Dire que la Russie va envahir le monde, c’est être dérangé

Publié par le 17 Juil, 2025 dans Blog | 0 commentaire

Dire que la Russie va envahir le monde, c’est être dérangé

Lors de la conférence de presse du Chef d’Etat major des Armées, dépêché dans les médias pour semer la peur dans la population, Thierry Burkhard avait déclaré :

« La Russie constituera une vraie menace avant 2030. Et la France est son adversaire principal en Europe ! »

Le géopoliticien Emmanuel Todd lui avait ainsi répondu :

« Toutes ces visions d’une Russie qui veut envahir le monde ! On se demande si on est gouverné par des gens qui sont sérieux, qui savent lire, qui travaillent et regardent les données.

Des gens qui compulsent un peu les statistiques démographiques mondiales, qui regardent l’évolution de la population russe …

Pour dire que la Russie va envahir le monde, il faut être dérangé ! »

Malheureusement, je peux vérifier autour de moi que la Russie de Poutine fait peur. La Macronie prétend que la propagande russe est à l’oeuvre en France mais c’est une fable !

Le Français moyen qui ne consulte pas les réseaux sociaux et ne s’informe que par les journaux télévisés subit de plein fouet une propagande anti-russe intense.

Voila ce qu’en disait cet ancien officier du Renseignement Eric Denécé, avant qu’on le trouve « suicidé », dans sa voiture :

@nonditlaverite Transmettre leurs message est un devoir citoyen.. Une nouvelle page de l’histoire va s’ouvrir et il faudra choisir son camps. #ericdenece #alstom #france #media #propagande ♬ som original – Speed

Je dénonce ici le fait que les médias ne font pas la part des choses dans les responsabilités de la guerre en Ukraine. Des responsabilités que je trouve partagées entre une Administration américaine (démocrate) agressive contre la Russie via l’OTAN et Vladimir Poutine.

Pour éclairer le débat, voici un article du Saker francophone qui éclaire le façon dont Poutine voit le conflit qui l’oppose à l’Occident :

Poutine : le conflit entre l’Occident et la Russie
n’est pas une question d’idéologie

Dans une interview accordée à la chaîne de télévision russe Rossiya, le président Vladimir Poutine a donné un aperçu de l’évolution du point de vue de la Russie sur l’Occident.

Malheureusement, aucune transcription n’est encore disponible. Divers médias russes fournissent des extraits de l’entretien en anglais :

La Grande-Bretagne, la France et d’autres anciens empires continuent de reprocher à la Russie le démantèlement de leur puissance coloniale, a poursuivi le président russe, ajoutant qu’il pouvait encore percevoir cette attitude historique négative envers son pays

Le bras de fer ne concerne que des intérêts géopolitiques, a déclaré le président russe

Je n’ai pas encore trouvé l’interview complète. Mais ces tweets de Djole comprennent quelques citations et extraits vidéo sous-titrés :

Dans une interview avec Pavlo Zarubin, un journaliste bien connu de la télévision d’État russe, Poutine a évoqué les profonds malentendus qu’il attribuait initialement, à tort, à des différences idéologiques. Mais avec le temps, souligne-t-il, il est devenu évident que le fond du problème n’était pas l’idéologie, mais autre chose : les intérêts.

« Je pensais que les idées contraires avec l’Occident étaient principalement idéologiques. Cela semblait logique à l’époque : l’inertie de la guerre froide, des visions différentes du monde, des valeurs, de l’organisation de la société », a déclaré Poutine.

« Mais même lorsque l’idéologie a disparu, lorsque l’Union soviétique a cessé d’exister, le même écart, presque systématique, par rapport aux intérêts de la Russie s’est maintenu. Et ce n’était pas à cause d’idées, mais à cause de la recherche d’avantages géopolitiques, économiques et stratégiques. »

« Le monde ne respecte que ceux qui peuvent se protéger », a-t-il déclaré. « Tant que nous ne montrerons pas que nous sommes une puissance indépendante et souveraine qui défend ses intérêts, personne ne nous traitera d’égal à égal. »

Ma première pensée en lisant cela a été « pourquoi a-t-il mis si longtemps ? ». Pendant la guerre froide, on m’avait endoctriné avec le conte de fées des libertés occidentales contre les méfaits du communisme oriental. Mais pour ma part, je n’ai jamais accepté ce point de vue. L’animosité occidentale envers la Russie remonte à plusieurs siècles (peut-être même avant le grand schisme de 1054). La lutte contre les « méfaits du communisme » n’était qu’une variante contemporaine de cette animosité.

On pourrait qualifier cela d’idéologique, mais je pense que cela a toujours été et reste une question de cupidité. Il y a un camp dans ce conflit qui semble ne jamais en avoir assez et qui convoite donc les richesses de la Russie. Comment expliquer autrement la marche de Napoléon sur Moscou ou la guerre britannique en Crimée ? (Voir Karlov1 qui écrit un peu plus sur l’aspect « idéologique » de cette affaire).

Mais pourquoi a-t-il fallu attendre 2022 pour que Poutine et la Russie acceptent les conséquences de cette prise de conscience ?

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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