L’audiovisuel public ne nous informe plus …
Il nous éduque ! Et en plus très mal !

Publié par le 26 Sep, 2020 dans Blog | 0 commentaire

L’audiovisuel public ne nous informe plus … Il nous éduque ! Et en plus très mal !

Je suis sans doute très mal placé pour critiquer le service public de l’audiovisuel puisque je le boycotte depuis au moins trente ans maintenant !

Mais je m’intéresse tout de même un peu à lui en lisant ce qui est publié à son propos et on en dit rarement du bien !

Je suis tombé aujourd’hui sur un article d’Erwan Seznec paru dans Causeur qui alerte sur le fait que les scientifiques sérieux désertent de plus en plus les médias publics trop imprégnés d’idéologie à leurs yeux.

Ces scientifiques sont trop souvent tombés dans de véritables embuscades où un journaliste complaisant les confronte à des militants sectaires obsédés par leur cause mais dépourvus de toute culture scientifique.

L’article est très intéressant mais un peu long. Je me propose d’en donner ici quelques exemples illustrant la dérive idéologique de l’information publique.

On sait enfin pourquoi les femmes sont plus petites que les hommes !

Un chroniqueur de « L’édito carré », dans la matinale de France Inter, présente comme une percée conceptuelle révolutionnaire la théorie farfelue développée par l’anthropologue Priscille Touraille, selon laquelle les femmes seraient plus petites que les hommes parce que le patriarcat les aurait privées de viande au fil des millénaires.

Un cas isolé pas du tout ! RFI, à son tour, va faire état des thèses de Priscille Touraille, déjà présentées en 2014 dans un documentaire diffusé sur Arte, sans aucune distance critique.

L’audiovisuel public adore le paranormal !

Exemples :

  • On peut remplacer les pesticides par de la musique jouée aux plantes (France Inter),
  • Les magnétiseurs, c’est du sérieux, ils ont désormais leurs écoles (France 2),
  • La lithothérapie, ou l’art de soigner par les pierres (plusieurs diffusions sur France 3).

Impossible d’avoir une émission sérieuse sur les OGM

Spécialiste reconnu de ce sujet, directeur de recherche au CNRS, Marcel Kuntz accuse. « La plupart des scientifiques qui pourraient parler des OGM ont déserté le terrain des médias, à tel point qu’ils ne sont même plus dans les radars des journalistes, en particulier ceux de Radio France et de France Télévisions. »

Il poursuit :

« Quand l’audiovisuel public parle des OGM, c’est en mal, jusqu’à leur attribuer des défauts incompatibles. Les semences OGM seraient à la fois stériles après la première récolte et potentiellement disséminantes. Intéressant… »

Idem pour les rayonnements électromagnétiques 

« Lorsque je suis invitée à participer à des débats sur Radio France, je demande toujours qui sera face à moi en plateau avant d’accepter », confirme Anne Perrin. Biologiste, spécialiste des champs électromagnétiques, elle a participé à des expertises pour l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Elle est souvent sollicitée sur le thème ô combien médiatique de l’électro-hypersensibilité et, plus récemment, de la 5G.

« Schématiquement, d’un côté, il y a une poignée de médecins en France qui dénoncent les ravages des ondes et qui en ont parfois fait un fonds de commerce. De l’autre côté, vous avez l’écrasante majorité des chercheurs, qui continuent à travailler sur les champs électromagnétiques, mais pour qui les téléphones portables, les antennes-relais, le Wi-Fi, Linky et la 5G ne sont pas, ou plus, des sujets de santé publique. Ce n’est pas leur conviction intime : c’est le résultat de milliers d’études convergentes !

Le scientifique qui accepte candidement d’aller le dire à la radio se retrouve face à un lanceur d’alerte d’un faible niveau. Il entend le présentateur dire que “”, ce qui est faux, puis on enchaîne avec un reportage sur un électro-hypersensible présumé, dont les souffrances sont réelles, mais sans lien vérifiable avec les ondes. L’empathie et l’émotion prennent le dessus, il faut ramer pendant toute l’émission, juste pour exposer l’état des connaissances. Beaucoup de scientifiques ne veulent plus jouer le jeu. »

Poujadisme bac +5

« D’émission en émission, en présentant comme des références des lanceurs d’alerte militants, en ignorant la nuance fondamentale entre risque et danger, en ne distinguant pas lien d’intérêts et conflit d’intérêts, les médias sapent la confiance dans l’expertise officielle », déplore Jean Paul Krivine, rédacteur en chef de Sciences et pseudosciences, la revue de l’Association française pour l’information scientifique (AFIS). « Ce n’est pas délibéré, mais c’est le résultat, et il est préoccupant. »

Le faux scandale de Cash Investigation

Le 18 juin 2019, « Cash investigation » diffusait une émission intitulée « Multinationales : hold-up sur nos fruits et légumes ». Elle a peut-être marqué l’esprit du grand public, mais elle a sûrement ruiné le crédit de l’émission auprès des spécialistes.

Une journaliste part en exploration à la bibliothèque de l’Académie d’agriculture. La caméra la suit dans les rayons. Voix off : « Entre deux vieux traités d’agronomie, nous tombons sur une pépite, la table de composition des aliments d’il y a soixante ans », donnant leur teneur exacte en vitamines et en minéraux. « Nous découvrons un phénomène d’une ampleur méconnue : les fruits et les légumes se sont vidés d’une partie de leurs vitamines ! »

Poussées par l’appât du gain, les multinationales auraient mis sur le marché des variétés à croissance rapide et conservation longue, insipides et pauvres en nutriments. « Nous avons examiné un par un les 70 fruits et légumes les plus consommés par les Français.[…] Résultat, partout, c’est la déconfiture ! » s’exclame la voix off, alors que la caméra zoome sur un grand tableau. On aperçoit des chiffres. Fer : – 48 % ; calcium : – 16 % ; vitamine C : – 27 % …

Léon Guéguen est directeur honoraire de recherche à l’INRA, membre de l’Académie d’agriculture. C’est lui qui a transmis à « Cash investigation » la fameuse table de composition des aliments. Il est en colère parce que la baisse généralisée des teneurs en nutriments que « Cash investigation » dit avoir constatée n’existe pas !

« Il y a eu des baisses, explique l’agronome, mais aussi des hausses. » Léon Guéguen avait relevé + 27 % de vitamines C dans les pommes de terre et + 50 % de fer dans les poireaux, entre autres. « Certaines évolutions sont d’ailleurs insignifiantes en termes de nutrition, compte tenu des faibles quantités concernées », renchérit l’agronome. Plus ou moins 35 % sur presque rien, la belle affaire.

Léon Guéguen a beaucoup de mal à accorder à l’émission le bénéfice du doute, car il avait accordé une interview de trois heures à l’équipe de tournage, où il parlait de toutes ces difficultés méthodologiques. Rien n’a été gardé de ses propos. Et pour cause, ils dynamitent le prétendu scandale vendu par Cash Investigation.

Erwan Seznec pour Causeur.

Le problème est juste que ces émissions sont sous-tendues par des idéologies !

Les conclusions d’un reportage sont définies à l’avance et doivent être conformes à la doxa progressiste en cours !

  • Un reportage sur les migrants mettra en avant les chances pour la France qu’ils représentent et devra nier le problème qu’ils posent,
  • Les OGM et les ondes électromagnétiques seront forcément présentés comme nocifs,
  • L’entreprise privée est forcément polluante et exploite à coup sûr ses salariés,
  • Les services publics seront toujours considérés comme indispensables.
  • etc …
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