Le blues de la blouse par Eric Zemmour

Publié par le 5 Juin, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Le blues de la blouse par Eric Zemmour

Décidément, on de fête pas le cinquantième anniversaire de Mai 68 ! On le commémore plutôt en le trahissant tous les jours ! Les gauchistes et pédagogistes de tout poil ne cessent d’avaler des couleuvres de plus en plus grosses :

– C’est le retour du latin et du grec, des classes bi-langues,
– C’est le retour à la méthode syllabique !
– Pire, l’institution avec une grand habileté d’une forme de sélection à l’entrée des universités,

Et cerise sur le gâteau, voilà que l’on parle de doter nos écoliers … d’un uniforme !

62 % des Français approuvent … Plus réac, tu meurs !

C’était le thème, ce matin, de la chronique d’Eric Zemmour sur RTL :

Yves Calvi : La mairie de Provins a donc annoncé que les enfants de la ville porteraient désormais un uniforme. L’initiative a été approuvée par le ministre de l’Education nationale …

Eric Zemmour : Nos enfants ne feront pas l’armée, mais porteront quand même l’uniforme ! Enfin, pour l’instant, seuls les enfants de Provins le porteront mais le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a publiquement approuvé l’initiative et on connait depuis longtemps la technique dite de l’expérimentation : on commence par instaurer une mesure dans une ville, et, si elle donne satisfaction, on la généralise dans tout le pays. Ainsi le RMI fut-il expérimenté par Pierre Méhaignerie dans sa bonne ville de Vitré avant d’être généralisé par Michel Rocard, devenu premier ministre.

On comprend bien les raisons qui motivent l’enthousiasme de Blanquer : l’uniforme symbolise à la fois la discipline, l’autorité et la solidarité ! C’est le respect du maître qui devient une sorte d’officier et le collectif qui prime sur l’individu. C’est comme si on envoyait un message subliminal à la génération « j’ai le droit ! » : « maintenant, fini de rire, tu dois ! » C’est, par ailleurs, un moyen efficace d’occulter les différences sociales qui s’expriment dans la mode vestimentaire et de tuer dans l’oeuf les revendications identitaires des tenues islamiques.

Ce serait une nouvelle arme utilisée par le ministre
pour ramener l’école dans le monde d’avant 68 !

Après le retour du latin, du grec, la mise au pilori de la méthode globale, la sélection pour rentrer à l’université ou encore la réforme de l’enseignement professionnel. Blanquer fait tout pour remettre dans l’école ce qui avait jadis fait sa force : la méritocratie, le culte de l’excellence, les humanités, la discipline ! Ce combat obstiné qu’il mène en fait l’ennemi juré de tous les progressistes et de tous les amis pédagogistes de Najat Vallaud-Belkacem, et l’idole des parents !

Relance d’Yves Calvi : Dites-moi : les écoliers français portaient l’uniforme avant mai 68 ?

Eric Zemmour : Eh bien non ! L’uniforme n’a jamais été porté par les écoliers français, même sous la III ème République ! Jusque dans les années 60, on portait la blouse qui avait d’ailleurs les mêmes mérites avec l’avantage en plus de ne pas salir ses vêtements. L’uniforme est porté dans les pays anglo-saxons, dans les collèges anglais ou américains avec, au revers, l’écusson de l’établissement scolaire. Il a été adopté dans la plupart des anciennes colonies britanniques, d’Asie ou d’Afrique. L’uniforme va de pair avec l’esprit d’émulation, voire de rivalité entre écoles. Avec la discipline de fer qui y régnait jadis. Avec aussi l’importance accordée aux activités sportives. Toutes choses largement inconnues dans la tradition scolaire française.

C’est le paradoxe de cette idée d’uniforme, accueillie favorablement par tous ceux qui rêvent du retour de « l’école de papa » alors qu’elle n’en a jamais fait partie. C’est, en vérité, une habitude française depuis l’après-guerre. On l’a oubliée, mais c’est déjà pour imiter les américains qu’on a introduit en France la méthode globale d’apprentissage de la lecture ou encore les activités d’éveil qui devaient arracher l’école française aux cours ex-cathedra et aux leçons apprises par coeur. Tout ce qu’on rêve de rétablir aujourd’hui.

Il faut croire que le désarroi est tel, face à ce qu’est devenue l’école,
que les Français sont prêts à tout accepter pour essayer de la sauver du naufrage !

Conclusion d’Yves Calvi : Le blues de la blouse par Eric Zemmour …

Eric Zemmour pour RTL

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