Le titre de cet article est un cri qui s’adresse à Ursula Von der Leyen qui veut que la Commission européenne ait la main mise sur les échanges d’énergie électrique entre les différents pays d’Europe.
Elle veut que Bruxelles décide et impose les infrastructures (câbles, relais, etc …) qui permettent les échanges d’énergie transfrontaliers.
La France est particulièrement visée par cette manœuvre de Bruxelles puisqu’elle constitue, avec son imposant parc nucléaire et sa position géographique, le carrefour des échanges d’énergie en Europe, notamment entre m’Espagne et l’Allemagne.
La politique énergétique de l’Europe est guidée par le Pacte vert (Green Deal) mais surtout par les intérêts allemands qui voient aujourd’hui les graves conséquences de leur abandon de leurs centrales nucléaires.
Il y a danger pour la France à laisser Bruxelles gérer les échanges d’énergie en Europe quand on se souvient du black-out qui a frappé l’Espagne, il y a quelques mois.
Devant l’instabilité du réseau espagnol liée à une trop grande part d’énergies renouvelables, la France avait dû couper le lien énergétique qui reliait son réseau à celui de l’Espagne, afin d’éviter l’écroulement du réseau français et probablement européen.
Il semble que la Commission de Bruxelles veuille maitriser ces liens entre pays, ce qui priverait la France de cette coupure quia sauvé alors son propre réseau …
Voici un tweet de Documentaire et Vérité qui résume un article de fond paru dans La Tribune :
Ce qui se joue sur les réseaux électriques relève du délire …
La Commission cherche à reprendre la main sur les choix énergétiques des États, en imposant priorités et obligations sur les investissements transfrontaliers.
Plus qu’une coordination, une volonté de mise sous tutelle !
La Commission européenne compte ainsi désormais imposer des priorités et des obligations aux États membres, avec une facture basse estimée à 1200 milliards d’euros d’ici à 2040. L’urgence semble pouvoir tout justifier …
Le raisonnement de la Commission est simple: les États ont échoué dans les réseaux électriques. Ils ont sous-investi, mal planifié, défendu leurs intérêts nationaux au détriment de la « cohérence européenne ».
Résultat : l’Europe connait des réseaux saturés, des centaines de GW de renouvelables bridés, des interconnexions insuffisantes, et des dizaines de milliards de subventions pour compenser les dégâts.
Puisque les capitales n’ont pas su faire, Bruxelles entend décider à leur place. Le problème est que cette reprise en main ressemble moins à une vision industrielle qu’à un nouveau réflexe bureaucratique.
On ne corrige pas vingt ans de désinvolture infrastructurelle par des règlements, des calendriers contraignants et des procédures de validation centralisées.
Les réseaux ne se décrètent pas, ils se construisent lentement, au prix de conflits locaux, de choix technologiques et d’arbitrages politiques lourds.
Même Thomas Veyrenc, le DG du RTE a qualifié le paquet réseaux présenté à Bruxelles de :
faussement technique et réellement politique.
Il semblerait que la France ait enfin dû être forcée de prendre un peu la mesure de la folie en cours …
Pour la Tribune, Jacques Percebois résume l’un des problèmes majeurs :
L’Espagne produit beaucoup de solaire pendant la journée dont elle ne sait plus quoi faire. Elle voudrait pouvoir l’exporter vers les pays du nord, notamment l’Allemagne. Mais elle doit d’abord passer par la France, qui rechigne à payer pour l’infrastructure. Surtout, une injection massive d’énergie renouvelable déstabiliserait son propre marché, en faisant chuter les cours de l’électricité.
Derrière le discours sur la « coordination européenne » se profile ainsi un mécanisme bien connu :
la mutualisation des coûts d’échecs nationaux.
La France n’a pas désorganisé son système électrique. À la différence de ses voisins, elle a conservé un parc pilotable amorti, une production décarbonée à 95 % et des coûts système durablement inférieurs à ceux de ses voisins les plus EnRi (énergies renouvelables) zélés. Elle n’a pas saturé ses réseaux par une expansion désordonnée de capacités intermittentes mal raccordées …
Elle n’est donc en rien à l’origine du problème que Bruxelles cherche aujourd’hui à corriger dans l’urgence.
Pourtant il faut bien comprendre que derrière « la coordination européenne », il s’agit bien de faire payer aux systèmes encore fonctionnels le rattrapage de ceux qui n’ont cessé de faire de mauvais choix.
Ce nouveau paquet européen traduit une peur : peur de nouveaux chocs de prix, peur de black-out, peur de voir la transition énergétique s’enliser sous le poids de sa propre impréparation, peur que chacun ne découvre le degré d’amateurisme et de wishful thinking de l’édifice …
Alors la Commission fait ce qu’elle sait faire :
elle réglemente, elle encadre, elle surveille. Elle tente de transformer un échec matériel en problème de gouvernance.
Mais centraliser la décision ne crée ni cuivre, ni acier, ni acceptabilité locale …
D’autant qu’il y a dans cette nouvelle volonté un problème d’incitation majeur. Si les coûts des erreurs passées sont socialisés à l’échelle européenne, plus aucun État n’aura véritablement intérêt à faire des choix énergétiques robustes sur le long terme.
La solidarité devient une imposture lorsqu’elle transforme la prévoyance des uns en assurance tous risques pour l’imprévoyance des autres.
Et sur l’électricité, la France n’a littéralement AUCUNE raison de se faire imposer de nouvelles taxes pour encore lubrifier un Green Dream coûteux, inefficace, sur-subventionné, sous-pilotable, saturant les réseaux et vivant sous perfusion budgétaire de ses voisins …
L’article original dans La Tribune est disponible ici.
Le projet de la Commission européenne est ici.




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