
C’est un honte pour la France !
Oui ! Que la France, qui détient de nombreux et puissants moyens de pression contre la dictature algérienne, ne parvienne pas à faire libérer un de ses ressortissants, scandaleusement détenu dans les geôles algériennes, est :
une véritable honte pour la France !
La peur des réactions de « la rue arabe », voila probablement la raison qui explique cet immobilisme.
On en est arrivé au point d’espérer une grâce par le président algérien de Boualem Sansal, le 5 juillet prochain, à l’occasion de l’indépendance de l’Algérie. Pauvre France où ta diplomatie est impuissante, à l’image du falot monsieur Barrot qui la dirige !
Comment Macron peut-il être aussi véhément avec la Russie de Vladimir Poutine et la Hongrie de Viktor Orban, et si veule vis-à-vis de l’Algérie d’Abdelmadjid Tebboune ?
Dans cet article, Boulevard Voltaire imagine ce qui se serait passé si Boualem Sansal était un ressortissant américain plutôt que français :
Cinq ans de prison pour Boualem Sansal :
qu’aurait fait Trump ?
Il est permis de se poser la question … Et si Boualem Sansal n’était pas franco-algérien mais américano-algérien. S’il avait pour les États-Unis l’amour qu’il porte à la France. S’il affectionnait la langue de Shakespeare comme il aime la langue française. S’il avait pour les États-Unis et sa culture l’admiration qu’il porte à la France et à ses écrivains. Si ce dossier douloureux était confié à Trump et Vance, et non à Bayrou et Macron ?
La décision prise ce 1er juillet par les juges algériens aux ordres de la dictature Tebboune n’auront pas surpris ceux qui connaissent le régime. Après sept mois de prison, l’auteur de Vivre (Gallimard), qui avait donné à Gabrielle Cluzel et Boulevard Voltaire une interview touchante, a été condamné à cinq ans d’enfermement et 500.000 dinars d’amende (3.270 euros). Le cauchemar continue pour l’écrivain si tendre avec la France et si lucide sur l’Algérie. Cette comédie de justice s’offre même une simagrée de bonté : le procureur avait requis dix ans, le double de la peine décidée. À 80 ans, Boualem Sansal dispose de huit jours pour porter son cas en cassation. Cet homme coupé du monde « va bien », a assuré son avocat qui l’a rencontré récemment. Désormais, la France attend du sinistre Tebboune une grâce présidentielle comme un os jeté aux suppliants.
L’humiliation gratuite, volontaire …
Sansal a, chaque jour davantage, l’allure d’une victime expiatoire de la haine que voue l’Algérie à l’ancienne puissance coloniale. La France, comme Sansal, est prise en otage.
Chez nous, le pouvoir n’en finit plus d’attendre, d’espérer, de ménager un président algérien qui jubile. Macron souhaitait, voilà des semaines, « un geste d’humanité ». On l’attend encore. François Bayrou ne veut « gâcher aucune chance de libération en fin de semaine ». Bruno Retailleau recommande « une riposte graduée », en vain. Sept mois que cela dure.
Si l’humiliation volontaire était efficace en pareil cas, Boualem Sansal serait libre depuis longtemps. Macron, puis Élisabeth Borne et la moitié du gouvernement (16 ministres !), ont été, en octobre 2022, en chemise et la corde au cou, s’humilier en Algérie devant le monument consacré à ceux qui sont morts les armes à la main … contre la France.
Résultat ? Pas le moindre contrat gazier, pas davantage de retours d’OQTF,- bien au contraire. L’humiliation gratuite, volontaire, persistante, assumée par la Macronie, a ouvert la voie à… plus d’humiliations encore. Vexée par le soutien de la France à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, l’Algérie nous accuse, salit notre pays, expulse nos diplomates. Qu’avons-nous désormais à perdre, face à cet État ? Boualem Sansal lui-même approuve-t-il l’humiliation d’un pays qu’il aime ?
Iran, Mexique, Canada : la méthode Trump
C’est le moment de s’interroger. Qu’aurait fait Donald Trump ? Le président américain a laissé derrière lui la trace de quelques faits d’armes. Le raid contre l’Iran dessine une manière efficace de pratiquer la diplomatie, assez différente des palabres affectionnées par le mondialiste et européiste Macron. Face au Mexique, principal pourvoyeur d’immigration aux États-Unis, Trump n’a pas été humilier son pays à quelque cérémonie. Comme le précisait notre ami Samuel Martin, sur BV :
deux semaines après son entrée en fonction, le président américain obtient du Mexique et du Canada qu’ils contrôlent leurs frontières et luttent contre le trafic de drogue.
La méthode est directe. Le 1er février dernier, à peine élu, Trump impose 25 % de droits de douane à ses deux voisins, le Canada et le Mexique, qui montrent les dents. Mais le 3 février, la hache de guerre est enterrée. Le Premier ministre canadien annonce à Trump :
un plan frontalier de 1,3 milliard de dollars […] et plus de ressources pour lutter contre le trafic de fentanyl.
Tout va bien. De son côté, la présidente mexicaine renforce « immédiatement » sa frontière :
avec 10.000 membres de la Garde nationale pour empêcher le trafic de drogue du Mexique vers les États-Unis, en particulier le fentanyl.
Courage, esprit de décision, rapidité, habileté …
Le blocus des transferts de fonds de la France vers l’Algérie, la saisie des biens des apparatchiks, l’arrêt des visas … tout cela n’aurait pas traîné.
Une chose est certaine, Trump n’aurait pas attendu sept mois qu’un régime hostile et corrompu condamne un grand écrivain américain à cinq ans de prison. Les Français supportent encore l’avachissement diplomatique de leur propre pays paralysé par le dogme repentant.
Marc Baudriller pour Boulevard Voltaire.




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