Cimetière indien, une série qui aurait pu être excellente

Publié par le 21 Juil, 2025 dans Blog | 0 commentaire

Cimetière indien, une série qui aurait pu être excellente

Allociné présente la série Cimetière indien, diffusée récemment par Canal+ , de cette façon :

1995. Lidia, jeune recrue ambitieuse de l’anti-terrorisme, est envoyée à Peranne, pour enquêter sur le scalp d’un imam, aux côtés de Jean, gendarme désabusé, hanté par ses souvenirs de la guerre d’Algérie.

25 ans plus tard, l’ancien maire de Peranne est assassiné. Et alors que Lidia est au faîte d’une carrière en apparence irréprochable, Jean disparaît du jour au lendemain. Le passé que tous croyaient définitivement enterré refait surface …

Le titre de cet article laisse entendre que la série est de qualité mais que j’ai des réserves …

Ces réserves sont liées au fait que cette série répond trop parfaitement aux critères imposés par le Centre National du Cinéma (CNC) pour qu’il finance des films.

La glorification de la diversité est à l’oeuvre avec un casting des plus orientés réservant les rôles positifs aux racisés, et les rôles sombres aux Blancs.

Les principaux rôles sont tenus par Mouna Soualem, Denis Eyriey et Kamel Mahjoubi, tous trois excellents avec un Olivier Rabourdin (acteur fétiche d’Olivier Marchal) dans un rôle ambigu.

Dans les rôles sombres, on trouve des anciens d’Algérie qui n’ont pas digéré l’indépendance de 1962 et qui se sont regroupés dans une association de chasseurs dite d’extrême droite, Patria Nostra. Ils mettent le feu à des commerces tenus par des Algériens. Les rôles sont extrêmement caricaturaux.

A un autre moment, les enquêteurs vont rencontrer un maire qui est qualifié d’extrême droite par le seul fait qu’il ait une police municipale !!!

Pour avoir les subventions du CNC, il fallait aussi que la diversité sexuelle soit à l’honneur !

Cela fut fait de manière totalement incongrue, juste parce qu’il fallait cocher la case « Couple homosexuel ». Alors que le commandant, issu de l’immigration, menait l’enquête, à aucun moment, on ne pouvait soupçonner une quelconque inclination homosexuelle. Alors quand on le voit, un soir, sonner à une porte et se faire accueillir par un Noir qui lui roule un patin mémorable, on n’y croit pas du tout !

En choisissant un Noir homosexuel, les producteurs cochaient deux cases d’un coup !

On aurait pu passer sur ce genre de clichés progressistes qui sont devenus la règle dans les séries modernes, mais c’est le final qui fiche en l’air l’image globale positive de la série.

Les auteurs ont dû penser que l’on serait trop bête ou trop « à droite » pour bien comprendre le message véhiculé par le film …

Alors, ils ont terminé le film par une interview de l’enquêtrice principale qui développe, on ne peut plus clairement le message du film : la responsabilité éternelle de la France dans la colonisation de l’Algérie.

Et je vous le donne en mille : quelle radio a été choisie pour cette interview ?

France Inter, bien sûr !

On note d’ailleurs la jubilation du journaliste ravi des propos tenus !

Voici le verbatim de ce final « époustouflant » :

A Perane en 95, il a paru plus simple d’envoyer en prison un jeune homme innocent issu d’un milieu populaire que de s’attaquer aux vrais coupables, un groupe d’hommes blancs racistes. Lorsque vous parlez des vrais coupables, les patria nostra, ce groupuscule d’extrême droite, anciens d’Algérie, vous évoquez la responsabilité de la France d’avoir, et je vous cite, « contribué au moins passivement à créer leur radicalisation ». Oui, quand les patria nostra sont revenus d’Algérie, ils ont été oubliés, mis sous silence. Et c’est pour cela qu’ils ont pu passer à l’acte.

Nous avons, nous aussi, été responsables de les avoir laissés faire. Vous êtes en train de nous dire qu’il y aurait en France un racisme systémique ? Je crois que notre classe dirigeante et nos institutions, en général, sont héritières de très mauvaises habitudes dans leur jugement de l’autre et de l’étranger, des pratiques héritées de notre passé colonial. Les archives de la guerre d’Algérie ne sont pas toutes déclassifiées, et ça fait 60 ans qu’elle est finie, cette guerre.

Il est là le problème, le silence de la société française. Ce silence, c’est notre cimetière indien. C’est ce silence-là qui tue.

Vous aussi ? Vous avez longtemps gardé le silence ? Oui. J’avais peur de devenir un symbole, une excuse. Vous savez, la sanction sociale, c’est agréable de savoir que ça existe, c’est rassurant.

Moi, je suis la preuve que ce système fonctionne, en tout cas qu’il libère. Mais finalement, c’est moi la bonne histoire. Moi, je viens d’une famille qui a connu l’immigration et l’exil.

Ce sont des choses dont on n’a jamais pu parler à la maison. Et je crois que mon père n’a jamais pu sortir de ce silence. Et après sa mort, j’ai retrouvé dans ses affaires des extraits de poèmes recopiés à la main qu’il avait gardés toutes ces années.

Et ces poèmes, vous vous en souvenez ?

J’en ai retenu un de Jean Senac. La nuit fut longue, innommable la haine. Nous allons pardonner, mais nous n’oublierons pas afin que plus jamais la bête ne surgisse.

Nous connaissons le nom des pierres pour bâtir leur place, leur qualité. Nous allons rendre l’homme à l’homme. À la place des cris, nous allons mettre l’acte.

Le sang nous a brisés, le sang nous a sauvés. À nouveau le soleil bronze le corps du peuple. Dans les yeux du soleil, plantons notre certitude.

En conclusion

Je recommande de regarder cette série avec vigilance …

Sans l’interview finale qui gâche tout !

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