Où est passé le Jean-Luc Mélenchon d’antan ?

Publié par le 14 Jan, 2023 dans Blog | 4 commentaires

Où est passé le Jean-Luc Mélenchon d’antan ?

Même quand on est de droite, il est possible d’apprécier certaines figures politiques de la gauche.

Certes, il faut bien chercher pour en trouver !

Mais, personnellement, des hommes politiques comme Michel Rocard, Jacques Delors, Hubert Védrine restent comme des socialistes fréquentables (!?!).

Il en est même un qui me heurtait pourtant pour ses idées très à gauche mais dont je reconnaissais la valeur :

C’était Jean-Luc Mélenchon !

Je dis « c’était » parce que c’était avant ! Avant que cet homme politique ne renie ses idées en abandonnant l’électorat populaire au profit des minorités et principalement en flattant l’électorat musulman.

La preuve de la trahison idéologique de Jean-Luc Mélenchon est dans la vidéo suivante qui montre un Mélenchon farouchement opposé au port du voile islamique alors qu’aujourd’hui il en fait la promotion :

Éloge funèbre de Jean-Luc Mélenchon

Qu’on me pardonne : je m’apprête à dire du bien de Jean-Luc Mélenchon.

Geoffroy Lejeune

Entendons-nous : pas du Jean-Luc Mélenchon que l’on connaît aujourd’hui, le vociférateur éructant du poste, crachant sa haine de nos policiers qu’il dit « factieux », bannière wokiste à la main. Non, d’un autre Jean-Luc Mélenchon, malheureusement disparu, donc oublié, mais qui exista réellement.

Ce Jean-Luc Mélenchon-là était un homme ouvert d’esprit, passionné, et fort solide intellectuellement. Lorsque l’on vient de la droite, quoi de plus stimulant qu’une conversation avec un esprit puissant et lettré, tempétueux car passionné, fin bretteur et passionné de la joute, capable de toute la distance qu’impose le débat d’idée pour que l’affrontement des vues ne vrille pas en haine personnifiée ?

Ce Jean-Luc Mélenchon-là a vécu, quelque part entre les années 80 et 2020. Il fut sénateur socialiste à 35 ans, disciple de Mitterrand, ministre de Jospin. Son ancien compère du PS Julien Dray raconte qu’en campagne dans l’Essonne, ce Jean-Luc Melenchon-là ne rechignait pas à défendre le rôle de la police et à assumer le besoin d’ordre. Il ferraillait avec les journalistes de tous bords, accordait des interviews au Quotidien de Paris, le journal (de droite) dirigé par Philippe Tesson, conversait avec le journaliste et intellectuel (de droite) Patrick Buisson – qui l’invitera des années plus tard à sa remise de légion d’honneur par Nicolas Sarkozy, à l’Elysée -, participait à des émission avec des éditorialistes (de droite) sur LCI, etc. Il avait tellement le goût de la joute qu’il fréquentait un certain Éric Zemmour. Le désormais patron de Reconquête se souvient de palabres enflammées, d’un socle historique et littéraire commun, d’une même conception de l’âme des peuples et du tragique de l’histoire. A tel point que le socialiste le compta, en 2008, parmi les quelques invités de gauche à la soirée donnée pour ses cinquante ans, au pavillon Joséphine, à Rueil-Malmaison.

Anecdote personnelle: nous participions l’un et l’autre à un débat dans l’émission de Thierry Ardisson sur Canal plus, quelques jours après les attentats du 13 novembre 2015. Je lui trouvais une hauteur de vue sur les sujets internationaux, car il défendait une ligne gaullienne, non alignée sur les Etats-Unis et moins manichéenne que le gouvernement, sur Poutine et Bachar el Assad notamment.

A la sortie, il m’attrape, paternel, m’enveloppant presque dans sa veste en cuir, pour m’attirer discrètement en loge. Devant un Perrier partagé, je lui expose mes inquiétudes au sujet de l’islam, et de ce que l’on ne nommait pas encore séparatisme. « Tout ça va se dissoudre dans le camembert et le pinard », interrompt-il. Interdit, je le regarde sourire et comprends qu’au fond, cet ancien semble croire à une forme d’assimilation, de persistance inéluctable du modèle culturel français. Nous parlons la même langue.

Ce Jean-Luc Mélenchon-là a cédé la place à un Jean-Luc Mélenchon nouveau, ces derniers temps. Un Jean-Luc Mélenchon nouveau qui appelle de ses vœux la créolisation de la France, insulte ses opposants, oublie de condamner les attentats, voit des putschs militaires et des attentats d’extrême droite partout, couvre ses amis qui baffent leur femme, purge son parti des moins enthousiastes de ses partisans.

Pire: il refuse désormais la moindre contradiction, impose à Cyril Hanouna d’exclure le malheureux Éric Naulleau de son plateau le jour où il s’y rend. Autre anecdote personnelle: participant à ce débat, je me rends dans sa loge pour le saluer comme à l’époque. Naïf. La mine renfrognée, la lèvre méchante, il me fait remarquer ce soir-là que j’ai affreusement grossi, ignorant que je viens de me découvrir une maladie heureusement sans importance mais qui bouffit le visage et empêche de garder une ligne acceptable. La classe.

Ah oui, aussi, il défile désormais contre l’islamophobie quelques jours après la décapitation d’un professeur aux côtés des islamistes (sans partager avec eux ni camembert, ni pinard, à ma connaissance). Et il n’aime pas qu’on le lui rappelle. Et n’hésite à le faire savoir vertement par SMS, avec l’amabilité qu’on lui connaît.

Cette semaine, le Jean-Luc Mélenchon nouveau s’est vu dérouler un tapis rouge sur le service public deux heures durant. L’occasion de confirmer à ceux qui doutaient qu’il sera probablement à nouveau candidat à l’élection présidentielle et de prouver aux candides qu’il est le même personnage imbuvable qu’on connaît désormais. L’émission a fait un flop d’audience, qui laisse poindre le discret espoir qu’on en ait enfin, après avoir enterré l’ancien Jean-Luc Mélenchon, celui avec qui on pouvait encore discuter, fini avec ce sinistre personnage.

Geoffroy Lejeune
Directeur de la rédaction de Valeurs actuelles

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4 Réponses à “Où est passé le Jean-Luc Mélenchon d’antan ?”

  1. IL EST TEMPS QU IL SE RETIRE UN MANIPULATEUR UN MENTEUR UN MALADE MENTAL QUI SE REMPLIT LES POCHES C EST TOUT

    • Entierement d’accord avec vous !

      Il a joué finement au debut, mais c’est toujours le comedien qui joue sa partition politique pret a vendre n’importe qui pourvu que ça lui convient.

      Avant ou apres, il y a peu de difference, seulement un pliticien qui sait mentir a tout le monde.

      • J’ajpoute que c’est le plus riche de tous les politicien avec 2 millions d’euros… = 1 milliard 300 millions.

        Bref quelqu’un du peuple…

        p poutou
        gagne 8000 euros par mois, encore un qui se serre la ceinture vers le 15 du mois comme tout le monde et qui « comprend » tres bien les pauvres.

  2. melanchon n’est qu’un comedien, un de plus, d’ou leurs ideologies changeantes qui s’adapte aux circonstances generales mais qui suivent TOUJOURS les grandes lignes politiques dont celle du grand remplacement, aussi, leurs convictions politiques n’est que de façades, ne nous y trompons pas, l’interets du pays ne compte pas, sauf en paroles, jamais en actes.

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