Ivan Rioufol : s’ił n’en reste qu’un, il sera celui-la !

Publié par le 20 Jan, 2022 dans Blog | 3 commentaires

Ivan Rioufol : s’ił n’en reste qu’un, il sera celui-la !

Les habitués de l’émission L’heure des Pros 2 le connaissent très bien dans le rôle du pourfendeur de la politique tout-vaccin du gouvernement !

Il se retrouve souvent face à Jean-Claude Dassier qui, lui, défend à tout prix le vaccin et qui est prêt pour la quatrième, la cinquième dose, etc …

Pascal Praud est souvent obligé de les séparer avant qu’ils n’en viennent aux mains. Même s’il est parfois excessif, Ivan Rioufol est l’un des rares journalistes à oser braver la bien-pensance vaccinale.

En hommage à son courage, je relaye aujourd’hui, l’un de ses éditos paru dans le FigaroVox :

Crédit photo : François BOUCHON / Le Figaro

« L’État hygiéniste défigure la démocratie »

L’hygiénisme partage avec le wokisme un manichéisme débile: il divise le monde entre gentils et méchants.

Bonne nouvelle: des intellectuels français s’inquiètent de la propagation du «wokisme» américain, avatar de l’« antiracisme » des années 1980 et de ses interdits. Mauvaise nouvelle: ces défenseurs de la liberté de penser ne voient rien de l’idéologie hygiéniste qui défigure les démocraties libérales, en France singulièrement, au prétexte de lutter contre le Covid. À la Sorbonne, durant deux jours, des penseurs ont choisi de déconstruire les déconstructeurs: aux États-Unis, ces derniers imposent leur ordre moral dans des campus. Leur dialectique conflictuelle, qui fait du «dominé» la victime sacralisée, s’infiltre aujourd’hui dans des universités françaises et somme les minorités de s’éveiller (woke). Cette réactivité d’une intelligentsia contre un politiquement correct étouffant est un heureux réveil. Cependant le même danger né de l’hystérie sanitaire laisse ces «intellos» mutiques.

L’intolérance des fanatiques n’est pourtant pas la marque du seul «diversitisme», qui exècre l’homme blanc occidental et hétérosexuel. Les convertis à la société médicale, qui approuvent ses dogmes et ses excommunications, portent de semblables travers. Wokisme et hygiénisme partagent un manichéisme débile: il divise le monde entre gentils et méchants. Ces doctrines sont mises au service d’un pouvoir qui se voudrait hégémonique. Elles appliquent une brutalité qui écarte les parias. Il y a une hypocrisie, chez les intellectuels, à dénoncer la chasse aux sorcières menée au nom de la race et du sexe, sans rien voir de la traque aux dissidents lancée au nom de la santé. Dans les deux cas, la morale se joue du droit. Ces deux mondes portent la terreur des éradicateurs.

Aux cris de: «Macron, on t’emmerde!», la foule qui a manifesté samedi, après l’insulte d’Emmanuel Macron aux non-vaccinésJ’ai très envie de les emmerder»), ne se réduit pas à la caricature d’«antivax» illuminés. Ces citoyens, vaccinés compris, alertent sur les dérives d’une démocratie qui perd la raison à force de subir les paniques déversées par l’État. «Ce dont j’ai le plus peur, c’est de la peur», disait Montaigne. Des médecins réclament l’emprisonnement de confrères «désinformateurs», coupables de demander de la mesure avant toute chose. Dans Le Parisien, un hématologue et un avocat suggèrent la poursuite au pénal de non-vaccinés qui transmettraient le virus, sans s’arrêter aux vaccinés contaminants. Dans un sondage Sofres, 51% des Français approuveraient que les non-vaccinés, qui ne sont pas dans l’illégalité, paient tout ou partie de leurs frais d’hospitalisation, en récusant le système de la Sécurité sociale.

Une fois de plus, un peuple indigné doit pallier la somnolence des élites: elles se montrent incapables de mesurer la gravité des atteintes aux libertés portées par l’hygiénocratie.

C’est une philosophe proche de La France insoumise, Barbara Stiegler, qui rappelle (Libération, lundi) le sens de la liberté telle que l’entendaient les Lumières, c’est-à-dire «la capacité de raisonner par soi-même» et de respecter «le consentement libre et éclairé». Elle écrit: «Réduire les immenses cortèges de cet été à des foules haineuses, irrationnelles et indifférentes au bien commun aura été l’une des opérations médiatico-politiques les plus malhonnêtes de cette crise sanitaire.» Au prétexte de sauver des vies, des «humanistes» de salons appliquent la ségrégation aux anti-passe. Ces belles âmes font peur aux enfants et leur empoisonnent la vie, les obligeant de porter le masque à l’école et de vivre dans la méfiance du voisin. Des suicides de jeunes sont leurs œuvres.

Passe discriminant

«Le passe vaccinal, ce n’est pas notre modèle de société», jure Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement (Europe 1, mardi). Cependant, il est aisé de constater que le biopouvoir n’a tenu aucune de ses promesses. Il prend goût à son autoritarisme aux effets immédiats. Depuis deux ans, les mesures liberticides provisoires ont été prorogées dans des états d’exception permanents. Or, comme le rappelle aussi la philosophe Monique Canto-Sperber (L’Opinion, mardi), «les libertés ne peuvent être une variable d’ajustement». Rien ne justifie sanitairement ce passe discriminant, approuvé à son tour par le Sénat, mercredi. Ce laissez-passer sert à tordre le bras aux 8% de Français qui ne veulent pas se faire vacciner avec un produit décevant ou qui réclament des vaccins traditionnels. Lundi, le sénateur Claude Malhuret a estimé: «Si tout le monde était vacciné, il n’y aurait plus de problème.» Ceux qui voyaient le communisme s’effondrer estimaient qu’il en fallait davantage pour que cela marche. Ainsi raisonnent les idéologues. Imperméables aux faits qui contredisent leurs croyances. Faut-il leur rappeler les folies furieuses des régimes obsédés par la pureté sanitaire et la mise au ban des pestiférés ?

Jamais la pensée libérale, antidote des totalitarismes, n’a autant manqué à la France qu’en ces moments de défiances. «Le fascisme n’a pas été autre chose qu’une atroce exploitation de la connerie», a écrit Romain Gary (La nuit sera calme). Un même constat s’ébauche avec l’incessante propagande apocalyptique relayée par des morticoles et des médias de Panurge. Or ce catastrophisme est largement artificiel. Les marchands de peur refusent de constater que le variant Omicron devient majoritairement un mauvais rhume et que la vaccination de masse fait s’enflammer l’épidémie. Le libéralisme, dont les Républicains étaient les dépositaires supposés, est une pensée qui s’étiole. Jamais l’État n’a été aussi envahissant, oppressif, intrusif. Jamais les libertés individuelles n’ont été autant piétinées. Seules quelques figures, comme le député européen François-Xavier Bellamy, osent alerter sur les dangers du passe et le délitement de l’État de droit. Le spectre d’une société aseptisée construite sur le contrôle social, le flicage et la dénonciation laisse de marbre les défenseurs de la démocratie et de la république. Un constat: Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour sont les seuls qui ont su s’écarter de la démence collective.

L’école de la peur

La grève dans l’Éducation nationale, jeudi, annonce-t-elle le «dégel» des contestations? En mettant en cause le centralisme technocratique de l’État hygiéniste, les syndicats contestent à bon droit une méthode de gouvernement. En réclamant plus de protections sanitaires, ils font l’erreur de montrer leur peur face aux élèves.

Ivan Rioufol pour le FigaroVox.

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3 Réponses à “Ivan Rioufol : s’ił n’en reste qu’un, il sera celui-la !”

  1. « Toutes les fois que la tyrannie s’efforce de soumettre la masse d’un peuple à la volonté d’une de ses portions, elle compte parmi ses moyens les préjugés et l’ignorance de ses victimes. » a écrit Condorcet.

  2. Toute la lucidité de I Roufiol qui nous change des debiles du gouvernement et du pseudo progressisme…

  3. Je note qu’il a oublié Nicolas Dupont-Aignan et Florian Philippot qui sont tout de même ceux qui prennent le plus gros risque, depuis le début en s’engageant clairement, certes avec un but électoral, aux côtés des manifestants.

    Merci à M. Rioufol d’être, à la télévision, le plus fervent des défenseurs des « ANTI-PASSE-VACCINAL » et non des anti-vax comme s’entêtent à les qualifier, par pur calcul politique, « l’establishment » mais aussi les corrompus, les incompétents et les peureux.

    Qui va oser se positionner contre ces idées anticonstitutionnelles en matières de liberté, d’égalité et de fraternité?

    Pour rassembler au second tour, le retour des libertés et l’abolition du passe-vaccinal pourrait bien devenir la pierre angulaire en matière de scrutin, mais pas que car « manu » veut enfermer ses rivaux dans ce carcan.

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