La tartufferie du « Vivre ensemble »

Publié par le 12 Fév, 2018 dans Blog | 0 commentaire

La tartufferie du «  Vivre ensemble »

Préserver le « Vivre ensemble » !

Depuis les attentats du 13 janvier 2015,
c’est devenu le leitmotiv incontournable !

Le « Vivre ensemble » et son compère le  « Pas d’amalgame » sont de véritables leurres. En leurs noms, la bien-pensance tue le débat et pire, interdit même que l’on nomme les choses et les dangers qu’elles représentent.

La priorité est de ne pas stigmatiser l’islam et les musulmans ! Face à cet oukase, nos innocentes victimes du terrorisme islamique ne comptent pas.  Rappelez-vous François Hollande à qui les simples mots : islamiste ou islamique, brûlaient les lèvres.

Je vous propose aujourd’hui un article d’Anne-Laure Debaecker, paru dans le dernier numéro de Valeurs actuelles. Cet article présente l’ouvrage de Paul-François Paoli : « L’imposture du vivre-ensemble de A à Z » :

Le « Vivre ensemble » … tel qu’on le vit

Un dictionnaire corrosif et réfléchi dénonce la tartuferie de la coexistence tant vantée. Morceaux choisis.

« Il se pourrait que ce petit pays, longtemps méprisé par les jacobins, devienne un havre de paix pour les Français qui veulent passer des vacances paisibles sans être importunés par ces fléaux du « vivre-ensemble » que sont la vulgarité de touristes bruyants ou la noire compagnie de femmes en niqab qui, depuis Cabourg jusqu’à Marseille, sillonnent désormais les plages françaises, peut-on lire au sujet du terme « Corse » de l’Imposture du vivre-ensemble de A à Z. »

« Vivre-ensemble »: un mantra décliné sur tous les tons pour désigner une cohabitation décrétée harmonieuse, mais en réalité forcée et faussée, alors que nous semblons avoir perdu toute capacité de vie commune. Dans cet abécédaire riche et érudit, le chroniqueur littéraire et essayiste Paul-François Paoli cherche donc à « démystifier » ce mot d’ordre devenu idéologie « qui revient, c’est son grand paradoxe, à exclure du champ de la normalité idéologique tous ceux qui n’y adhèrent pas » et, ainsi, « au nom de l’inclusion on exclut par la réprobation ».

Ce processus d’éviction par l’anathème se retrouve à travers divers mots choisis. Ainsi, relève l’auteur, l’extrême droite est « une sorte d’étoile jaune sémantique. Comme « raciste » ou « antisémite », ce terme sert à disqualifier d’avance celui qui en est l’objet.

Nous sommes ici au coeur de la disparité française ». Autre illustration, le colonialisme représente « le mal absolu dès lors qu’il s’agit de dénoncer le colonialisme de la France qui débute avec la conquête de l’Algérie. S’il y a plusieurs types de colonisation, il n’y a eu qu’une idéologie qui postulait le devoir des peuples occidentaux, proclamé notamment par Jules Ferry, de civiliser les peuples « arriérés ». Cette idéologie datée n’est plus aujourd’hui revendiquée par personne. Cependant, la colonisation sous d’autresformes semble être un phénomène récurrent. Rome n’a-t-elle pas colonisé la Gaule ? On voit bien l’absurdité de l’idée de réparation historique si on la pousse à l’extrême. Les Arabes n’ont-ils pas colonisé, en grande partie par la force, les peuples berbères par le développement de l’islam ?[ … ] Si on entend aussi par colonisation l’acculturation d’autres peuples à sa vision du monde, nous sommes tous des colonisés ou des colonisateurs en puissance ». Mais, parfois, l’anathème ne fonctionne plus, comme le révèle la définition de « réactionnaire »: « La honte d’autrefois est en train de devenir chic. Il est désormais mieux vu et mieux porté d’être « réac », voire « néoréac » que conservateur. Conservateur fait vieux bougon tandis que réac est presque snob. D’après une gauche en voie de perdition, c’est toute l’intelligentsia qui est en train de « virer réac », dès lors qu’elle n’est tout simplement plus progressiste. Finkielkraut et Bruckner,maoïstes dans les années 1970, ne sont-ils pas devenus « réacs » à l’aune de leurs catégories de jeunesse ? »

Ces étiquettes apposant le sceau de l’infamie sont souvent attribuées à certaines personnes emblématiques de notre histoire, telle Jeanne d’Arc, qui « continue d’être considérée par les ignares et les sots comme un « symbole de l’extrême droite ». Un stéréotype paresseusement ressassé dans certains médias par ceux qui oublient ou ignorent que Jeanne d’Arc est une des rares figures fédératrices de la France, bien avant Marianne. De Michelet le républicain à Maurras l’antirépublicain, en passant par Péguy et Barrès, Jeanne d’Arc a suscité une telle fascination que sa vie a été enseignée à l’école sous la III ème République. » Maurras, justement, frappé « d’excommémoration » par notre ministre de la Culture, fascine l’auteur quant au « formidable contraste entre le respect dont il jouissait de son vivant dans le milieu d’une intelligentsia qui le lisait et l’opprobre dont il est désormais l’objet pour un monde qui l’ignore sauf pour lui dresser les lauriers de l’ignominie. Et ce, alors que tant d’intellectuels, mais aussi d’hommes politiques, furent influencés par lui à un moment ou un autre de leur vie, soit qu’ils aient été son disciple ou qu’ils aient tenu compte de son enseignement, quitte à le contredire. »

Si certains mots servent à condamner, d’autres expressions vidées de leurs sens et effets étayent cette célébration du « vivre-ensemble ». Parmi les champions de cette catégorie, on retrouve le mot « sacré » « diversité » mais aussi « l’amalgame » car « en France l’important n’est pas tant d’expliquer un phénomène pour tenter d’y remédier, il est d’abord de ne pas « céder à l’amalgame ». Cette formule opère en fait une double dénégation. D’une part elle suggère que des faits de notoriété publique sont insignifiants ou aléatoires et d’autre part que celui qui les constate est mal intentionné. Pas d’amalgame donc: un mot que la philosophe Bérénice Levet dijinit comme cette « clochette pavlovienne » destinée à interdire toute tentative cie ‘réfléchir librement au pays de la transgression en sous-main ». Dans la même lignée, le fameux « ne pas céder à la haine« : « Ressassé à longueur de temps par les béni-oui-oui du vivre-ensemble, ce stéréotype est devenu l’alibi d’un syndrome de Stockholm sournois. Vous êtes agressé dans le métro ? Surtout ne cédez pas à la haine. Pompier, flic ou médecin, on vous jette des projectiles lors d’une mission dans un quartier « sensible » et on finit même par tenter de vous détruire, comme cela est arrivé lors du guet-apens contre la police à Grigny,  le dimanche 9 octobre 2016 ? Surtout, ne cédez pas à la haine et ne  »faites pas d’amalgame » pour ne pas « stigmatiser des populations ». »

Plus de trois cents mots clés, expressions et noms propres d’intellectuels ou de personnalités, de Pierre Boutang à Michel Foucault, composent ainsi cet ouvrage documenté et offrent, en creux et en délié, une esquisse de cette idéologie nouvelle et méconnue qu’affectionnent les sphères politico-médiatiques. Instructif, il ne s’arrête pas à de simples définitions et porte à la réflexion, en donnant notamment des conseils de lecture. Un essai nécessaire car, rappelle Paul-François Paoli, « le pouvoir n’est pas au bout du fusil comme le proclamait Mao, il est au bout des mots ».

Anne-Laure Debaecker pour Valeurs actuelles.

L’imposture du vivre-ensemble de A à Z

Broché – 20 € (Format Kindle : 9,99 €)

Editions de l’Artilleur.

L’ambition de cet ouvrage est de présenter un panorama non exhaustif de la vie intellectuelle française et de ses enjeux idéologiques à travers un certain nombre d’éléments de langage et de noms propres couramment utilisés par les hommes politiques, les journalistes et les citoyens. Il s’agit notamment de démontrer que moult personnalités de renom (écrivains, philosophes, personnages historiques…) auxquels nous faisons spontanément référence, loin d’exprimer ce que l’on veut leur faire dire, témoigneraient plutôt de l’inconsistance de l’idéologie à la fois lénifiante et contraignante du « vivre ensemble » à laquelle on nous exhorte.

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