Que faire des « fichés S » ?

Publié par le 3 Avr, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Que faire des « fichés S  » ?

La droite et la gauche s’affrontent sur
l’action à mener contre les fichés S !

Preuve que, contrairement à ce que prétend Emmanuel Macron, le clivage droite-gauche est une solide et durable constance de notre paysage politique !

A droite, Laurent Wauquiez et Marie Le Pen veulent emprisonner les fichés S les plus dangereux tandis qu’à gauche on trépigne sur place en invoquant l’Etat de droit !

Voici un article extrait du Bulletin d’André Noël n°2557 paru le 2 avril 2018 et qui donne des pistes de réflexion sur la conduite à tenir vis à vis des fichés S:

Il semblerait que l’existence des individus fichés “S” pose un problème insoluble aux gouvernements successifs et, par conséquent, à la justice et à la police.

Ils ne sont pas assez « innocents » pour n’être point fichés par les services de renseignements, mais pas assez « coupables » non plus pour être incarcérés. Néanmoins, parce qu’ils sont jugés « radicalisés », ou en voie de l’être, ils sont susceptibles de basculer dans le terrorisme d’un moment à l’autre mais, tant qu’ils ne l’ont pas fait, on ne peut rien entreprendre pour les empêcher de nuire ; tout au plus jettera-t-on un oeil sur eux de temps en temps pour avoir de leurs nouvelles, s’ils veulent bien en donner. On a ainsi appris du ministre de l’Intérieur que le tueur islamiste du super U, Redouane Lakdim, était convoqué par la DGSI pour « un entretien d’évaluation » (sic) comme le sont régulièrement les employés dans une entreprise. Daech doit en trembler !

Il n’y a pas de traitement préventif, seulement une action répressive s’ils passent à l’acte. C’est aussi la raison pour laquelle les fichés “S” étrangers ne peuvent pas être expulsés vers leur pays d’origine. Il faut donc attendre, l’arme au pied, et en croisant les doigts pour qu’ils se tiennent tranquilles… C’est peu de dire que ce n’est pas une situation satisfaisante ! C’est d’ailleurs ce que pensent les Français, selon un sondage Odoxa-Figaro. Ils sont plus expéditifs que nos hommes politiques :

  • 88% veulent interdire le salafisme,
  • 87% sont partisans de placer les fichés “S” en détention
  • 83% d’expulser les étrangers.

L’opinion est en effet de plus en plus exaspérée quand, après un énième attentat islamiste, tel celui de Trèbes, le ministre de l’Intérieur, comme pour attester de l’efficacité de la police, déclare que le terroriste, fiché “S”, était bien connu des services de renseignements. La belle affaire si cette connaissance improductive n’a pas permis de l’empêcher de tuer ! A la limite, il serait plus rassurant qu’il fût inconnu, donc imprévisible. Là, on savait qu’il pouvait potentiellement semer la mort.

Quand, à l’unisson du peuple, Marine Le Pen depuis toujours, Laurent Wauquiez plus récemment, demandent la rétention des fichés “S”, de délicates âmes républicaines, de gauche comme de droite, se récrient en se voilant la face : « C’est contraire à l’Etat de droit ! » Nous briserions donc nos totems républicains et nos tabous démocratiques.

L’expression « Etat de droit » peut s’entendre de deux façons. La première, et la plus usitée, signifie que nous vivons dans un Etat régi par le droit pour faire obstacle à l’arbitraire et l’injustice. Mais dans un autre sens, il peut vouloir simplement dire « l’état de notre droit. » Ce dernier est évolutif, la loi change tous les jours ou presque, l’ensemble forme notre « Etat de droit », au sens premier. Celui-là peut donc évoluer également si l’on modifie la loi. Laquelle, en démocratie, procède du peuple. Si les Français l’exigent, les politiques doivent les entendre. Hélas ! Comme ils savent mieux que le populo ce qui est bon pour lui et pour le pays, ils en tiennent rarement compte quand ils ne font pas tout le contraire !

On modifie les lois pour les aligner sur les moeurs dissolues de notre temps (cf. la loi Veil, le « mariage » gay, etc.) mais, en revanche, pour protéger des terroristes potentiels, il ne faudrait pas toucher à un iota des lois conçues en des temps paisibles et pour des suspects ordinaires ? L’Etat de droit n’est pas, même en démocratie, un monument intouchable puisqu’il est suspendu en cas de guerre ; les libertés publiques y sont alors encadrées comme les droits des individus. La nécessité, alors, fait loi. Car, au-dessus de la liberté individuelle et des droits fondamentaux, il y a le salut ultime de la patrie et la protection collective des Français. Et nous sommes en guerre contre le terrorisme ; ceux qui ont fait acte d’obédience à l’Etat islamique, dont les fichés “S”, pratiquent l’intelligence avec l’ennemi, ils doivent donc être mis systématiquement hors d’état de nous nuire en étant incarcérés.

C’est l’article 411-4 du Code pénal : « Le fait d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère, avec une entreprise ou organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou avec leurs agents, en vue de susciter des hostilités ou des actes d’agression contre la France, est puni de trente ans de détention criminelle et de 450.000 euros d’amende. »

« Renier notre Etat de droit, c’est donner une victoire symbolique aux islamistes », ainsi s’exprime, après beaucoup d’autres, Sébastien Pietrasanta, ancien député PS, rapporteur de la commission d’enquête sur les attentats. Si la situation n’était pas si tragique, de tels propos confondants de naïveté prêteraient à sourire. Car les plus ardents défenseurs d’un Etat de droit qui permet à leurs partisans fichés “S” d’échapper à l’incarcération, ce sont les islamistes !

Y mettre fin, ce ne serait pas pour eux une « victoire symbolique » mais bien une défaite qui les priverait de combattants potentiels. Ils appliquent la règle inique qui était celle des communistes du temps de la guerre froide face aux pays occidentaux :

« au nom de vos principes, je vous réclame la liberté,
au nom des miens, je vous la refuse. »

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