
Dans le domaine de l’énergie, on ne peut pas trouver plus opposées que les politiques américaine et européenne !
Outre-atlantique, l’élection de Donald Trump a mis fin à l’angélisme et à la naïveté des administrations démocrates précédentes en réhabilitant les énergies fossiles.
Ici, en Europe, l’Union européenne s’est rendue pieds et poings liés à l’idéologie de décroissance des écologistes et précipite l’industrie automobile dans l’impasse technologique des voitures électriques et à coup sûr vers la faillite.
Pourtant, l’Europe n’est responsable que de 9 % du CO2 produit dans le monde !
CO2 dont, par ailleurs, la responsabilité dans le réchauffement climatique est de plus en plus contestée par des spécialistes reconnus du climat !
La carte du monde suivante illustre l’isolationnisme suicidaire de l’Europe. On y voit les pays ultraminoritaires qui ont interdit les moteurs thermiques dès 2035 :
Voici un article de The Epoch Times qui compare les politiques énergétiques des Etats-Unis et de l’Europe :
Politique énergétique : « Au lieu d’être pragmatique comme les Américains, l’Europe a préféré se parer de vertus morales »
« Drill baby drill ! », clamait Donald Trump lors de son discours d’investiture en janvier dernier en référence à la politique énergétique qu’il entend mettre en œuvre. Promotion des énergies fossiles, renforcement du parc nucléaire, délaissement des énergies renouvelables et deuxième retrait des Accords de Paris, il faut dire que le président américain entend transformer radicalement le secteur de l’énergie de la première puissance mondiale.
Une politique énergétique à des années-lumière de celle en vigueur en Europe.
Pascal-Emmanuel Gobry est le fondateur de PolicySphere, une lettre confidentielle sur la politique américaine. S’il salue la « révolution énergétique » défendue par le locataire de la Maison-Blanche, il regrette que l’Europe reste bloquée dans « l’idéologie écologiste ».
Epoch Times – Quels sont les grands piliers de ce que vous appelez la « révolution énergétique » de l’administration Trump ?
Pascal-Emmanuel Gobry – Il y en a plusieurs. D’abord, toute une série de subventions prévues dans la « Big Beautiful Bill » pour toutes les énergies, notamment le nucléaire, mais pas l’éolien. Donald Trump, à juste titre, ne fait pas confiance à l’éolien.
Ensuite, le président américain mise sur la déréglementation du secteur de l’énergie. Contrairement à l’idée très répandue en France de l’Amérique « ultralibérale », ce secteur est très réglementé aux États-Unis, notamment depuis la loi NEPA (National Environmental Policy Act) adoptée en 1970. Cette dernière a entraîné l’empilement de nombreux règlements et jurisprudences au fil des années.
S’est ajoutée à cette inflation normative la constitution progressive de tout un réseau d’ONG environnementales bien financées par la gauche qui lançaient des offensives juridiques contre toute personne ou entité souhaitant construire une centrale électrique, un pipeline ou encore un puits pétrolier.
Donald Trump souhaite mettre un terme à tout cela.
Quels sont les objectifs de cette politique ? Faire en sorte que les États-Unis deviennent une superpuissance énergétique ?
Cette nouvelle politique énergétique s’inscrit pleinement dans l’agenda de réindustrialisation des États-Unis défendu par le président américain.
N’oublions pas qu’il y a deux coûts principaux dans l’industrie : le coût du travail et celui de l’énergie.
Mais étant donné que celui du travail ne peut pas être radicalement baissé pour des raisons évidentes, Trump va chercher à faire drastiquement diminuer le coût de l’énergie pour relancer l’industrie.
Et puis, le locataire de la Maison-Blanche cherche avec cette politique à gagner en popularité. Il sait que les Américains sont très sensibles au prix de l’énergie puisqu’ils sont de grands consommateurs de climatisation, de pétrole, et ainsi de suite.
Enfin, le dernier objectif est celui de remporter la course de l’IA, en particulier face à Pékin qui investit massivement dans l’énergie. Et l’intelligence artificielle nécessite des datacenters gigantesques très énergivores.
Il y a une relation directe entre la taille du superordinateur qu’on produit et l’énergie qu’il consomme. Et plus le data center est gros, plus l’IA est intelligente.
Par conséquent, aujourd’hui, le goulet d’étranglement pour l’IA, c’est l’énergie.
Comment les Américains perçoivent-ils cette politique ?
Je pense que les Américains n’en ressentent pas encore les effets. L’administration Trump n’est en place que depuis le mois de janvier. Et la construction de centrales, de pipelines prend du temps. C’est une politique qu’il va falloir analyser sur plusieurs années.
« Là où l’Europe s’enlise dans un écologisme de décroissance qui confond vertu morale et efficacité, Trump mobilise l’énergie au service d’ambitions géopolitiques et technologiques majeures », déplorez-vous dans Le Figaro. Pour vous, l’UE promeut une politique énergétique contreproductive ?
L’agenda énergétique de l’UE, dont le Green Deal est la quintessence, est tout simplement catastrophique.
Les dirigeants européens ne comprennent pas que l’éolien est une impasse et que l’énergie solaire n’est pertinente que si elle est utilisée comme énergie d’appoint, ce qui est le cas aux États-Unis.
Mais outre-Atlantique, la donne n’est pas la même : il y a beaucoup plus de soleil, notamment sur toute la partie sud très désertique. C’est la raison pour laquelle énormément de panneaux solaires ont été installés au Texas, qui n’est pourtant pas un État connu pour être un grand défenseur de la cause environnementale.
En Europe, le soleil est clairement insuffisant. Tout le Vieux Continent n’est pas l’Andalousie. L’énergie solaire ne peut donc être à la base d’une politique énergétique digne de ce nom.
Par ailleurs, à Bruxelles, il existe toujours un biais antinucléaire, qui est également un biais pro-allemand et antifrançais.
L’Union européenne est complètement déconnectée de la réalité technologique et scientifique et nous continuons à en payer le prix aujourd’hui. L’attitude de l’Europe sur l’énergie a toujours été idéologique : idéologie néolibérale dans les années 1990 et 2000, idéologie écologiste extrémiste depuis les années 2010 et le virage allemand.
Maintenant que les Américains ont décidé de prendre une autre direction sur la question du nucléaire et que l’Europe reste immobile, l’écart risque de devenir beaucoup plus important entre le Vieux et le Nouveau continent.
L’Europe avait cette chance formidable d’avoir le leader mondial du nucléaire, à savoir la France, mais plutôt que d’adapter le modèle français à l’Europe, Bruxelles a choisi la voie de l’idéologie écologiste.
Et au lieu de se fixer des objectifs concrets comme la réduction des coûts, l’augmentation de la production et de la résilience, autrement dit, d’être pragmatique comme les Américains, l’Europe a préféré se parer de vertus morales.
Le Vieux Continent doit donc se réveiller s’il veut rester dans la course ?
Oui et la France aussi. Dans cette affaire, nous ne pouvons que regretter la politique incompréhensible menée par Emmanuel Macron depuis 2017.
Il a d’abord voulu se caler sur le modèle allemand, ce qui fut suicidaire, au point qu’il a été obligé de faire marche arrière, en partie en tous les cas, mais personne ne sait quelle est sa politique actuellement.
Mais à l’heure où les tensions géopolitiques et l’IA rendent vitale la question de l’énergie, je crois que la France devrait taper du poing sur la table, défendre son parc nucléaire et défendre l’énergie de l’atome afin qu’elle devienne un pilier de la politique énergétique européenne.
Propos recueillis par Julien Herrero pour The Epoch Times.




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