Je me sens dissident dans mon propre pays !

Publié par le 18 Juin, 2025 dans Blog | 0 commentaire

Je me sens dissident dans mon propre pays !

Que ce soit pour la gestion du Covid, pour la politique de l’Union européenne, pour la victoire de Trump ou pour la guerre en Ukraine, e me sens dissident en France !

Je parle principalement des médias qui dans ces trois cas ont perdu, pour la plupart, tout esprit critique et ne font que relayer la propagande gouvernementale.

Il y a un abime entre les informations délivrées par les grands médias et celles qui circulent sur les réseaux sociaux. Je le mesure souvent dans mon entourage où certaines personnes ne s’informent que par les journaux télévisés de TF1 ou de France 2.

Parmi ces gens-là, beaucoup sont persuadés :

  • que les vaccins ARN sont efficaces et sans effets secondaires,
  • que Macron a remarquablement géré la crise du covid,
  • que l’Europe est une bonne chose pour la France,
  • que Trump n’est qu’un inculte, un rustre et un salopard,
  • que Poutine est l’unique responsable de la guerre en Ukraine.

Sur tous ces points-là, je pense exactement le contraire !

Concernant la guerre en Ukraine, voici un excellent article de fond de Valeurs actuelles qui montre combien le clan occidental n’a pas été honnête et a fait fausse route en Ukraine :

Ukraine : les preuves du parti pris occidental

Les révélations s’accumulent sur l’attitude pro-ukrainienne des Occidentaux dès la révolution de Maïdan, en 2014. Après l’implication de la CIA documentée par les médias américains, voici le témoignage d’un Français sur l’instrumentalisation des observateurs “neutres” de l’OSCE.

Dans une enquête fouillée publiée le 25 février 2024, le New York Times confirma l’ampleur de l’engagement de la CIA aux côtés de l’Ukraine de longues année avant l’invasion russe. Une donnée cruciale volontiers masquée au début du conflit dans le narratif occidental. Avec ses 12 bases secrètes dont la construction commença dès la révolution de Maïdan, en 2014, adossées à la frontière avec la Russie, les espions de Langley auront bâti en huit ans « l’un des plus importants partenariats de renseignement de Washington contre le Kremlin ». Un an plus tard, en mai 2025, un témoignage autorisé documente cette fois le biais politique avec lequel a travaillé, jusqu’à la déflagration du 24 février 2022, la mission internationale nommée en mars 2014 pour observer – en théorie, en totale impartialité – la guerre civile dans le Donbas. Une pièce à conviction supplémentaire, épaisse de 800 pages, dont voici les principaux éléments saillants.

Rappel des faits.

La guerre civile éclate au Donbas le 13 avril 2014, dans la foulée du coup de force des nationalistes sur la place Maïdan, à Kiev, du 18 au 23 février, qui renverse le président Viktor Ianoukovitch, jugé trop prorusse. Aussitôt, le nouveau pouvoir et ses alliés occidentaux accusent Moscou d’attiser en sous-main les séparatistes russophones. Les parties prenantes s’accordent alors pour envoyer sur place une mission d’observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), référence mondiale pour les sujets de sécurité collective et de processus électoral depuis la Guerre froide. Sa Mission spéciale d’observation en Ukraine (MSOU) comprendra jusqu’à près d’un millier d’experts de toutes nationalités qui opéreront de part et d’autre de la ligne de front, sur l’ensemble du territoire ukrainien, jusqu’au 24 février 2022.

Entre rapports officiels et réalités du terrain, les limites d’une mission de paix

​Durant huit ans, les observateurs alimenteront des rapports officiels destinés à offrir une base factuelle aux parties prenantes et aux membres de l’OSCE pour enrichir leur compréhension politico-militaire de la crise. Si quelques étincelles seulement avaient suffi à allumer le brasier de la guerre civile, tant les rancœurs s’étaient accumulées dans le Donbas contre Kiev, ces experts estiment très vite, cependant, que les premiers revers militaires des insurgés ont probablement conduit Moscou à entrer discrètement dans la danse. Dès juillet 2014, ils notent que le rapport de force s’inverse sensiblement, ce qui incitera d’ailleurs Kiev à signer les accords de Minsk dès le 5 septembre. Mais rapidement, le cessez-le-feu vole en éclats et le Donbas s’embrase à nouveau, jusqu’aux accords de Minsk II, le 11 février 2015. Un texte dont l’ancien président français François Hollande et l’ex-chancelière allemande, Angela Merkel, qui participèrent aux négociations avec le président russe, laissèrent entendre qu’il avait pour seul objectif de permettre à Kiev de gagner du temps pour se réarmer.

Un parti pris que l’observateur français Benoît Paré, déployé plusieurs années en Ukraine, simple rouage de la mission de l’OSCE mais rodé par de nombreuses missions précédentes, touche du doigt dès son arrivée, en 2015. Lors d’une présentation, raconte-t-il dans son livre-document, le porte-parole de nationalité canadienne détaille avec enthousiasme son travail auprès des médias ukrainiens et internationaux, tout en avouant ne rien organiser à l’intention des médias des zones séparatistes russophones. Il se justifie ainsi :

À quoi sert-il d’organiser des conférences de presse à Donetsk où il n’y avait pas de vrais journalistes, mais uniquement des propagandistes pro-russes qui déformeraient tout ce qu’on leur dirait ?

Des données “escamotées des rapports pour défendre un agenda politique”

​Dès sa première patrouille, à Kramatorsk, dans le Donbas, côté ukrainien mais non loin de la ligne de front, Benoît Paré retrouve le biais noté au quartier général de la MSOU. Son équipe est interpellée par des civils qui lui expliquent : quand des explosions retentissent, eux et leur famille vivant de l’autre côté s’appellent mutuellement pour se briefer et tenter de parer les coups ; or, au fur et à mesure de leurs échanges, ils sont parvenus à la conclusion que les séparatistes ciblent précisément les positions de l’armée ukrainienne quand celle-ci vise de manière aléatoire les villages séparatistes. Benoit Paré raconte :

Vrai ou faux ? C’était en tout cas leurs témoignages. Quand nous rentrâmes à la base, le chef de patrouille confia être mal à l’aise à l’idée de rapporter des informations qui ne plairaient pas à la hiérarchie. C’était de l’autocensure sur un seul rapport, mais l’expérience de plusieurs années au Donbas me persuada plus tard que le témoignage recueilli ce jour-là reflétait bien une tendance générale.

Et les chiffres non édulcorés des victimes du conflit données par les organisations internationales vont dans ce sens. Entre 2014 et 2021, l’Onu dénombre près de 14 500 morts, avec un taux de pertes supérieur de moitié du côté séparatiste. Les conclusions sont identiques avec les statistiques maison, témoigne Benoît Paré, qui les a personnellement compilées pour l’année 2018 et a demandé – en vain – leur publication. Ses tableaux avaient le tort de démontrer que les déclarations des autorités et des médias ukrainiens, qui « suggéraient que toutes les victimes du conflit étaient causées par les Russes ou accusaient implicitement l’autre partie de ses propres bombardements », étaient fausses.

​Ces données furent donc « escamotées des rapports pour défendre un agenda politique » . À défaut, Benoît Paré les présenta à l’ambassade de France, qui avait justement pris l’habitude de réunir les observateurs français à huis clos pour apprendre ce que l’OSCE gardait pour elle, « par souci de ne pas froisser Kiev ». Un diplomate parisien lui rétorquera un jour :

Il ne faut surtout pas publier les vrais chiffres, car cela pourrait pousser les séparatistes à avoir encore plus d’exigences.

D’autres s’efforcèrent même de masquer en amont la réalité de cette guerre. Benoît Paré rapporte que des responsables de l’OSCE falsifièrent les rapports pour en inverser la preuve accusatoire au détriment des insurgés. Coïncidence ? Il s’agissait à chaque fois de l’œuvre d’Américains fortement suspectés d’être en cheville avec la CIA ou avec le SBU, le service de renseignements ukrainien.

​Ce que j’ai vu en Ukraine, de Benoît Paré, L’Artilleur, 800 pages, 23 €.

Mériadec Raffray pour Valeurs actuelles.

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