« L’extrême gauche en a rêvé, la Macronie l’a fait ! »

Publié par le 12 Avr, 2020 dans Blog | 0 commentaire

« L’extrême gauche en a rêvé, la Macronie l’a fait ! »

« L’extrême gauche en a rêvé, la Macronie l’a fait ! »

J’ai relevé cet aphorisme dans une interview de Marion Maréchal publiée dans le Club de Valeurs actuelles.

Pour être complet, on pouvait lire :

« L’extrême gauche en a rêvé, la Macronie l’a fait. Ce gouvernement, sur tous les sujets de société (immigration, identité, revendications LGBT, sécurité, justice), se situe à la gauche du parti socialiste. »

Et si on peut juger plutôt à droite la politique économique de Macron, son progressisme est largement mis en pratique dans sa politique sociétale.

Crédit illustration : KAK – L’Opinion

Il y a presque déjà trois ans, quand Macron avait détrôné Normal 1 er, la question se posa de savoir quel nom prendre pour remplacer celui du blog créé 5 ans plus tôt et intitulé :

Je suis stupide, j’ai voté Hollande !

A l’époque beaucoup de mes lecteurs me poussaient à passer naturellement à :

Je suis stupide, j’ai voté Macron !

Malgré mon vote blanc au second tour de 2017, je nourrissais encore quelques illusions qui se dissipèrent relativement vite.  Mais aujourd’hui, avec le recul, je me demande si mes lecteurs n’avaient pas raison !

Bref, voici quelques extraits de l’interview de Marion Maréchal qui confirme à nouveau son étonnante maturité politique qui surclasse à l’évidence celle de sa tante !

Le texte intégral de l’interview est accessible dans cette page.

Marion Maréchal :
“Politiquement, cette crise rebat totalement les cartes”

Conversion tardive …

Il est assez savoureux de découvrir un Emmanuel Macron soucieux du maintien des secteurs stratégiques sur le territoire national. Ce même Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, qui avait accompagné, pour ne pas dire encouragé, le rachat de la branche énergie d’Alstom par les Américains. 

Sur l’Europe …

La compétitivité des grandes puissances, installées ou émergentes, tient surtout à une étroite coopération entre le monde politique, économique et même culturel. Cette concurrence bénéficie du soutien actif de leur Etat au secteur économique et aux entreprises par des moyens variés : le renseignement, le financement, le cassage artificiel des prix, la déstabilisation économique des concurrents, la maîtrise et le traitement des data, le soft power idéologique etc.

La partie est jouée d’avance puisque l’UE interdit toute préférence communautaire, tout patriotisme économique, tout soutien de la commission ou des Etats nationaux à leurs groupes et sociétés dans la compétition mondiale au nom de la sacro-sainte concurrence « libre et non faussée ». Ils nous imposent des règles du jeu que personne d’autre ne respecte.

La couardise du gouvernement dans les banlieues

Ce gouvernement, comme ceux qui l’ont précédé, a peur. Il a peur de devoir faire face à la réédition des émeutes de 2005. Il a peur de subir les conséquences politiques d’un embrasement des banlieues dont il achète soigneusement la paix sociale à coups de subventions, en fermant les yeux sur les trafics en tout genre ou en déléguant l’ordre public aux salafistes. 

Le séparatisme dont parlait Emmanuel Macron est combattu dans les mots mais il est accepté, et même alimenté, dans les faits. Ces quartiers sont exemptés de la solidarité nationale sauf quand il s’agit de bénéficier de notre système social ou de notre système de santé.

A propos du multiculturalisme et du communautarisme …

Le professeur Robert Putman, éminent sociologue américain, s’est penché sur le phénomène des sociétés diversitaires et a tiré des conclusions qui éclairent notre situation française. Dans son étude, il affirme que « les habitants de communautés hétérogènes ont plutôt tendance à se retirer de la vie collective, à se méfier de leurs voisins, (…) à attendre le pire de leur communauté et de leurs chefs, (…) à être moins bénévoles, à moins voter, etc. » 

L’émergence d’une société française pluriethnique et multiculturelle associée à la disparition de la machine à assimiler nationale, transforme cet appel à l’unité en vœu pieux. On le voit dans un certain nombre de quartiers de manière flagrante en ce moment.

L’union nationale, oui, mais jusqu’où ?

Dans les circonstances actuelles, cet appel à l’« unité nationale » ressemble davantage à une incantation, à un slogan, qu’à un acte politique. Chaque fois qu’elle fut invoquée dans l’histoire, ce fut pour mettre en place un gouvernement d’union nationale, autrement dit un gouvernement associant toutes les grandes forces politiques en présence.

 Emmanuel Macron enjoint la société et l’opposition à l’unité nationale mais lui-même serait-il prêt à aller au bout de cette logique en mettant en place un gouvernement d’union avec le RN ?

L’unité nationale est ici utilisée comme une injonction morale et culpabilisante vis à vis de l’opposition pour l’empêcher de dénoncer les mensonges et les carences d’un gouvernement en faillite.

La crise du coronavirus sanctionne des décennies de choix politiques

Emmanuel Macron est le dernier de la suite de dominos. Il tombe entraîné par le mouvement de ceux qui l’ont précédé mais il chute aussi car il s’est placé dans l’exact sillon des gouvernements précédents…

Son gouvernement paye la décision prise sous François Hollande de vider les stocks d’Etat de masques ainsi que les conséquences d’une désindustrialisation amorcée de longue date, mais il est aussi responsable de la poursuite d’une doctrine politique qui a internationalisé les chaines de production et notamment celles, pourtant vitales, de la santé et des médicaments, tout cela au détriment de l’indépendance nationale.

Mais la responsabilité de Macron est lourde …

Ajoutons qu’il n’a fait preuve d’aucune anticipation, d’aucune méthode et d’aucune stratégie pour parer à la crise, préférant de surcroît le mensonge à l’honnêteté sur la gravité de la pénurie et le port du masque, et l’idéologie au pragmatisme en refusant de fermer les frontières nationales.

La période me rappelle une phrase de Chateaubriand : «  L’Aristocratie a trois âges successifs : l’âge des supériorités, l’âge des privilèges, l’âge des vanités ; sortie du premier, elle dégénère sur le second et s’éteint dans le dernier. » Le gouvernement de Macron mourra avant tout de sa vanité. Une vanité maladroitement incarnée par Sibeth Ndiaye.

L’extrême gauche en a rêvé, la Macronie l’a fait.

Ce gouvernement, sur tous les sujets de société (immigration, identité, revendications LGBT, sécurité, justice), se situe à la gauche du parti socialiste. Beaucoup de Français ont voté pour Emmanuel Macron en espérant une révolution économique. Non seulement ils n’auront pas cette révolution mais ils subiront toutes les politiques sociétales de gauche qui mettent à mal la cohésion et l’harmonie de notre pays.

Le gouvernement se cache derrière les scientifiques …

En mettant en avant les experts, le gouvernement est allé chercher un argument d’autorité, lui-même n’ayant pas l’autorité et la légitimité nécessaires pour convaincre les Français de la pertinence de ses décisions. Il se cache aussi derrière l’expert pour mieux dissimuler son incompétence.  Pour reprendre les mots d’Eric Zemmour dans une récente tribune :

« Le pouvoir veut organiser les municipales ? La science dira que ce n’est pas dangereux.
Il y a pénurie de masques ? La science dira que le masque n’est pas indispensable.
On n’a pas de tests ? La science dira que le test pour tous est une hérésie.»

L’union des droites, une chimère ?

Si des hommes et femmes de bonne volonté, de LR au RN, avaient su s’entendre sur l’essentiel en temps voulu, Emmanuel Macron ne serait pas au pouvoir.

Ce n’est pas tant les positions de fond qui divergent, en particulier avec Bruno Retailleau, ce sont plutôt les vieux réflexes politiciens, les rancunes passées, les intérêts partisans et les calculs électoraux qui ont empêché une coalition naturelle.

Mais il est maintenant trop tard pour le regretter et y aspirer de nouveau.

L’Europe … Où ça l’Europe ?

Nous savons depuis longtemps qu’il n’y a pas une, mais des unions européennes. Sur de nombreux points, les intérêts et les politiques des pays sont divergents, si ce n’est contradictoires. Cette divergence est flagrante dans le débat actuel sur la mise en place des eurobonds ou sur l’activation du mécanisme européen de stabilité (MES) sans condition. Dans ces deux débats, les pays du Nord et l’Allemagne s’opposent aux pays de l’axe greco-latin. La France a d’ailleurs une fois de plus reculé et n’a pas obtenu ce qu’elle souhaitait après la dernière réunion des ministres des finances.

Dans ce rapport de force, la France aurait pourtant eu un rôle décisif à jouer comme moteur d’une autre vision européenne face à l’Allemagne. Encore faut-il qu’elle redevienne crédible auprès de ses partenaires. Les gouvernements français se sont trop décrédibilisés ces dernières années par de fortes déclarations d’intention jamais suivies d’effets, et par des leçons de morale mal placées à l’égard de gouvernements étrangers.

En réalité deux dogmes européens ont volé en éclat : le pacte européen de stabilité et la libre-circulation de l’espace Schengen. Ce n’est pas un hasard : il s’agit précisément des deux dogmes qui ont contribué à la crise.

L’un en imposant des restrictions budgétaires qui ont poussé les Etats à rogner le budget des hôpitaux publics, à aligner un service public hospitalier sur les règles du marché, à ne pas renouveler les stocks de masque pour des motifs d’économie à la petite semaine.  Pour tenir ces restrictions budgétaires, les gouvernements français successifs ont préféré le social au régalien, un Etat providence ruiné par l’immigration aux services publics vitaux, une administration pléthorique et budgétivore aux fonctions essentielles.

Résultat : nous avons deux fois moins de lits qu’en Allemagne, un nombre de lits de réanimation par habitant en baisse depuis plusieurs années et un taux d’équipement en scanner parmi les plus faibles de l’OCDE. Bref, des hôpitaux sous-équipés alors que notre niveau de dépense dans le secteur est, pour le coup, l’un des plus élevés de l’OCDE. Nous avons affaire à une très mauvaise gestion de l’argent public.

Suite à lire dans la version intégrale disponible ici.

Propos recueillis par Bastien Lejeune pour Le Club de Valeurs actuelles.

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