Les PME françaises saignées par le fisc !

Publié par le 4 Fév, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Les PME françaises saignées par le fisc !

Trop d’impôts tue l’impôt !

La courbe de Lafer représentée ci-dessous donne le montant des rentrées fiscales en fonction du taux d’imposition appliqué :

Si l’on considère les impôts sur les sociétés, partant de zéro, quand on augmente le taux d’imposition, les rentrées fiscales augmentent mais atteignent un maximum puis redescendent jusqu’à zéro. Cela s’explique par plusieurs facteurs : la faillite d’entreprises n’arrivant plus à équilibrer leurs comptes, la perte de compétitivité par rapport aux pays étrangers et surtout la démotivation des entrepreneurs.

Cette semaine, dans le Figaro Magazine, Guillaume Roquette, rend compte d’une étude réalisée par le cabinet PwC spécialisé dans l’audit et le conseil sur les impôts frappants les PME dans différents pays du monde occidental. Le résultat est édifiant !

L’ogre et la bombe

Guillaume Roquette

Ils ont choisi comme exemple une entreprise moyenne, PME de 60 personnes dans l’industrie manufacturière. Les experts du cabinet PwC, un des géants de l’audit et du conseil, ont pris cette référence pour calculer le poids des prélèvements publics qui pèsent sur les sociétés privées dans 190 pays du monde. Taxation sur les bénéfices, charges sociales, impôts sur la transmission et sur les dividendes, etc. , ils ont tout passé en revue. Et le résultat est proprement ahurissant:

la France a le niveau d’imposition des entreprises le plus élevé d’Europe, mais aussi du monde occidental, avec un taux de 62,2 % du chiffre d’affaires !

C’est 20 points de plus que la moyenne européenne, 30 points de plus qu’au Royaume-Uni, 13 points de plus qu’en Allemagne ou en Italie, essentiellement à cause du poids des charges sociales.

Les entreprises françaises font la course avec des fers attachés aux pieds.

Rendons cette justice à François Hollande : il avait sacrément raison de vouloir baisser l’impôt sur les sociétés, et le CICE restera sans doute comme la seule bonne idée de son quinquennat. Mais il va falloir faire plus si l’on veut permettre à nos PME de se battre à armes égales. Et tant pis pour les zigotos qui prétendront une fois de plus qu’on fait « des cadeaux au patronat ». Toutes les fiestas organisées à Versailles pour vanter l’attractivité hexagonale, tous les discours (bienvenus) d’Emmanuel Macron à Davos pour convaincre les investisseurs de venir chez nous ne peuvent occulter cette réalité: l’Etat français étrangle les entreprises d’impôts et de charges, entravant d’autant leur développement. Et c’est pour cela que le chômage ne diminue pas, malgré le retour de la croissance.

Mais, pour baisser les prélèvements obligatoires, il faudrait que l’ogre public se mette enfin à la diète. Et il ne semble pas davantage décidé à le faire sous Macron que sous Hollande : la baisse des dépenses publiques est même la grande absente des réformes du nouveau président. Au contraire, elles continuent à augmenter cette année, et l’Etat devra même emprunter 200 milliards (un record) pour boucler ses fins de mois. De toute évidence, le nouveau pouvoir n’a pas envie de se mettre à dos l’administration puisqu’il n’a supprimé cette année que 1600 postes dans la fonction publique d’Etat. A ce train- là, il faudra plus de trente années pour parvenir aux 50 000 postes en moins promis par Emmanuel Macron dans sa campagne. Seul problème: il s’était engagé à y parvenir en cinq ans …

Pourtant, il y a urgence. Il faut diminuer les dépenses publiques pour pouvoir baisser sérieusement les impôts, et pas seulement sur les revenus du capital. Or, pour l’instant, comme le dit l’économiste Nicolas Bouzou, «  l’Etat reprend d’une main ce qu’il donne de l’autre ». Et puis, il y a cette bombe atomique sur laquelle nous sommes assis: une dette d’Etat si énorme qu’il suffirait que les taux d’intérêt flambent pour que la France soit en faillite. Ce n’est pas parce que personne ne parle de ce risque qu’il n’existe pas. C’est maintenant qu’il faut faire des économies.

Guillaume Roquette pour le Figaro Magazine.

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