
L’assassinat de Charlie Kirk, influenceur « star » des jeunes conservateurs américains, a provoqué une onde de choc aux Etats-Unis.
La publication de vidéos célébrant ce meurtre démontre la violence de l’extrême-gauche, et a provoqué des centaines de licenciements. Pas d’émeutes dans les rues mais un problème démocratique : où s’arrête la liberté d’expression et où commence l’apologie du meurtre ?
Vous venez de lire l’introduction d’un article de la Sélection du Jour dont voici la suite :
Le meurtre de Charlie Kirk a déclenché
une révolte contre l’activisme de gauche
Charlie Kirk, influenceur conservateur de premier plan aux États-Unis, a été assassiné le 10 septembre alors qu’il débattait sur un campus en Utah. Fervent soutien de Donald Trump, l’engagement de Kirk était de répondre à l’activisme de gauche dans les écoles, en réarmant les jeunes conservateurs dans la « guerre culturelle ».
Le meurtrier présumé a été rapidement appréhendé et les preuves déjà nombreuses laissent peu de doutes sur sa culpabilité, qui pourrait lui valoir la peine de mort. C’est un jeune homme de 22 ans, que sa famille (conservatrice et proche des mormons) décrit comme s’étant radicalisé à gauche une fois entré à l’université. Il partageait d’ailleurs un appartement avec un « partenaire » transgenre (un jeune homme en cours de transition…). L’onde de choc est immense aux États-Unis, alors que les grands médias européens ont très vite éludé le sujet – dès que l’identité du suspect a commencé à se dessiner…
Une première constatation s’impose : cet assassinat politique n’a provoqué aucune émeute ni aucun appel à la vengeance (contrairement aux semaines de violence extrême ayant secoué plusieurs grandes villes américaines après la mort de George Floyd, en juin 2020). Dans le monde parallèle des réseaux sociaux cependant, on a assisté à des torrents de haine et de joie malsaine, venant de militants persuadés que Donald Trump et Charlie Kirk étaient comparables à Adolf Hitler et son acolyte Goebbels … L’événement permet de se rendre compte de la déconnexion d’une partie des jeunes, qui étudient dans des universités dominées par des syndicats étudiants et des professeurs d’extrême gauche, où le wokisme est l’horizon indépassable du progressisme. Un sondage de YouGov (10 septembre 2025) indique que 24 % des personnes s’identifiant à l’extrême gauche trouvent normal de célébrer la mort d’un adversaire (contre 3 % à l’extrême droite) ! Il faut rappeler que, depuis 2016, les dirigeants du Parti démocrate n’ont eu de cesse de qualifier Donald Trump et ses électeurs d’abord de « déplorables » (Hillary Clinton en 2016), puis carrément de « danger existentiel pour l’Amérique » (Joe Biden pendant sa présidence), et pour finir de « fascistes » (Kamala Harris, désignant Trump pendant la campagne de 2024). Pour des esprits immatures, s’informant quasi exclusivement sur des réseaux sociaux dédiés à des communautés fermées où le débat contradictoire n’existe pas, de tels discours incitent à passer à l’acte. Si l’adversaire est un « raciste, fasciste, néonazi », l’éliminer vous fait accéder à un statut de héros.
L’art du débat était parfaitement maîtrisé par Charlie Kirk, et ses adversaires enrageaient de ne pas pouvoir lui « prouver qu’il avait tort » (« Prove me wrong » était le slogan des débats). Le monde du wokisme étant divisé entre « éveillés » (donc les « bons ») et « oppresseurs », à quoi bon débattre ? L’adversaire doit disparaître … Il reste que cet assassinat a profondément choqué les Américains : il est facile d’exagérer la portée des réseaux sur la population en général. Les dirigeants démocrates ont bien compris le danger, alors que leur Parti reste en ruines depuis la défaite de 2024. L’intervention du vieux politicien Bernie Sanders – à la gauche de la gauche – a été particulièrement remarquée par sa sobriété et sa clarté : un appel à l’unité et une condamnation ferme du meurtre. De nombreux modérés témoignent de leur écœurement en déclarant quitter le Parti démocrate, alors qu’une part importante des militants radicaux plus jeunes restent dans le déni : de nombreuses « fake news » ont circulé, voulant faire croire que l’assassin était en réalité un extrémiste de droite. Ils ne peuvent pas concevoir qu’un tel acte puisse venir du « Camp du Bien ». C’est le même déni qui règne chez les grands médias européens, où domine l’argument du « Il l’a bien cherché ! ».
Les représailles sont bien réelles néanmoins – toujours par le biais des réseaux sociaux. Les médias rapportent qu’en quelques jours, plusieurs centaines de licenciements ont été infligés à des salariés ayant bruyamment exprimé leur joie auprès de leurs collègues et sur les réseaux. Quelle est la limite entre la liberté d’expression et l’apologie du meurtre ? Certains justifient cette campagne de représailles après des années de « cancel culture » imposée par la gauche : Se réjouir d’un meurtre est un signe de sociopathie. On peut alors comprendre que des individus occupant des positions importantes (professeurs, pilotes, journalistes) en paient les conséquences. Le problème est que ce genre de réaction s’arrête rarement sur une ligne raisonnable. Et l’attitude du vice-président J. D. Vance ou encore d’Elon Musk – qui appellent ouvertement à dénoncer ceux qui célèbrent la mort de Kirk – ouvre la porte à des dérives. Des « chasseurs de têtes » se coalisent pour débusquer les fautifs sur les réseaux et mettre leurs identités sur la place publique. De l’autre côté, les personnalités conservatrices hésitent à poursuivre les débats, tant ils craignent pour leur vie.
Ludovic Lavaucelle pour la Sélection du Jour.




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