Mosquées, les temples du séparatisme islamique

Publié par le 24 Avr, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Mosquées, les temples du séparatisme islamique

Voici la deuxième partie du dossier la contagion salafiste publié par Valeurs actuelles, la semaine précédente.

La première partie avait présenté le salafisme, ses différentes formes et sa dramatique progression en France dans l’article :

Le salafisme, cinquième colonne de l’islamisme radical

De nombreuses mosquées participent activement à la diffusion des thèses salafistes. C’est l’objet de ce deuxième volet du dossier :

Les lieux de culte salafistes sont toujours plus nombreux. Certains de leurs imams prônent le djihad, beaucoup le refusent. Mais tous restent hostiles à la France.

Nous sommes en 2015 et Djebril projette un attentat. Infesté par l’idéologie djihadiste, déterminé, il se met à douter en écoutant le prêche de l’imam algérien de la mosquée salafiste de la cité Consolat, à Marseille. Face aux policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), auditionné pour la cinquième fois, il fera cet aveu rapporté par nos confrères du Parisien: « Ça m’avait choqué, l’imam condamnait les attentats. » Un an plus tard, en 2016, la mosquée fait pourtant l’objet d’une fermeture administrative, pour « propagation de discours antirépublicains ».

Pourquoi fermer un lieu de culte dans lequel de jeunes musulmans sont découragés de mener la « guerre sainte » par le prédicateur ? Le Service central du renseignement territorial (SCRT) résume son embarras à propos du salafisme quiétiste qui refuse la lutte armée, mais pose malgré tout un problème de fond : « Peu adaptée au mode de vie occidental, cette doctrine ultraorthodoxe prône une lecture de l’islam incompatible avec les valeurs fondamentales de la société française. » Les femmes doivent être voilées, les mécréants discriminés … Mais pour le djihad armé, c’est non, martèlent les quiétistes. Certains chiffres, comme ceux de Marseille, pourraient même leur donner raison: la cité phocéenne est la bonne élève salafiste du pays avec ses 19 lieux de culte. Et pourtant, le nombre de départs pour le djihad a été moindre qu’ailleurs.

Si, malgré tout, ces mosquées se trouvent systématiquement dans le viseur, c’est que, contrairement aux Frères musulmans, les salafistes sont identifiables : ils arborent une tenue vestimentaire spécifique, refusent le double discours et assument la rupture culturelle. C’est dans ce rejet que les autorités puisent parfois la justification des fermetures de leurs lieux de culte. Joachim Véliocas a rassemblé ces « discours antirépublicains » dans un ouvrage intitulé Mosquées radicales, ce qu’on y ditce qu’on y lit. Pas besoin d’appel au djihad pour sentir le malaise. Dans la mosquée de Brest, par exemple, l’imam pose innocemment la question à un parterre d’enfants : « À qui on ne doit pas dire bonjour, les enfants ? » Ils n’hésitent pas : « Aux mécréants. »

« Faut-il judiciariser ce type de parole ? » Rapporteur de la commission d’enquête sur les filières djihadistes, le socialiste Patrick Mennucci ne cachait pas ses doutes en juin 2015 : « C’est une vraie question, qui pour l’heure n’est pas tranchée. » L’universitaire Romain Caillet, spécialiste du courant djihadiste, aimerait que le législateur sorte de l’ambiguïté : « Je peux comprendre que les Français refusent les prêches salafistes parce qu’ils ne sont pas compatibles avec les valeurs de la société française. Mais fermer une mosquée salafiste quiétiste ne servira à rien dans la lutte antiterroriste. Dire l’inverse, c’est mentir aux Français. » Les Renseignements évoquent cependant une « porosité » possible entre les deux courants, en raison d’une « base doctrinale et d’un objectif commun: l’instauration de la charia ». Maire de la très islamisée ville de Montfermeil, Xavier Lemoine développe : « On se rassure à bon compte en estimant marginal le nombre des islamistes activistes, mais ils évoluent sans difficulté dans une masse qui, si elle peut déplorer le mode opératoire, ne peut que très difficilement se désolidariser des finalités. » Romain Caillet lui-même ne prétend pas que les mosquées salafistes dites quiétistes soient un rempart contre le terrorisme, mais insiste sur les oppositions réelles entre les deux courants.

170 % de mosquées salafistes en plus entre 2010 et 2016

Ces moquées « orthodoxes » sont de plus en plus nombreuses sur notre territoire. En 2016, la France comptait officiellement 120 lieux de culte salafistes, contre 44 en 2010. Une hausse de 170 % en six ans, malgré les quelques fermetures administratives prononcées dans le cadre de l’état d’urgence. Difficile, en revanche, d’estimer le nombre de fidèles de cette mouvance. Les femmes prient souvent chez elles, et certains adeptes habitent loin d’un lieu de culte salafiste.

Dans une note datée du 22 juin 2016, le Service central du renseignement territorial précise qu’à l’exception de la Corse, on trouve des mosquées salafistes partout. Les trois quarts d’entre elles se concentrent toutefois dans quatre régions. En tête, la Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui en compte 40, suivie de la région Auvergne-Rhône-Alpes avec 27, de l’Île-de-France (hors Paris) avec 14 et du Grand-Est qui en répertorie 9. Les 30 lieux de culte restants – et répertoriés – sont dispersés dans les huit autres régions du pays. Mais la comparaison des deux cartes ci-dessus montre que la corrélation entre islam et radicalisation dépasse la question salafiste : plus il y a de mosquées – tous courants confondus – et plus le nombre de signalements pour radicalisation est élevé.

Leur point faible, c’est l’argent: les salafistes peinent souvent à construire leurs propres lieux de culte. Ils agissent donc par déstabilisation des mosquées existantes, jusqu’à en prendre le contrôle. Souvent en contestant la gestion de l’établissement ou la piété de ses dirigeants. En 2016 toujours, le SCRT craignait que 33 mosquées de plus ne tombent entre leurs mains. Bien plus que les 19 lieux de culte qui ont fermé pendant l’état d’urgence et dont la plupart ont déjà rouvert … Sur le terrain, le terrorisme n’est pas la seule crainte. Partout où les salafistes s’implantent, le risque est la partition. « On se focalise sur les mosquées mais cette idéologie est une contreculture qui se transmet par Internet, par des ouvrages en vente libre, dans les familles, dans les associations culturelles, en milieu scolaire etc, poursuit Xavier Lemoine. Ces gens sont là maintenant, cette doctrine est la leur et la république, empêtrée dans son laïcisme sélectif, est bien mal outillée pour contrer cette idéologie politico -religieuse incrustée dans les mentalités. » Confronté aux mêmes réalités, le maire écologiste de Sevran, Stéphane Gatignon vient de démissionner bruyamment, évoquant un abandon de l’État. Mais tout n’est pas socio-économique. On a fermé dans sa ville la médiatique « mosquée de Dae’ch » ? Il tranche : « On a muré, très bien. Mais la personne qui tenait cette mosquée, qui avait un fast-food en face, elle est toujours en ville.  »

La situation échappe à ceux qui devraient la gérer. L’état d’urgence a permis de bloquer l’entrée de prêcheurs étrangers, mais Internet a déjà pris le relais. « À vue humaine », Xavier Lemoine n’y croit plus. Il esquisse cependant une réponse peu courante : « Il faut relire la réponse de Charles de Foucauld à René Bazin, tout y est. » 

Dans cette lettre datée du 29 juillet 1916, le moine conditionne l’intégration des musulmans à  leur conversion au christianisme.

Et assume ce qu’aucun responsable politique français de premier plan ne soutient aujourd’hui : « Des musulmans peuvent-ils être vraiment français ? Exceptionnellement, oui. D’une manière générale, non. Plusieurs dogmes fondamentaux musulmans s’y opposent.  

Romain Caillet corrobore indirectement le propos : « Un musulman qui vit seul au milieu de Français de souche va s’adapter naturellement. Quand il vit dans un quartier où il appartient à la majorité, il n’y a plus aucun intérêt. » Un constat qu’il a déjà exposé à plusieurs responsables politiques, qui n’ont, de son propre aveu, pas du tout apprécié l’analyse.

Sans doute par peur d’en tirer les conclusions …

Charlotte d’Ornellas pour Valeurs actuelles.

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