Le titre de cet article reprend une déclaration de Macron faite à Arras pendant une rencontre avec les lecteurs du quotidien La Voix du Nord sur le thème de « la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes ».
On ne peut pas imaginer un aveu aussi significatif car on imagine sans peine la nature du danger porté par les sources d’informations indépendantes du pouvoir !
Pour les progressistes qui voient les forces populistes monter partout en Europe et en France, c’est la panique. Pas une seconde, ils ne pensent à se remettre en question pour analyser les raisons de leur perte d’influence.
Pour le Camp du Bien, qualifié aussi, de Cercle de la raison, il est impossible d’avoir tort !
Alors, ils dénoncent les réseaux sociaux qui, selon eux, contrebalancent dangereusement le discours polissé des grands médias gavés de subventions et complaisants avec le pouvoir de l’extrême centre.
Macron est une figure de proue dans la lutte contre cette contre-information véhiculée par les réseaux sociaux. Il a été l’inspirateur et a soutenu le sinistre Digital Service Act (DSA) européen rédigé par le toxique Thierry Breton. Il soutient aujourd’hui le Bouclier démocratique européen et le terrifiant projet Chat Control qui veut contrôler le contenu de tous nos posts sur les messageries internet !
Cerise sur le gâteau, Macron veut confier à Reporters sans Frontières (RSF) la tâche de labelliser toutes les sources d’informations.
RSF, c’est cette officine de gauche qui a demandé fermeture de CNews et qui vient de subir un camouflet cinglant de l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, qui a descendu en flammes, l’émission Compléments d’enquête basée sur une « étude à charges » de RSF contre CNews !
Voici un article de The Epoch Times qui dénonce le projet liberticide de Macron.
Cet article est long mais très bien documenté. Il est justifié par l’énorme danger que représenterait la labellisation de l’informations pour la liberté d’expression !
Emmanuel Macron veut labelliser les médias
en France en donnant une note de fiabilité à l’information
On doit distinguer les réseaux et les sites qui font de l’argent avec de la pub personnalisée et les réseaux et les sites d’information, et donc on va tout faire pour que soit mis en place un label,
a déclaré le président de la République pour expliquer son souhait de labelliser les médias. Il s’exprimait lors d’un débat avec des lecteurs de La Voix du Nord sur le thème de :
la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes,
comme il l’avait fait à Toulouse quelques jours plus tôt avec La Dépêche du Midi.
Emmanuel Macron a développé :
C’est pas le gouvernement ou l’État qui peut dire ‘ceci est une information, ceci n’en est pas’, mais je pense que c’est important qu’il y ait une labellisation faite par des professionnels des médias, qui puissent dire ‘ceci correspond à la déontologie de gens qui manipulent de l’information’.
Pour labelliser les sites d’information, le président a cité une initiative lancée par l’ONG Reporters sans frontières (RSF) avec d’autres partenaires (la Journalism Trust Initiative, JTI) et souligné que les États généraux de l’information « ont consolidé » en 2024 cette proposition.
Et Macron a promis :
On va créer des mécanismes qui détectent et dénoncent les ingérences informationnelles.
Vers un modèle de labellisation des médias
Les États généraux de l’information (EGI) ont été lancés en octobre 2023 à la demande d’Emmanuel Macron. Ils ont accouché à l’été 2024 de plusieurs propositions, dont la Journalism Trust Initiative (JTI) de RSF, permettant de labelliser les sites d’information.
Depuis 2018, RSF imagine un système de labellisation des médias au travers de la Journalism Trust Initiative (JTI), un outil de certification répondant à :
130 indicateurs de fiabilité et récompensant le respect des normes professionnelles et de l’éthique journalistique.
Cette note donnée par la JTI conditionnerait la visibilité d’un média vis-à-vis des citoyens, dans les moteurs de recherche et sur les médias sociaux, auprès des annonceurs mais aussi conditionnera son éligibilité à recevoir des subventions ou des dons, peut-on lire sur le site.
En d’autres termes, la JTI pourrait invisibiliser les médias qui ne se plieraient pas aux critères donnés par RSF.
Le Code de bonnes pratiques sur la désinformation de la Commission européenne et le DSA, prennent également comme référence la JTI, donnant lieu à une plus vaste législation européenne sur la liberté des médias, l’European Media Freedom Act (EMFA). Cette législation ouvre la porte à un étiquetage généralisé de la presse en s’appuyant sur la puissance algorithmique des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) dans la moindre recherche d’information sur internet.
La JTI dans les traces de sa grande soeur américaine « NewsGuard »
L’idée de labelliser les sites d’information n’est pas neuve. Fondée en 2018, l’entreprise américaine NewsGuard assure évaluer les contenus en ligne selon leur fiabilité, insistant sur le fait que la start-up est objective et non partisane.
NewsGuard charge ses « analystes » d’écrire des évaluations concernant l’ensemble des créateurs de contenu en ligne et de décerner des notes « pour aider les lecteurs à avoir davantage de contexte pour les nouvelles qu’ils lisent en ligne ». Les notes s’affichent sous forme de petits badges avec des scores et des couleurs à côté des résultats de recherche.
Toutefois, une enquête menée par Epoch Times a montré que la mesure de fiabilité affichée par NewsGuard dépendait de la conformité du contenu des médias avec les opinions propres à l’organisation.
Selon l’enquête, à plusieurs reprises, des éditeurs ont subi des pressions de NewsGuard pour avoir publié des articles sur des sujets tels que les vaccins Covid-19, les restrictions en cas de pandémie, le changement climatique ou le Forum économique mondial, qui étaient contraires à une vision politico-médiatique de la gauche progressiste, la plupart des sites mal notés par NewsGuard ayant tendance à pencher à droite, à être conservateur, même s’ils adhèrent à des normes journalistiques élevées.
La fonction la plus puissante de NewsGuard vient de ses relations avec les agences de publicité, incitant leurs clients à supprimer les budgets publicitaires des créateurs de contenu dépréciés par les évaluations de l’entreprise de certification américaine.
Une volonté d’Emmanuel Macron d’encadrer l’information
Le gouvernement d’Emmanuel Macron n’en est pas à son premier coup essai. En 2020, une plateforme « Désinfox Coronavirus » avait été créée sur le site du gouvernement pour recenser les articles de journaux jugés « sûrs et vérifiés ». En réponse, une trentaine de sociétés de rédacteurs avaient cosigné une tribune dans laquelle elles rappelaient que « l’État n’est pas l’arbitre de l’information ».
La tribune dénonçait l’interventionnisme de l’État :
En distinguant tel ou tel article sur son site, le gouvernement donne l’impression, dans un mélange des genres délétère, de labelliser la production de certains médias. Selon cette même logique, les autres ne seraient pas dignes d’un imprimatur que l’État n’a pourtant aucune légitimité à délivrer dans un pays où la liberté de la presse est une liberté fondamentale.
Le Syndicat National des Journalistes avait déposé un recours devant le Conseil d’État pour que le gouvernement supprime la plateforme en question, évoquant :
une atteinte grave et manifestement illégale portée aux principes de pluralisme dans l’expression des opinions et de neutralité des autorités publiques.
La page avait été retirée.
En 2021, Emmanuel Macron tentait de nouveau d’encadrer l’information, en demandant la création d’une commission présidée par le sociologue Gérald Bronner, chargée de faire des propositions face à la désinformation en ligne.
Lors des questions au gouvernement le 20 mars 2024, la ministre de la Culture Rachida Dati s’était dite favorable à la certification de l’information :
Sur la fiabilité de l’information, la piste sur laquelle je travaille est la certification de l’information,
a-t-elle déclaré. La ministre faisait référence à la Journalism Trust Initiative (JTI) de RSF.
En juillet 2025, la ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, lançait une coalition d’associations, appuyée par un financement de l’État, comprenant entre autres Le Crif mais aussi la Fédération des centres LGBTI+, la Licra, Osez le féminisme, le Planning familial, Sos Homophobie, SOS Racisme, etc. Ce dispositif doit permettre de créer des « signaleurs de confiance », chargés de rapporter à l’Arcom les contenus problématiques repérés en ligne.
Le ministère de l’Information supprimé il y a 43 ans
Le premier ministère de l’Information apparaît en 1940 sous le régime de Vichy. Il est la continuité du ministère de la Propagande créé en 1938 sous Léon Blum. Il est gardé en 1942 par le gouvernement d’occupation allemand, qui en a accentué considérablement sa censure. Il a continué à exister après-guerre jusqu’au début de la Ve République, où il sera abandonné.
Dans les années 60, un décret stipulait que le ministère de l’Information était le garant de la liberté de la presse. Son budget était reversé en grande partie aux organes de presse en se plaçant comme le « gestionnaire et distributeur de fonds […] intégralement mis au service de la liberté d’expression ».
Nommé « ministère de la Censure » par le grand public, il intervenait directement dans la ligne éditoriale des journaux télévisés. Accusé de « politisation » et de « main-mise du gouvernement sur le journal télévisé », le ministre Alain Peyrefitte, qui en a occupé le poste de 1962 à 1968, répondait au contraire que le but était de valoriser « les images, les faits, l’objectivité et la dépolitisation ».
Un an après mai 68, le Premier ministre Jacques Chaban-Delmas décidera de le supprimer. Il sera rétabli en 1972 par Pierre Messmer, pour être enterré définitivement par Valéry Giscard d’Estaing en 1974, après de nombreuses accusations de censure et d’ingérence.
La loi relative à la liberté de communication de 1986 visera à encadrer les médias audiovisuels en leur garantissant la liberté d’expression et en encadrant le pluralisme des opinions dans les médias.
La démocratie et le pluralisme des médias en question
La liberté d’expression que nos lois protègent en France risque d’être remise en question par l’introduction de la JTI de RSF.
L’ONG, censée défendre la liberté de la presse et le respect des droits de l’homme, pourrait en devenir le premier fossoyeur quand ses certificateurs deviendront les nouveaux commissaires médiatiques. Le nouveau nom de ce ministère de l’Information serait alors celui de la « labellisation de l’information ».
Comme à son habitude pour restreindre les libertés, le sens des mots est inversé. Pour défendre la liberté de la presse, on veut en réalité la limiter ; pour garantir le pluralisme des médias, on veut censurer les opinions ; au nom de l’objectivité et de la non-politisation de l’information, on veut donner la certification des médias indépendants à des certificateurs extérieurs, tout autant (si ce n’est plus) subjectifs et politisés.
Germain de Lupiac pour The Epoch Times.




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