l’UNESCO : « L’ensemble du bien jouit de protections légales du plus haut niveau (Code du patrimoine, Code de l’urbanisme, Code de l’environnement). »
Est-ce parce que ce projet s’assoit aussi facilement sur les « protections légales » que Mme Braun-Pivet l’a peu médiatisé avant le week-end dernier ? Interrogée par BV, elle n’a pas donné suite à nos questions. Le projet semble avoir été mené en loucedé. Sur le site du cabinet d’architectes concerné, Moatti-Rivière, rien ne mentionne une commande pourtant prestigieuse. Didier Rykner dénonce cette atmosphère de dissimulation et s’interroge sur le rôle d’un éventuel architecte des Bâtiments de France dans cette histoire.
Le vandalisme institutionnel
Que notre patrimoine est fragile ! Le concept d’inscription et de protection des monuments historiques n’a pas deux cents ans qu’il est déjà écorné par celles-là mêmes qui sont chargées de son application ou qui, au moins, devraient avoir à cœur de le respecter : les institutions. Atteintes étatiques : le projet de Macron autour d’une autre colonnade, celle de Perrot au Louvre. Atteintes cléricales : l’ajout bétonné devant la cathédrale d’Angers. Atteintes étatico-cléricales : les vitraux de Notre-Dame. Atteintes privées avec soutien passif du ministère de la Culture : le pavillon de Marie Curie. Et maintenant, atteintes parlementaires avec le projet de Mme Braun-Pivet.
L’alarme sonnée par La Tribune de l’Art a été relayée par les défenseurs du patrimoine : Sites et Monuments, SOS Paris ou encore Baptiste Gianellesi, lanceur d’alerte des monuments historiques, qui s’étonne : « C’est simple, je n’imagine pas que cela soit possible. » En effet, mais une donnée du problème est sans doute là : nous n’imaginons pas que soient possibles ces innombrables atteintes à un patrimoine protégé. Nous sommes naïfs et désarmés face à la volonté obsessionnelle des institutions de parasiter et de dénaturer ce dont nous avons hérité. Pour y remédier, une pétition est lancée par Sites et Monuments, contre « cette masse de 4.000 m2 [qui] enlaidirait irrémédiablement un ensemble monumental appartenant à l’histoire de la nation ».
Samuel Martin pour Boulevard Voltaire.




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