« Réconcilier le peuple avec ses dirigeants » …
Vaste programme … sans avenir à court terme !

Publié par le 16 Nov, 2018 dans Blog | 0 commentaire

« Réconcilier le peuple avec ses dirigeants » … Vaste programme … sans avenir à court terme !

La faille entre le peuple et les élites …

Elle motive une bonne partie des articles de ce blog !

A mon sens, cette faille est l’un des plus graves problèmes auxquels la France ait à faire face.

Le mouvement des gilets jaunes est peut-être le début d’une révolte du peuple qui n’accepte plus de se voir imposer des politiques qu’il considère comme contraires à ses intérêts.

Et voilà qu’Emmanuel Macron, au terme de son itinérance mémorielle, semble avoir pris conscience de ce problème et se bat la coulpe de ne pas avoir pu le résoudre. Ecoutons-le :

Je n’ai pas réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants.

Nos concitoyens aujourd’hui veulent trois choses :

  • qu’on les considère,
  • qu’on les protège,
  • qu’on leur apporte des solutions. Pas des déclarations

Une habile manoeuvre de diversion

En gros, il y trois choses que les Français reprochent à Emmanuel Macron :

  • Premier point : ce sont les signes d’un véritable ras-le-bol fiscal qui se révèlent de toute part ! Après le premier choc fiscal de la crise de 2008 avec Nicolas Sarkozy, et le calamiteux quinquennat fiscal de François Hollande, Emmanuel Macron a fait pleuvoir sur les Français une pluie drue de charges et de taxes qui ont annulé, à leurs yeux, les quelques réductions de cotisations.
  • Deuxième point : une absence de résultat qui rappelle furieusement aux Français la non-inversion de la courbe du chômage toujours promise par Hollande et jamais réalisée.
  • Troisième point : sur la forme de sa gouvernance, Emmanuel Macron a multiplié des erreurs de communication, les petites phrases qui l’ont catalogué, désormais pour tout le quinquennat, comme le président des riches, et même des très riches comme l’a fait perfidement remarqué François Hollande.

L’acte de contrition d’Emmanuel Macron n’est autre qu’une habile manoeuvre de diversion. Sur les trois reproches précédents, les deux premiers portent sur le fond et sont les plus lourds. Le dernier porte sur la forme de la présidence.

Emmanuel Macron, par cet acte de contribution, salué par presque toute la presse – « Un mea culpa jamais vu pour un président de le V ème République  » attire toute la lumière médiatique sur le point mineur avec l’espoir de faire oublier ses échecs patents sur les sujets de fond.

Jupiter a décidément la grosse tête !

La grosse tête, car il faut vraiment se prendre pour Jupiter pour se croire capable de corriger, en seulement dix-huit mois, un problème qui trouve son origine il y a plusieurs décennies … Si j’osais, je daterais même très précisément cette origine au 9 octobre 1945, jour de la création par le général de Gaulle de l’Ecole nationale d’Administration (ENA).

Car, s’il est bien un président qui est un pur produit de l’ENA, c’est bien Emmanuel Macron. Ses prédécesseurs sortaient pour la plupart de cette école, mais ils s’étaient frotté au terrain, donc aux Français de base en se faisant élire maires, députés ou sénateurs.

Sur ce plan, Emmanuel Macron est totalement vierge ! Il n’a vu ni de près, ni de loin, de près un électeur français. Son expérience professionnelle, par ailleurs, n’a rien fait pour le préparer à commander une bande de Gaulois indisciplinés. Quand on passe de l’ENA à l’Inspection des finances qui à la banque d’affaires Rothschild & Cie, on a une vue assez éloignée du quotidien des Français.

Réconcilier le peuple avec les dirigeants, mission impossible !

Le fossé peuple-élite est avant tout un problème culturel qui demandera donc beaucoup de temps pour être comblé, même en partie.

Les élites sont animées par des principes intangibles de plus en plus contestés par le peuple :

L’Europe, c’est bien !

Les élites ne supportent aucune critique de l’Europe et qualifient de populiste tout gouvernement qui, sous la pression de son peuple, émet quelques réserves sur le fonctionnement de l’Europe.

Le peuple, lui, voit bien ce qui ne marche pas en Europe :

  • Une concurrence déloyale imposée par Bruxelles entre des pays européens ayant des stades de développement hétérogènes,
  • Une concurrence déloyale impliquée par l’Europe qui impose des normes contraignantes aux entreprises européennes, mais laisse entrer sur le marché européen des produits étrangers non soumis à ces mêmes normes.
  • Des frontières non contrôlées.

La mondialisation, c’est bien !

Le peuple, lui, est la première victime de cette mondialisation totalement incontrôlée :

  • Désindustrialisation intense de la France,
  • Chômage massif pour les classes défavorisées,
  • Paupérisation des classes moyennes,

L’immigration, c’est bien !

Les élites, qui ne voient les immigrés que de très très loin, appliquent des grands principes d’ouverture et de morale qui nient les problèmes liés à l’immigration incontrôlée.

Les élites sont globalement anti-nationalistes et plutôt communautaristes. Elle nie l’identité française en parlant de France rance dès qu’on parle de Français de souche et de culture française.

Sur le plan économique, leur libéralisme voit dans l’immigration l’opportunité de faire baisser les salaires et d’augmenter les profits.

Le peuple assiste, médusé jusqu’à maintenant, mais peut-être en train de se révolter, aujourd’hui, à la baisse de son pouvoir d’achat tandis qu’il voit sans cesse de nouveaux droits et de nouvelles prestations accordées migrants, même clandestins ! A titre d’exemple, pour 2019, les retraites ne progresseront que de 0,6 % alors que le budget de l’AME augmentera de 1,6 % !

Mais, me direz-vous, c’est bien le peuple (pas les élites) qui a élu Macron !

Certes, mais quel peuple et dans quelles conditions ?

D’abord il faut relativiser la victoire d’Emmanuel Macron sous plusieurs aspects :

  • Les Français n’ont pas voté pour Macron mais contre les autres !
  • Le candidat de la droite, donné pour gagnant, n’a pu se présenter après une campagne médiatico-judiciaire sans précédent,
  • Macron n’a obtenu que 23,11 % au premier tour,
  • Macron a été élu au second tour face au Front National. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !
  • La campagne présidentielle a été marquée par un engagement sans précédent des médias pour le candidat Macron.

On s’aperçoit de plus en plus que les partisans d’Emmanuel Macron appartiennent plutôt aux grandes villes et aux vainqueurs de la mondialisation. Le reste du peuple se sent largement exclu des préoccupations du chef de l’Etat et des élites en général.

L’avenir est dangereux …

Les Français ont essayé le socialisme et il a échoué par idéologie. Les Français ont essayé la droite et elle a échoué souvent pas lâcheté mais aussi à cause de l’hostilité des médias et des corps intermédiaires acquis à la gauche.

Les Français ont décidé d’un grand coup de balai et ont donné sa chance à Macron qui pourtant avait été mouillé dans la calamiteuse politique économique du quinquennat Hollande.

Si Macron se plante, que restera t-il aux Français ?

Jean-Luc Mélenchon ? Marine Le Pen ? Et le désastre assuré d’un côté comme de l’autre ?

Alors, Emmanuel Macron doit se dépêcher de réconcilier le peuple avec ses élites mais pour cela il faudrait combattre les élites …

Pas sûr qu’il en ait la volonté et que le peuple lui en laisse le temps …

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