Le dernier des dinosaures communistes

Publié par le 27 Jan, 2020 dans Blog | 0 commentaire

Le dernier des dinosaures communistes

On les croyait tous morts, victimes, dit-on, d’une énorme météorite qui aurait assombri et pollué l’atmosphère pendant des lustres …

Oui, la plupart des dinosaures ont disparu !

Mais, on doit admettre qu’il subsiste encore quelques spécimens, d’une espèce en voie de disparition. Autour d’eux, le monde évolue, mais ils semblent ne pas le voir, ils s’en tiennent à leurs anciens modes de vie et surtout de pensée.

La science vient de trouver un nom pour leur espèce : « Maoïstum Communistus  ».

Une cartographie de leur implantation a été réalisée, au niveau mondial. Elle montre qu’il ne subsiste que des îlots où les membres vieillissent lentement. On note que les membres vivent entre eux et se reproduisent entre eux, ce qui accélère d’autant la dégénérescence de leur espèce.

On en trouve une très belle colonie dans le Sud-Est asiatique et notamment en Corée du Nord. Dans une île des Caraïbes, un petit groupe serait en voie d’extinction accélérée depuis la perte de leur mâle dominant. Ce qui étonne le plus les chercheurs, c’est la survivance d’une petite colonie en France, dont l’épicentre se trouverait en plein Paris, place du Colonel Fabien.

Récemment, un des membres parmi les plus âgés de cette colonie française, a tenté d’y relancer l’espoir en publiant une ode à la résurrection de leurs idées. Ce cri a été poussé dans une enceinte presqu’aussi vieillotte que la colonie elle-même : France Culture.

Voici ce texte édifiant :

Face à ce qu’il appelle “une considérable agitation populaire”, le philosophe Alain Badiou, interrogé sur France Culture, propose de revenir aux origines du communisme.

Je pense que le monde, tel qu’il est aujourd’hui, commence à être troublé, puisque nous assistons quand même dans ces dernières années, sous des formes extraordinairement variées, à propos d’enjeux extrêmement disparates, à une considérable agitation populaire.

Ça peut être la protestation contre un gouvernement corrompu ici, là contre une mesure inacceptable, ailleurs, contre la perte du travail, etc. Donc des motifs très variables.

Une masse de gens, de façon dispersée et massive en même temps, considère qu’on ne peut pas continuer dans la voie existante.

La question est, au fond, de savoir si la situation actuelle, où on a d’un côté un processus accéléré de concentration vertigineuse du capital avec les dévastations que ça entraîne, et de l’autre, des mouvements multiformes, etc., est-ce que cette situation ne porte pas, à un moment donné, la nécessité d’une vision d’ensemble ?

C’est ça que j’appellerais une nouvelle hypothèse communiste, au sens où elle remettrait en scène la conviction que ce qui est commun ne doit pas être approprié de façon privée.

Mais [le] communisme, me semble-t-il, a été l’hypothèse qui portait cela. Elle a pris une forme étatique et despotique qui a finalement enterré son existence. Il faut la ressusciter, au vu de la situation déchaînée du capitalisme triomphant.

Le mot privatisation, du reste, est un mot caractéristique de notre période. Macron pousse le bouchon assez loin de ce point de vue là, dans les privatisations, les aéroports, à la Française des Jeux, etc. etc. Et ce qui peut s’opposer à un mouvement de privatisation comme symbole majeur de la période, c’est tout de même nécessairement un mouvement qui va rappeler que ce qui a une destination commune, ce qui est un bien commun de l’humanité, doit être approprié collectivement, voilà.

Oserons-nous rappeler à Alain Badiou que le communisme a été essayé dans de nombreux pays ? Et qu’à chaque fois, arrivé au pouvoir de façon violente, il n’a pu survivre qu’au prix de la suppression des libertés individuelles, du contrôle total des médias et de l’emprisonnement généralisé des opposants.

Oserons-nous opposer à Alain Badiou la croyance que le principe même du communisme : la mise en commun indifférenciée de tous les biens, est totalement incompatible avec la nature humaine qui fait que la motivation d’un individu pour exécuter un travail est proportionnelle aux intérêts qu’en tirera individuellement l’intéressé et sa famille.

Voici la vidéo de l’intervention d’Alain Badiou :

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