L’Union européenne nous submerge de normes et de procédures qui imposent des contraintes énormes à nos entreprises et surtout à nos agriculteurs et éleveurs.
Mais le pire, c’est que les fonctionnaires français surinterprètent souvent les normes européennes.
On vient d’en avoir un exemple cruel pour les éleveurs dont les vaches sont victimes de l’épidémie actuelle de dermatose nodulaire.
Mais qu’est-ce que la dermatose nodulaire ?
Voici le résumé d’une communication d’Hélène Banoun, pharmacienne biologique, chargée de recherche à l’Inserm. La vidéo complète de l’interview peut être vue ici.
La dermatose nodulaire contagieuse est une maladie virale touchant exclusivement les bovins domestiques. Elle provoque des nodules cutanés parfois douloureux, de la fièvre pouvant atteindre 41 °C, une baisse d’appétit, ainsi qu’une diminution de la production laitière, de viande et de la qualité des peaux. La maladie n’est pas transmissible à l’humain et les produits animaux restent consommables. Sa morbidité reste modérée et sa mortalité faible (environ 1/1000).
Des traitements existent hors d’Europe : soins de soutien (anti-inflammatoires, antibiotiques, antihistaminiques, antidouleurs), ivermectine, vitamines, etc …
Des vaccins à virus vivant atténué sont utilisés depuis longtemps et sont efficaces lorsque la vaccination est associée au contrôle des transports d’animaux.
En Europe, la réglementation préconise l’abattage total des troupeaux, mais des dérogations existent pour les animaux vaccinés ou issus de races très sélectionnées. Hélène Banoun souligne que l’abattage systématique est discutable, la transmission étant assurée par les mouches et aucun animal asymptomatique ne semblant transmettre la maladie.
Elle recommande la vaccination, le contrôle strict des mouvements d’animaux et la possibilité de contre-expertises pour distinguer virus sauvage et virus vaccinal, afin d’éviter des abattages injustifiés.
Voici maintenant un texte de l’une de nos lectrices assidues, Sylvie M., qui nous explique le drame qu’a vécu un éleveur français :
À Pouilley-Français, dans le Doubs, la matinée du 2 décembre restera dans la mémoire des agriculteurs comme une journée de colère et d’incompréhension. Malgré une mobilisation exceptionnelle – près de 300 agriculteurs, syndicats et étudiants rassemblés autour de la famille Lhomme – rien n’a pu empêcher l’abattage d’un troupeau de 83 vaches, dont une seule était atteinte, pourtant saines et vaccinées. Ce troupeau, symbole d’un mode d’élevage respectueux et d’une relation de confiance avec les bêtes, a été sacrifié sur décision administrative, au nom d’un impératif sanitaire contesté.
Sur le terrain, la tension était palpable dès l’aube. Face aux éleveurs déterminés à protéger leurs animaux, pas moins de 173 gendarmes ont été dépêchés. Les forces de l’ordre ont eu recours aux gaz lacrymogènes et à des tirs de LBD pour disperser les manifestants. Quatre interpellations ont eu lieu, et un manifestant a été blessé à l’épaule. Le parquet de Besançon a depuis ouvert une enquête sur la proportionnalité de ces méthodes de maintien de l’ordre. Les syndicats agricoles dénoncent quant à eux un usage « disproportionné » de la force, qui n’a fait qu’ajouter au sentiment d’injustice.
Derrière cette confrontation, un mot résonne avec amertume dans la bouche des agriculteurs : trahison. Car au cœur du conflit se trouvent ceux à qui ils accordaient jusqu’ici leur confiance absolue – les vétérinaires. Ces derniers, garants de la santé animale, se sont retrouvés délégués d’une administration appliquant sans nuance les protocoles de précaution. Pour les éleveurs, cette obéissance aveugle à une procédure incomprise, imposée malgré les preuves de vaccination et de bonne santé du troupeau, marque une rupture profonde.
Cette affaire illustre une crise plus large : celle du lien brisé entre agriculteurs, institutions sanitaires et citoyens. Le monde paysan, déjà ébranlé par la pression économique et les injonctions contradictoires en matière d’écologie et de sécurité alimentaire, vit cet épisode comme la preuve que sa voix pèse peu face à des logiques technocratiques. Le choc est d’autant plus fort que, pour beaucoup, la relation avec le vétérinaire symbolisait autrefois la solidarité du monde rural.
À Pouilley, le champ est vide désormais. Mais les images de cette journée, les larmes des éleveurs et la colère des manifestants soulèvent une question essentielle : jusqu’où une société peut-elle aller au nom du « principe de précaution » sans perdre le sens de l’humain ? Dans les campagnes du Doubs comme ailleurs, cette trahison perçue laisse un goût amer et un besoin urgent de repenser les rapports entre confiance, science et pouvoir administratif.
Sur le plan politique seul Florian Philippot s’insurge contre ces abattages totaux de troupeaux.
Une question reste posée après ce drame :
Que cherche l’Administration en n’accordant pas à cet éleveur la dérogation à l’abattage puisque ses vaches étaient vaccinées et en le privant de son droit de procéder à une expertise par un cabinet indépendant ?
Certains mauvais esprits pourraient penser que l’on veut détruire le cheptel français pour réduire la production de gaz à effet de serre ou pire encore pour favoriser l’importation de viande en provenance d’Amérique du Sud comme le prévoit le Mercosur !
Sylvie M. pour A droite, fièrement !




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