Mouvement du 10 septembre : l’Elysée s’inquiète

Dans mon précédent article :

Les Gilets jaunes bientôt de retour sur les ronds-points ?

je mentionnais plusieurs initiatives citoyennes montrant qu’une sourde colère montait dans le pays, surtout au sein de sa classe moyenne et de ses forces vives.

On peut citer parmi ces mouvements qui naissent Les Gueux, le Collectif Carton jaune et le compte  « NicolasQuiPaie ».

Mais le mouvement qui fait le plus parler de lui depuis quelques semaines est « Mobilisation 10 septembre » qui appelle à bloquer le pays à partir du 10 septembre.

Ce mouvement rappelle clairement celui des Gilets jaunes.

Voici un article de The Epoch Times qui présente le mouvement et fait état de l’inquiétude qu’il entraine dans les allées du pouvoir :

« Mobilisation 10 septembre » : ce mouvement, qui appelle
à bloquer le pays, surveillé de près par les autorités

Opposé à la politique d’austérité du gouvernement de François Bayrou, un collectif appelant à manifester le 10 septembre prochain a vu le jour. Le mouvement appelle également à la grève et au boycott, dans le but de paralyser le pays. L’entourage du ministère de l’Intérieur a indiqué qu’il surveillait celui-ci « de près ».

Depuis le 15 juillet dernier, date des annonces budgétaires de François Bayrou – comprenant notamment la suppression de deux jours fériés, le gel des prestations sociales et des retraites, ainsi que la suppression de milliers de postes publics pour atteindre 43,8 milliards d’euros « d’économies » en 2026 – les critiques fusent de toutes parts. Sur les réseaux sociaux tels que X, Facebook ou TikTok, un mystérieux mouvement social surnommé « Mobilisation 10 septembre », dont les leaders restent inconnus, a vu le jour dès le lendemain de ces annonces.

« À partir du 10 septembre 2025, nous entrons en arrêt total et illimité »

Ce mouvement contestataire, qui se revendique apolitique, rassemble des enseignants, des infirmiers, des chômeurs, des étudiants, des mères de famille, de jeunes précaires, ainsi que d’anciennes figures des Gilets jaunes, nous apprend CNews. Il a lancé un appel à un « arrêt total et illimité du pays à partir du 10 septembre », une date choisie parce qu’elle symbolise la rentrée sociale.

Ce mouvement a pour mots d’ordre « boycott », « désobéissance » et « solidarité », comme on peut le lire sur le blog mobilisation10septembre. « Nous, Gueux invisibles, levons nos Gilets Jaunes pour la révolte du 10 septembre », indique sur X le compte « Révolte du 10 septembre », qui prône l’arrêt du pays à partir de cette date et mentionne également :

Le 10/09, on fait grève, on bloque, on marche, on se fait entendre : ronds-points, places, péages, mairies. Chacun son terrain, une même couleur.

« Nous ne payons plus, ne consommons plus, ne travaillons plus »

Le collectif stipule, toujours sur son blog, qu’il s’agit d’une « action pacifique pour dénoncer les injustices et reprendre le pouvoir collectivement ». Il précise que le plan de François Bayrou « frappe les plus fragiles et détruit nos services essentiels », assurant : « Sans nous, ils ne sont rien. »

C’est plaisant de voir les mines déconfites des journalistes de cour qui constatent que les appels à rejoindre la mobilisation du 10 septembre prochain se multiplient. #10Septembre #10septembre2025 #MacronDémission pic.twitter.com/frnMZo7Dim

— Casper (@zairker) July 24, 2025

Dans les grandes lignes, le collectif appelle à :

• ne plus acheter dans les grandes surfaces,
• retirer son argent des grandes banques,
• refuser de consommer ce qui alimente le système,
• cesser de travailler dans la mesure du possible,
• et enfin, de suspendre les paiements symboliques.

Une autre politique est possible : solidaire, juste, et humaine,

avancent par ailleurs les auteurs du blog. Détaillant ensuite chacun de ces points, ils recommandent en outre de « soutenir les circuits courts ».

Le but n’est pas de bloquer pour bloquer, mais de montrer qu’on peut vivre autrement, et qu’on refuse de participer à leur logique de destruction sociale. C’est un retrait stratégique, massif, organisé,

est-il écrit.

« On surveille de près, mais il est trop tôt pour analyser le phénomène »

Parmi ses revendications, le collectif réclame au gouvernement :

• un réinvestissement massif dans les services publics : santé, éducation, transports, justice,
• l’arrêt immédiat des suppressions de postes et des logiques comptables inhumaines,
• un système de santé accessible à toutes et tous, sans franchises injustes,
• le maintien de tous les jours fériés et des droits sociaux conquis ,
• et pour finir, la revalorisation des retraites, minimas sociaux et salaires, indexée sur la vie réelle.

Ce mouvement rencontre un certain écho parmi des députés de gauche tel que François Ruffin, qui souhaite à la rentrée une « censure populaire » du gouvernement dans la rue « avant la censure parlementaire », rapporte Le Figaro.

On surveille de près, mais il est trop tôt pour analyser le phénomène,

a de son côté déclaré l’entourage du ministre l’Intérieur auprès de BFMTV, soulignant qu’à ce jour, aucun dispositif de sécurité éventuel n’a été dévoilé par les autorités pour cette date du 10 septembre 2025.

Emmanuelle Bourdy pour The Epoch Times.