Une France puissante grâce à une Europe souveraine

Publié par le 26 Juin, 2025 dans Blog | 0 commentaire

“Une France puissante grâce à une Europe souveraine“

Que vous inspire le titre de cet article ?

On dirait du Macron dans le texte !

Mais pour nous, patriotes et souverainistes, ce slogan sonne comme un oxymore ! Car une Europe puissante implique, selon nous, une France soumise aux diktats européens et à son idéologie progressiste.

Mais ce slogan n’émane pas de la Macronie mais de Raphaël Glucksmann qui le propose en titre du programme de gouvernement de son mouvement politique Place publique.

On notera que, contrairement à son habitude, Raphaël Glucksmann ne sort pas de sa léthargie coutumière quelques mois seulement avant des élections européennes !

Je relaye un article de l’IREF qui a analysé ce programme et en est sorti effaré !

Personnellement, j’ai retenu dans ce programme quatre mesures terrifiantes :

  • Augmenter massivement le budget de l’Union européenne,
  • Lancer un grand plan d’investissement pour les énergies renouvelables,
  • Faire le « ticket Climat », un titre de transport unique,
  • Créer un fonds européen en soutien des organisations féministes.

Décidément, les socialistes sont indécrottables et n’apprennent jamais rien de leurs erreurs !

Voici l’article de l’IREF :

« Vision pour la France » : l’aveuglement
quasi-totalitaire de Raphaël Glucksmann

En fait de propositions vraiment social-démocrates, le meneur de Place publique creuse toujours son sillon très, très à gauche.

Raphaël Glucksmann a présenté le 23 juin une première mouture du programme de son mouvement Place publique pour la prochaine élection présidentielle. La presse, même Le Figaro (24 juin 2025), a unanimement qualifié sa « vision pour la France » de social-démocrate. Nous avons dénoncé à plusieurs reprises ce qui constitue une escroquerie intellectuelle pour la simple et bonne raison que le programme du député européen est très à gauche et que, par conséquent, il est fort éloigné des canons de la social-démocratie moderne, tout en faisant retour aux origines du socialisme démocratique de la fin du XIXe siècle (voir notre article du 27 mai 2024 et notre pendule du 9 octobre 2024). Ce n’est pas le programme du 23 juin qui nous fera changer d’avis.

Il n’est pas question de reprendre en détail un document de 88 pages, mais seulement d’en donner les traits saillants qui montrent sa radicalité. Ce document (Notre vision pour la France. Les chantiers de Place publique pour redonner vie à la promesse républicaine) est composé de 42 « chantiers » distribués entre deux grandes parties : « Une France puissante grâce à une Europe souveraine », « Un nouveau contrat social et démocratique pour une France plus juste ».

« Une France puissante grâce à une Europe souveraine »

Voici les propositions marquantes que l’on trouve, chapitre par chapitre, dans la première partie.

  • Augmenter massivement le budget de l’Union européenne et lui attribuer des ressources nouvelles (p. 12).
  • Soutenir la reprise de certaines entreprises par les salariés (p. 14).
  • Instaurer un « droit à la réparabilité ».
  • Protéger les entreprises européennes de la concurrence chinoise par des barrières douanières dans le domaine des batteries automobiles (p. 16).
  • Lancer un grand plan d’investissement pluriannuel dans toutes les énergies renouvelables (p. 17).
  • Créer une grande Agence industrielle du numérique et de l’I.A. (p. 20).
  • Créer un fonds souverain européen pour « sortir de la dépendance aux GAFAM ».
  • Créer une Autorité indépendante de protection des mineurs en ligne (p. 21).
  • Mieux encadrer l’enseignement supérieur privé lucratif ; créer une aide nationale pour compenser les frais liés à l’éloignement pour faire des études supérieures (p. 25).
  • Créer une Assemblée citoyenne du futur ; « créer un répertoire national des solutions écologiques, accessible à tous, avec des aides, des alternatives concrètes et des produits écoresponsables à prix plafonnés » ; défendre les objectifs du ZAN (p. 28).
  • Faire le « ticket Climat », un titre de transport unique ; créer un service public du transport rural (p. 29).
  • Garantir le revenu des agriculteurs par la mise en place de prix planchers rémunérateurs ; utiliser la fiscalité et l’information pour changer les comportements ; créer une autorité européenne des prix alimentaires ; lancer un Plan National pour l’Alimentation Solidaire (p. 34).
  • Lancer un grand plan national pour renforcer la résilience des forêts ; lancer un Pacte bleu pour les océans ; faire de l’eau un « enjeu démocratique » ; instaurer une tarification sociale de l’eau (p. 35).

« Un nouveau contrat social démocratique pour une France plus juste »

La seconde partie du programme veut :

  • organiser immédiatement des conférences sociales pour hausser les salaires ; augmenter le Smic à 1.600 euros net par mois ; travailler à limiter les écarts de salaire dans la même entreprise ; « soutenir les fonctionnaires » ; « lancer un grand chantier fiscal visant à rééquilibrer la répartition de la taxation » (p. 40) ;
  • créer une agence de financement de l’économie sociale et solidaire (p. 41) ;
  • abroger la réforme des retraites de 2023 et créer un haut conseil du Pilotage des Retraites (p. 43) ;
  • renforcer le service public de l’audiovisuel (p. 47) ;
  • créer un observatoire de l’intégrité publique (p. 48) ; créer un fonds territorial de prévention (p. 52) ;
  • mettre en place un encadrement strict des crèches privées (p. 57) ;
  • lancer un plan national de sécurité routière (p. 60) ;
  • faire un « plan Marshall pour le logement » (p. 64) ;
  • dans les outre-mer, plafonner les prix des biens de première nécessité et des produits essentiels ; mettre en place un plan Eau (p. 65) ;
  • revaloriser les salaires de tous les enseignants ; intégrer les établissements privés sous contrat à la carte scolaire ; lancer un vaste plan pour rénover les écoles (p. 68) ; « développer les compétences sociales et comportementales des élèves » ; lancer une Convention citoyenne pour l’école (p. 69) ;
  • lancer un Pacte d’Aménagement Culturel du territoire ; créer une grande agence publique pour porter une vision stratégique de la culture française et de la francophonie ; également de manière wokiste, « valoriser les figures oubliées de notre histoire, diversifier les noms de rues et lieux publics », « construire une histoire commune de la colonisation et de la décolonisation » ; étendre « l’exception culturelle française » à l’échelle européenne (p. 72) ;
  • lancer un fonds national pérenne et pluriannuel pour l’éducation populaire et la vie associative (p. 73) ;
  • là encore de manière wokiste, « lancer un plan ‘Sport pour tous’ garantissant un accès inclusif et équitable à la pratique sportive, promouvant notamment la mixité et la lutte contre les discriminations » ; « instaurer une contribution solidaire sur les transferts » (p. 74) ;
  • lancer un grand plan contre les violences sexistes et sexuelles d’un milliard d’euros ; assurer la contraception gratuite ; rembourser les protections périodiques ; instaurer un congé menstruel ; « investir dans le service public de la petite enfance » ; créer un « droit opposable à la garde » ; renforcer l’égalité salariale entre hommes et femmes (p. 78) ;
  • « Soutenir les politiques inclusives » en faveur des personnes LGBTQIA+ ; garantir un « droit à l’autodétermination de genre » (p. 79) ;
  • renforcer les pouvoirs, les moyens et l’indépendance du Défenseur des droits ; « rendre obligatoire la formation de tous les élus du parlement sur l’antisémitisme et toutes les formes de racisme » (p. 80) ;
  • atteindre 0,7 % du RNB au titre de l’aide publique au développement ; « créer un fonds européen dédié au soutien des organisations féministes à travers le monde » (p. 83).

Le brouillard du financement

Après 83 pages de dépenses ininterrompues, le programme entend en une page démontrer sa responsabilité : une « politique cohérente, redistributive et réaliste », une politique « capable de garantir l’équilibre durable des comptes publics. » (p. 85). Toutefois, les quelques lignes sur le sujet sont on ne peut plus floues. Aucun mot n’est dit des économies à opérer : « supprimer les dépenses inefficaces » renvoie en fait aux « dépenses fiscales » avec la suppression des niches fiscales injustes.

Ce sont les nouvelles dépenses consécutives aux 42 « chantiers » qui, il faut le croire sur parole, « permettront à terme une baisse durable des dépenses de l’Etat » ! Si l’on comprend bien, la « libération des marges de manœuvres » se fera sur le dos des « grandes entreprises » et des « ultra-riches », soumis à la vindicte populaire. Mais on sent bien que cela ne suffira pas et le programme se réfère, tout aussi brumeusement pour ne pas effrayer le « bourgeois », au « rééquilibrage de la fiscalité entre le travail, le capital et l’héritage »…

 Un programme de nature quasi-totalitaire

Nous avouons avoir du mal à saisir en quoi ce programme de socialisme radical à coups d’étatisation, de bureaucratisation, de planification, de gaspillage effréné, d’obligations, d’interdictions, de taxation, de mise sous tutelle de la société civile, de wokisme, et de création d’organismes divers et variés, en bref ce programme de nature quasi-totalitaire, serait paradigmatique de la social-démocratie moderne.

Il est d’ailleurs pleinement compatible avec les différents programmes généraux présentés à la dernière convention du Parti socialiste et, comme eux,

il ne comporte aucune piste, aucune proposition, absolument aucune, pour réduire la dépense publique. Il n’y a d’ailleurs aucune indication précise sur le financement du tombereau de mesures dispendieuses qu’il prône.

« les riches (et les moins riches) paieront »…

Le programme est également compatible avec celui de La France insoumise, en dépit du fait que Raphaël Glucksmann s’affiche comme un vif opposant à Jean-Luc Mélenchon. En témoigne le fait qu’il veuille :

lancer une grande convention citoyenne qui jettera les bases d’une assemblée constituante pour changer la Constitution » (p. 46),

une proposition, par le plus grand des hasards, similaire à la procédure de VIe République voulue par LFI !

Il faudrait enfin démonter le mythe d’un Raphaël Glucksmann gentiment social-démocrate, car le meneur de Place publique ne détonne guère dans le paysage de la gauche et de l’extrême gauche françaises …

Il ne suffit pas de s’opposer à l’antisémitisme pour se distinguer des Insoumis.

Jean-Philippe Feldman pour l’IREF.

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