
On se souvient des propos haineux de Mathieu Kassovitz :
« La France trimballe depuis très longtemps un problème, de racisme.
Il n’y a pas de Français de souche ! Enfin, si, il y a des Français de souche, ça s’appelle des fins de race !
Ils vont se mélanger aux autres et tant mieux pour nous tous ! Bienvenue, les gars ! Et il n’y a pas de raison d’être énervé ! »
Charles Consigny avait déjà épinglé l’acteur en dénonçant les leçons haineuses, francophobes, et blancophobes et ce racisme des acteurs gauchistes :
Entre deux fêtes et deux déjeuners au festival de Cannes payés par des producteurs gavés d’argent public, il vient donner des leçons et je trouve ça insupportable !
Mais, c’est Philippe de Villiers qui avait apporté, on s’en souvient, à Mathieu Kassovitz la réponse la plus policée mais au final la plus cinglante :
Voici la vidéo de son intervention sur CNews suivi du verbatim qui devait absolument figurer dans ce blog :
Monsieur Kassovitz, je lui réponds gentiment.
Au français de souche, tout recroquevillé sous la mitraille, enmitouflé de honte, furtif sous les quolibets, je voudrais, Éliott, Geoffroy, rendre les honneurs.
Il fut le pied-mère * qui offrit les plus beaux greffons d’un peuple, d’un vieux peuple, qui a plus de deux mille printemps.
Le français de souche, il a façonné notre regard sur le jardin de paradis qu’on appelle la France, et il a versé en nous, au fil du temps, la sève, le sang, les larmes de ses bornages, de ses plaies, de ses rêves tramés dans les toges (?) d’un songe.
Le français de souche, on peut le retrouver, on peut le reconnaître, il suffit de traverser la France.
Tenez, là, je le vois, là, au bout d’un champ, français de souche, cet homme qui peine, seul, cassé avant l’âge … Français de souche. En fait, il marche dans l’ombre portée des pas de son aïeul multiple. Ce petit paysan, qui depuis mille ans travaille la même terre, creuse le même sillon, et inspire le vers précieux ** :
Deux mille ans de labeur ont fait de cette terre un réservoir sans fin pour les âges nouveaux.
Mille ans de votre grâce ont fait de ses travaux un reposoir sans fin pour l’âme solitaire.
Cette âme solitaire, ce petit paysan, anonyme, oublié, qui marche entre les épis mûrs et les blés moissonnés, entre les cribleuses de Courbet et l’Angelus de Millet. Ce petit paysan, sansqu’on le sache, parce qu’on l’a oublié, il a inventé notre pain quotidien.
Et puis un peu plus loin, un peu plus haut, si on descend du côté des Causses de l’Aveyron, on voit un petit berger, frêle, qui n’en revient pas de ce qu’il a fait. Ce petit berger, il a oublié, dans une enfractuosité, peut-être dans une souche de frêne, une souche encore, une souche française, il a oublié sa tartine de lait de brebis moisi, et ça donne un art de la table qui est envié dans le monde entier. Il a inventé, ce petit berger de l’Aveyron, il a inventé le Roquefort.
Et puis, plus à l’ouest, le long de la Garonne, il y a un autre petit Français de souche, là aussi oublié, qui de père en fils, entre les ceps torturés par le temps, de père en fils, a foulé, pressé son raisin d’or et de pourpre. Et ce petit vigneron qu’on a oublié, il a inventé le château d’Yquem.
Et puis il y a un peu plus loin, au creux de la Creuse, dans une vallée, une abbaye, Fontgombault. Et là, il y a un moine copiste, il a enluminé la France dans son scriptorium grégorien, de parchemins savants.
Et lui répondant, accroché à la toiture de plomb de la cathédrale de Chartres, il y a un petit sculpteur qu’on ne connaîtra jamais et pourtant génial. Ce petit sculpteur, c’est un sculpteur de gargouille. Il est là, tout là-haut et on ne sait plus, on a oublié qu’en fait, il a fait vibrer la France des hautes nefs immémoriales et qu’il a laissé derrière lui l’accord parfait du Burin sur la pierre et du souffle de l’esprit.
Et puis regardez qui vient vers vous, qui court … La petite Pastourelle, depuis la Lorraine. Elle court. Elle a abandonné ses moutons … Pour sauver la France ! Elle sera célébré tard, plus tard, beaucoup plus tard, par un instituteur, le hussard noir de la République qui va brandir son étendard et son anneau, devant ses élèves et qui chaque matin, va faire monter, derrière le tableau noir des blouses grises, le soleil d’Austerlitz !
Et puis, plus près de nous, encore, à Montmartre, dans les bistrots de Montmartre, tout près d’ici, il y a un petit brin de femme qui se promène, qui est méprisée, qui n’est pas écoutée, qui chante à tue-tête l’Hymne à l’amour. La plus belle chanson française ! Et dans l’Hymne à l’amour, elle chante cette phrase qui est typiquement française :
Si tu me le demandais, je renierais ma patrie, je renierais mes amis.
C’est très Français de souche, ça ! Ça veut dire que, pour un Français, l’amour est plus fort que tout ! Et finalement, quand on a besoin d’eux, ceux qui renient leur patrie, par amour, ils la retrouvent !
Et puis il y a, et je pense à Monsieur Kassovitz, il y a, qui descendent le Rhône, deux frères, un petit frère, un grand frère. Il y en a un qui s’appelle Auguste, l’autre qui s’appelle Louis. Auguste et Louis Lumière ! Ils ont inventé le cinématographe, pour permettre à Monsieur Kassovitz qui leur dit, à sa manière, sa reconnaissance pour les Français de souche qu’ils sont, puisqu’ils sont des Français de souche lyonnaise ! Ils ont inventé le cinématographe pour permettre à Monsieur Kassovitz d’exister et de prospérer par l’image.
Et puis, j’allais oublier, dans Paris, tout près d’ici, entre les Champs-Elysées et le Panthéon, deux millions de Français de souche qui se sont levés, au petit matin, pour suivre un corbillard d’un Français de souche qui a chanté toutes les souches françaises, comme personne ! Et qui a chanté aussi sa filiation, sa propre filiation, fidèle, enfin, au sang qu’ont versé dans mes veines mon père, vieux soldat, ma mère vendéenne? C’était un Français de souche et de plume intemporel. Il s’appelait Victor Hugo !
Voyez, j’invite les téléspectateurs et les auditeurs, en cet instant où je parle des Français de souche, à regarder, écouter ce grouillement d’hommes simples, cette foule chantante, ce murmure inconnu, d’un vieux peuple qui ne veut pas mourir. Ce vieux peuple, il sent qui monte en lui et qui descend en lui, ses ascendants, comme sur une autre échelle de Jacob …
Français de souche, d’écorce, de sève et de ramage, auprès du vieux chêne millénaire de Vincennes qui abrite les pauvres parmi les plus pauvres et la main de justice.
Il invente ainsi l’Etat qui enfante ainsi la France éternelle …
Français de souche et fier de l’être !
Philippe de Villiers sur CNews.
* Pied-mère : Un pied mère, ou plante-mère, est un végétal de grande taille, adulte, qu’il est possible de bouturer ou pour lequel il est possible de récupérer un semis.
** Vers extrait du poème de Charles Péguy : Présentation de la Beauce à Notre Dame de Chartres.




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