Les pédagogues : phares éteints de la pensée unique

Publié par le 23 Nov, 2017 dans Blog | 0 commentaire

Les pédagogues : phares éteints de la pensée unique

A 10 ans, nous étions des surhommes !

Si, si, je vous assure !

Nous avons subi des tortures incroyables qui, aujourd’hui, enverraient illico leurs auteurs dans les geoles de la République !

On nous soumettait à des dictées interminables. On nous stressait avec des problèmes de baignoires percées que nous devions tenter de remplir, ou avec des trains lancés à partir de gares et à des heures et des vitesses différentes dont nous devions trouver le point de rencontre …

Un peu plus âgé, je me souviens d’un prof de français, monsieur Juillet, toujours en blouse grise … Une fois par semaine, il nous donnait un texte d’une demi-page de cahier et nous  assénait cet ordre toujours le même :

« Analyse grammaticale de tous les mots et analyse
syntaxique de toutes les propositions de ce texte ! » 

Mais le pire était à venir ! Tous ces exercices, dictées et problèmes étaient notés avec sévérité, et en plus, nous faisions l’objet d’un classement sans pitié créant ainsi un climat de compétition « terrible » dans la classe …

Oui, nous avons subi tout ça, toute cette pression, tout ce stress, sans dommage apparent ! Comparés aux gamins surprotégés d’aujourd’hui, – plus de notes, plus de classement – nous étions bien des surhommes !

Cette petite randonnée dans mon passé d’écolier m’a été inspirée par une lettre de Claire Polin, la présidente de SOS Education, dont je relaye souvent les écrits. Voici son dernier opus:

Chère amie, Cher ami,

Je vous ai parlé l’autre jour d’un manuel scolaire pour les écoliers de CE2 écrit en charabia (écriture inclusive). Il a fini dans ma poubelle.

Je me dois d’attirer votre attention sur un autre manuel qui connaîtra la même destination. Il s’agit d’un livre de maths également pour les tout petits. Dans ses énoncés, le mot « problème » est remplacé par le mot « phare » !

Manuels de mathématiques Petit phare, à ne surtout jamais acheter.

Car pour les pédagogues prétentieux et imbéciles qui sont à l’origine de cette trouvaille, le mot « problème » est générateur d’inquiétudes et de tourments. En un mot il est « anxiogène ».

L’enfant est en effet une petite chose fragile et délicate. Un rien le trouble, l’émeut et le bouleverse. Des générations et des générations d’élèves ont été – n’est-ce pas ? – ainsi traumatisées pour toujours.
Des millions et des millions de dépressions et de souffrances psychologiques.
Sans parler des enfants d’aujourd’hui qui pour calmer leur anxiété se sont précipités sur la drogue.

Donc plus de problème. Tout va bien avec le phare.
Un phare, c’est mignon, tendre. Et ça aide à comprendre pourquoi 2+2=4.
Il reste que le phare, encore à ses balbutiements, pose encore quelques problèmes (désolée pour ce mot). Des enfants purs et innocents, rentrant chez eux à la maison se sont fait vertement rabrouer pour avoir dit « Papa, Maman, vous pouvez m’aider à résoudre ce phare ? »
Des réunions de parents d’élèves vont certainement être organisées pour aider les papas et les mamans à sortir de leur pathétique ignorance…

Reste quand même une difficulté que nous ne pouvons pas dissimuler à l’heure de la féminisation obligée. Car un phare, c’est un nom commun masculin. Les petites filles pourraient ne pas aimer. On inventera sans doute pour elles des « pharettes ». Et ces dernières seront revêtues d’une jolie petite robe en dentelle.

Il faut nous attendre – la bêtise des pédagogues ne connaissant pas de limites – à des manuels d’Histoire conformes à la pensée dominante. Nos enfants y apprendront qu’il y a eu jadis un personnage odieux du nom de Charles Martel. Un islamophobe. Et nous saurons que sa calamiteuse victoire lors de la bataille de Poitiers fut une tragique défaite pour l’avenir de notre pays. Eut-il perdu que nous vivrions aujourd’hui dans des villes ornées de très belles arabesques…

Inutile de dire que nous avons changé d’époque. Auparavant, la bêtise s’avançait, honteuse, en catimini, en rasant les murs.

Aujourd’hui elle marche d’un pas assuré, triomphante et sûre de son bon droit.

Il est vrai que l’enseignement est formaté par des phares de la pensée : les pédagogues.

Nous pensons très fortement que ces phares-là sont des problèmes.

Claire Polin
Présidente de SOS Éducation

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