Que la presse française en prenne de la graine …

Publié par le 29 Jan, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Que la presse française en prenne de la graine …

Un grand film … Une géniale Meryl Streep !

Hier, Steven Spielberg a éclairé une après-midi pluvieuse de son magistral dernier film « Pentagon papers ».

Un grand film retraçant une histoire vraie. Un film servi par deux grands acteurs : Meryl Streep et Tom Hanks, .

Le film, selon moi un peu long à démarrer, s’emballe progressivement et sa conclusion charrie beaucoup d’émotion, comme seul le cinéma américain en est capable, sans tomber dans le pathos …

Le film retrace le bras de fer opposant le pouvoir politique en la personne de Richard Nixon à la presse américaine dans le contexte de la guerre du Vietnam. Voici son synopsis :

Première femme directrice de la publication d’un grand journal américain, le Washington Post, Katharine Graham (Meryl Streep) s’associe à son rédacteur en chef Ben Bradlee (Tom Hanks) pour dévoiler un scandale d’État monumental et combler son retard par rapport au New York Times qui mène ses propres investigations.

Ces révélations concernent les manœuvres de quatre présidents américains, sur une trentaine d’années, destinées à étouffer des affaires très sensibles … Au péril de leur carrière et de leur liberté, Katharine et Ben vont devoir surmonter tout ce qui les sépare pour révéler au grand jour des secrets longtemps enfouis …

L’épisode retracé allait aboutir, peu après sa conclusion, à la célèbre affaire du Watergate qui entrainera finalement la démission de Richard Nixon.

On retiendra dans les motivations du jugement de la Cour suprême américaine, favorable à la presse, la phrase suivante :

« Selon les pères fondateurs des Etats-Unis, la liberté de la presse
est faite pour servir les gouvernés, pas les gouvernants. 
»

Pour le Washington Post, et sa présidente, Katharine Graham, le dilemne était cornélien.  En publiant un rapport secret de l’administration américaine, qui mettait gravement en cause différents gouvernements et présidents  américains, elle risquait, pour elle, la prison, et pour son journal la faillite et la disparition.

Liliane, une lectrice de ce blog, qui m’a récemment reproché mon anti-féminisme primaire, ne me pardonnerait pas de ne pas mentionner que dans ce film, les difficultés des femmes à atteindre des postes de pouvoir sont évoquées. Je laisse la plume à mon épouse qui saura, bien mieux que moi, vous en parler :

Il y a en effet un deuxième niveau de lecture de ce film: celui de la difficulté des femmes à s’imposer en haut de la hiérarchie des entreprises.

En particulier, le « syndrome de l’imposteur » est formidablement bien décrit. Ce syndrome qui affecte particulièrement les femmes, qui ne s’estiment pas légitimes à obtenir un poste de pouvoir. Le personnage incarné par Meryl Streep avait parfaitement « internalisé » depuis son enfance, qu’en tant que femme elle ne dirigerait pas l’empire de presse édifié par sa famille, son mariage consistait également à trouver un « mâle » pour reprendre la succession de son père. Mais son mari se suicide et la voilà, à 45 ans, obligée de sortir de son rôle de mère et de maîtresse de maison pour poursuivre l’oeuvre de son père et de son mari. Elle s’y sent illégitime, ce qui renforce cette « invisibilité » des femmes dans les lieux de pouvoir. Plusieurs fois la caméra la met en scène dans des cénacles purement masculins où sa présence semble inopportune et donc elle s’efface face aux hommes et sa parole est étouffée.

Et puis, il y a ce moment critique dans le film où la chenille se mue en papillon … Le moment où elle réalise qu’ayant suivi son père depuis son enfance, elle connaît beaucoup mieux son entreprise que ces administrateurs qui la regardent de haut et veulent prendre les décisions à sa place. D’un seul coup, elle réalise qu’elle est « légitime » et affirme son rôle de chef d’entreprise.

La morale de ce film, c’est que la difficulté des femmes à prendre des postes de pouvoir vient aussi d’une forme d’auto-censure qui résulte d’un conditionnement social implicite.

Un merveilleux message aux femmes qui les enjoint de ne pas se dévaloriser et d’aller, comme les hommes,  chercher le pouvoir…

Mon épouse ferme ici la parenthèse sur cet aspect du film à la gloire d’un féminisme plus conquérant dans les lieux de pouvoir.

Par ailleurs, ce film, tout à la gloire de la liberté de la presse, nous donne à réfléchir sur les médias français en tentant de transposer la situation du Washington Post en France.

Quand on observe les médias français, surtout quand on a une sensibilité de droite, on peut avoir des doutes sur la possibilité d’un tel dilemne dans l’hexagone. En France, il n’y a pas de presse d’information. Il n’y a qu’une presse d’opinion. En France, il y a peu de journalistes. Il n’y a que des commentateurs de l’actualité.

Libération, l’Obs ou le Monde auraient-ils publié des documents confidentiels mettant gravement en cause un président de gauche (par exemple François Mitterrand) ? Rien n’est moins sûr ? Pour ne pas risquer de mettre un terme à l’expérience de gauche de 1981, ils auraient sûrement renoncé à toute publication gênante …

Si Dominique Strauss-Kahn avait abusé d’une chambrière au Sofitel à Paris et non pas à celui  de New York, l’affaire serait-elle vraiment sortie ? Rien n’est moins sûr !

En France, la collusion entre la presse de gauche et la justice – ou du moins avec certains juges – est telle qu’elle décrédibilise la première et fait douter de l’indépendance de la seconde.

Le lynchage médiatique qui a eu raison de Nicolas Sarkozy, puis de François Fillon et qui commence juste à l’encontre de Laurent Wauquiez, a tranché scandaleusement avec la complaisance de ces mêmes médias avec le candidat Emmanuel Macron durant la dernière présidentielle.

On n’oubliera pas la fulgurance de l’action du parquet financier de Paris après les révélations du Canard enchainé contre François Fillon et, depuis le résultat acquis de l’élection présidentielle, le retour à un rythme judiciaire plus habituel !

La presse d’opinion n’est pas en soi critiquable pourvu que l’une de ces opinions ne soit pas trop prépondérante. Ce qui est inacceptable, par contre, c’est que le service public de l’audiovisuel – financé par les impôts de tous les Français – se comporte en média d’opinion et soit, à ce point, noyauté par la gauche.

Heureusement, les réseaux sociaux, les blogs et les sites de ré-information (Atlantico, Boulevard Voltaire, TV Liberté, Fdesouche, Riposte laïque, etc …) permettent de faire entendre d’autres voix.

Il nous faut donc rester vigilants pour garder vivants ces espaces de liberté, notamment vis-à-vis de la loi anti fake news que nous promet Emmanuel Macron.

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