L’avortement, oui mais …

Publié par le 5 Oct, 2020 dans Blog | 0 commentaire

L’avortement, oui mais …

Je crois que je n’ai jamais publié un article concernant l’interruption volontaire de grossesse dans ce blog.

D’abord, parce que je me sens peu légitime à aborder un sujet qui regarde avant tout les femmes et leurs droits.

Mais, il y a quelques semaines, j’avais été extrêmement choqué par un amendement voté, une nuit, en catimini, par les députés-ayatollahs du progressisme macronien.

Cet amendement ne concerne pas l’IVG, mais l’IMG (Interruption médicale de grossesse). La loi  ajoute ainsi aux motifs actuels de recours à l’IMG,  celui de « détresse psychosociale » et ceci jusqu’au 9 ème mois de grossesse !

La première remarque tient dans le caractère extrêmement vague du motif de « détresse psychosociale » dont on imagine facilement que certains en feront l’interprétation la plus extrême.

Mais cette information m’avait surtout imposé l’image abominable et insupportable de la « mise à mort » d’un bébé totalement formé. J’ai employé volontairement le terme violent de « mise à mort » pour provoquer les tenant d’un droit à l’avortement sans limites et qui ont toujours nié qu’en avortant on supprimait une vie ! Une vérité sans doute trop lourde à assumer pour eux !

Mais l’accouchement doit-il être considéré vraiment comme l’instant zéro de la vie ? Quelques minutes avant celui-ci, il n’y aurait pas de vie ? Chacun répondra à cette question en conscience.

Pour approfondir le sujet de l’IMG, on pourra lire cette excellente tribune parue dans le FigaroVox :

« IMG jusqu’au 9 ème mois pour ‘‘détresse psychosociale’’: le danger d’un motif imprécis »

Mais ce matin, j’ai pris connaissance d’une deuxième information concernant la loi de bioéthique qui m’a décidé à en parler ici.

Les députés de la majorité ont repoussé le délai de la possibilité de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) de 12 à 14 semaines de grossesse.

Le développement du foetus est le suivant (source Doctissimo):

  • 9 ème semaine : l’embryon devient foetus,
  • 10 ème semaine : la majorité des organes sont en place,
  • 11 ème semaine : les os apparaissent,
  • 12 ème semaine : le sexe se précise. Les premiers réflexes apparaissent,
  • 13 ème semaine : le sens du toucher apparaît,
  • 14 ème semaine : Il peut sucer son pouce, serrer les poings et bouger les yeux.

L’échographie donne l’image suivante :

C’est une interview du docteur Rochambeau, gynécologue-obstétricien, et président du syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France, par le magazine L’Incorrect, qui a motivé cet article.

Avant d’en reproduire un extrait, il est nécessaire de préciser que le docteur Bertrand de Rochambeau est la bête noire des pro-avortement sans limites. Il a toujours refusé de pratiquer lui-même l’avortement qui correspond selon lui « à retirer une vie ». C’est ce qu’il avait dit dans une interview donnée au magazine Quotidien (voir cet article).

Cela lui valut la condamnation d’Agnès Buzyn et de Marlène Schiappa. Le Conseil de l’Ordre, quant à lui, n’avait pas condamné ses propos mais lui a rappelé que la loi l’obligeait à transmettre la demande et le dossier médical en question à un confrère qui accepte de pratiquer l’avortement.

Voici donc l’extrait (terrible) de l’interview  du professeur Rochambeau par l’Incorrect :

Plusieurs députés souhaitent rallonger de deux semaines le délai légal de l’avortement Pouvez-vous nous décrire médicalement ce qu’est un avortement à quatorze semaines de grossesse ?

C’est une opération sous anesthésie générale qui consiste à broyer les organes de ce qui n’est plus un embryon, mais un foetus. Par exemple, la tête est calcifiée : il faut d’abord la broyer avec une pince, in utero, pour pouvoir le sortir par le col de l’utérus. Si ce n’est pas fait, le col pourrait se dilater et créer une béance, ce qui fera que pour les prochaines grossesses la femme aura un risque accru de faire une fausse couche ou un accouchement prématuré.

A une autre question, le docteur Rochambeau a vertement répondu :

À ce sujet, dans le rapport il est écrit « les états d’âme de professionnels n’ont pas à influer sur le droit des femmes à avorter » Que vous inspire cette déclaration ?

Sans commentaire. Les états d’âme des députés n’ont pas à influer sur la pratique médicale.

Je mesure le risque, en parlant crûment de la réalité de l’avortement, de passer pour un affreux  réactionnaire misogyne.

Mais on peut être, comme moi, pour le droit à l’avortement, tout en pensant qu’il ne doit pas être pratiqué dans n’importe quelles conditions.

On peut également déplorer que le volet promotion des moyens de contraception qui figurait dans la loi sur l’IVG de Simone Weil, n’ait jamais été réellement suivi d’effets, de sorte que le nombre d’avortements reste le même (209 522 en 2018) soit environ 29 % des naissances (source INED).

Tout le monde dit que l’avortement est un drame, mais personne ne fait rien pour en réduire le nombre !

Voilà, chacun jugera, en son âme et conscience.

Les députés, quant à eux ont approuvé la loi :

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