Les droits de l’homme ou le principe de précaution ?

Publié par le 8 Août, 2020 dans Blog | 0 commentaire

Les droits de l’homme ou le principe de précaution ?

La gauche est dotée d’une souplesse idéologique étonnante ! En fonction des circonstances, elle peut tordre ses principes et même ses valeurs pour les rendre compatibles avec ses diktats progressistes du moment.

C’est ainsi que les féministes de gauche, reniant leur lutte pour l’égalité homme-femme, défendent mordicus et sans vergogne, le port du voile pour les femmes musulmanes.

Il en est de même pour le principe de précaution que la gauche applique quand ça l’arrange ! Elle s’oppose aux OGM dans  le maïs mais s’autorise, pour complaire à une minorité, à priver les enfants de père, à bricoler les embryons sans jamais invoquer le moindre principe de précaution !

D’autre part, on sait que chez les djihadistes appréhendés, le taux de récidive après libération est de … 60 %. Et bien, figurez-vous que beaucoup, à gauche, sont pour le rapatriement en France des djihadistes actuellement détenus en Syrie et en Iraq. Pour eux, les droits de l’homme prime sur le principe de précaution même quand le risque est de 60 % !

Ce qui veut dire que sur 100 djihadistes rapatriés, 60 passeront à l’acte contre la France.

Je l’avoue, j’ai moi-même une certaine souplesse quand il s’agit de considérer les droits de l’homme. Contrairement à la gauche, je ne les appliquerais pas de la même façon vis-à-vis des délinquants et des terroristes que pour les Français innocents avérés …

C’est le sujet de cet article de Céline Pina paru dans Valeurs actuelles :

Les djihadistes, le ministre et l’avocat

Favorable au retour des djihadistes au nom d’une éthique de conviction, l’avocat Éric Dupond-Moretti oublie qu’en tant que ministre de la Justice, c’est l’éthique de responsabilité qui devrait le guider.

Rapatrier les djihadistes, c’est ce pour quoi le ministre de la Justice milite, selon ses propres termes. Si l’avocat Dupond-Moretti peut prendre fait et cause pour ce retour sans se soucier des conséquences – son rôle est de défendre son client, pas la société, ce qu’il advient après le procès n’est pas de son ressort -, le ministre Dupond-Moretti, lui, doit anticiper les conséquences prévisibles de ses actes. C’est la différence entre l’éthique de conviction, qui caractérise le positionnement des intellectuels, et l’éthique de responsabilité, qui doit guider les politiques.

C’est au nom de principes supérieurs (l’opposition à la peine de mort, le fait que ces djihadistes soient français), qu’Éric Dupond-Moretti en appelle à ce retour, convaincu que l’on doit agir par pure conviction. Il trahit ici son devoir: la première obligation d’un politique est d’assurer la sécurité de ses concitoyens. C’est en effet pour assurer leur sécurité que les hommes ont délégué leur part de souveraineté pour former une société politique. 

Prendre une décision en faveur de criminels notoires, qui expose tous les citoyens à un surcroît de violence, est irresponsable.

Dans un tel conflit, l’avocat pouvait choisir les principes contre la réalité, il est dans le théorique. Pas le ministre.

Céline Pina

Les conséquences d’un tel choix sont pourtant parfaitement prévisibles. Nous savons que les hommes qui adhèrent à ce type d’idéologie extrémiste en reviennent rarement, tant ils sont structurés par cette appartenance. Selon l’étude du Cat (Centre d’analyse du terrorisme), 60 % des Français partis faire le djihad entre 1986 et 2011 en Afghanistan, Bosnie ou Irak ont récidivé. Les 40 % restant continuent à propager et à diffuser leur idéologie. Il existe certes des repentis, mais comme les poissons volants, ce ne sont pas les plus représentatifs du genre. Comment penser que les choses seront différentes avec les exécutants des basses oeuvres de l’État islamique ? Les tentatives de « déradicalisation » ont été des échecs retentissants et le silence du gouvernement sur ce thème montre qu’il n’a absolument aucune doctrine sur ce sujet.

Les Français, beaucoup plus lucides, sont 82 % à refuser le retour de ces djihadistes. Eux savent que la montée de la violence qu’ils subissent n’est pas due au hasard ni au chômage, mais à un travail politique efficace. L’idéologie qui unit dans le même lit Frères musulmans et salafistes, alliés aux militants racistes (indigènes de la République et autre racialistes), a semé des graines de haine dans les têtes et fait sa moisson de morts et de violence aussi sur notre sol. Dans nos banlieues, l’emprise des islamistes est réelle: sur trop de territoires ils imposent leurs codes, qui passent par la libération de la violence au nom de « l’honneur », par la haine raciale et religieuse (haine du Blanc, du juif, du chrétien), par l’infériorisation de la femme, par la légitimation de l’agression envers les institutions (forces de l’ordre, pompiers … ). Mais surtout, parce que ce sont eux qui payent le prix du sang, les Français n’ont pas oublié que ceux qui tuent, ont tué et tueront sur notre sol partagent déjà l’idéologie de Dae’ch. L’idée de rapatrier en France des experts en massacres, viols et atrocités est d’autant plus perturbante qu’elle témoigne de la déconnexion totale du ministre de la Justice.

Les hommes qui pourraient rentrer ont commis des actes monstrueux que nous ne savons pas appréhender intellectuellement tant notre civilisation avait réussi à repousser ce type de barbarie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En revanche, en Irak, ceux qui les jugent savent à qui ils ont affaire. Avons-nous vraiment la faculté à juger des hommes capables de faire manger son bébé à une femme yazidi sous prétexte qu’elle ne partage pas leur idéologie ? C’est aussi cela, l’État islamique. Le politique doit faire avec le réel, la vie et les hommes tels qu’ils sont et non tels qu’il aimerait qu’ils soient. Or, le ministre, comme le président de la République, n’a pas pris la mesure de ce que nous affrontons. Il semble aussi ignorer que si la justice est pauvre, la pénitentiaire l’est plus encore. Nos prisons sont saturées et les détenus radicalisés difficilement contrôlables. Tentatives de meurtre sur les gardiens, radicalisation et départs en Syrie orchestrés depuis la prison … On ne peut pas dire que nos institutions gèrent correctement ce dossier.

À l’heure où la police est en crise et n’a pas hésité à déposer les menottes, à l’heure où notre société est attaquée dans ses principes d’égalité et de liberté par des groupes qui veulent faire de la race la grille de lecture de la société et de l’islam son seul destin, à l’heure où la démocratie est en crise et où les Français se sont tellement détournés de leur personnel politique qu’ils ne votent plus, la position que prend Éric Dupond-Moretti pour complaire aux partisans de l’éthique de conviction est une provocation inutile et dangereuse. Or son rôle n’est pas de veiller sur la flamme sacrée de sa propre doctrine et de plier le monde de la justice à ses représentations.

Céline Pina pour Valeurs actuelles.

Céline Pina est éditorialiste, essayiste, militante et fondatrice qe Viv(r)e la République.

Après vingt ans de militantisme dans les rangs du PS, Céline Pina s’en est détachée à cause de ses critiques de l’islamisation de la France, peu prisées chez les socialistes.

Un grand coup de chapeau à cette femme courageuse, que nous avons déjà pu apprécier à deux reprises lors de débats avec Eric Zemmour sur Face à l’info, l’émission phare de CNews.

Merci de tweeter cet article :





Répondre à Anonyme Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *