Quand les démocraties fuient la philosophie des Lumières

Publié par le 13 Mai, 2025 dans Blog | 0 commentaire

Quand les démocraties fuient la philosophie des Lumières

Philippe Val est un journaliste chroniqueur qui a été à la tête du journal Charlie Hebdo pendant 17 ans. Il a également dirigé France Inter de 2009 à 2014.

Il est donc très marqué à gauche mais il m’arrive d’apprécier ses chroniques chaque lundi sur Europe 1.

En fait, c’est tout l’un ou tout l’autre !

Ou j’approuve ses interventions ou je les déteste suivant le sujet qu’il aborde. Je me souviens avoir honni l’une de ses chroniques attaquant violemment ceux qui refusaient la vaccination anti-covid !

Aujourd’hui, je veux partager un regard critique sur sa dernière chronique d’hier qui vantait les mérites de nos démocraties « éclairées » par la philosophie des Lumières.

Le journaliste se grise de mots mais nie la réalité de nos démocraties qui enterrent de plus en plus profondément les préceptes des Lumières au premier rang desquels figure la liberté d’expression.

Pour les pouvoirs progressistes, il est légitime de réserver la liberté d’expression aux partisans de leur idéologie et d’en priver les autres !

C’est la prérogative du Camp du Bien !

Le journaliste oppose notamment la réalité pratiquée par les démocraties aux mensonges propres aux dictatures, mais sur ce plan-là, les démocraties copient beaucoup les dictatures !

La vidéo complète de son intervention est donnée en fin d’article. En voici le verbatim (en bleu) accompagné de quelques remarques (en vert) :

Dimitri Pavlenco : Vous voulez nous parler ce matin, Philippe, du sommet des chefs d’États européens qui a eu lieu ce week-end à Kiev.

Philippe Val : Oui, un petit sommet européen, disons, une colline avec Vladimir Zelensky, Emmanuel Macron, le polonais Donald Tusk, l’allemand Friedrich Merz et l’anglais Keir Stemmer. Et en les regardant téléphoner à Trump, j’ai repensé à cette phrase du philosophe Clément Rosset :

La joie est plus profonde que la tristesse.

Dimitri Pavlenco : C’est joli, mais alors quel rapport avec le sommet de Kiev ?

Philippe Val : C’est difficile à expliquer, mais je tente le coup.

Alors, il est simple de se laisser aller à la tristesse. C’est la pente naturelle de l’animal humain que nous sommes, conscients de sa finitude. Je dirais que n’importe quel chimpanzé contrarié peut être triste.

En revanche, la joie demande d’aller puiser au fond de soi le matériel de construction de la raison de vivre. Elle demande de l’invention, de l’imagination, de l’art et de la liberté. La joie est donc plus profonde que la tristesse.

Dimitri Pavlenco : Je ne vois toujours pas le rapport avec le sommet de Kiev.

Philippe Val : Eh bien, l’Europe va mal. L’Europe est prise en étau entre le mépris de Trump et la haine de Poutine avec celle d’à peu près tous les chefs d’état des BRICS, pour lesquels l’Europe est une menace.

Non, l’Europe n’est pas une menace mais elle est d’une arrogance telle que les pays du sud la rejettent désormais. Les leçons de morale incessantes lancées par une Union européenne qui est loin de se les appliquer à elle-même, n’impriment plus, ni chez les BRICS, ni à Pékin, ni à Moscou.

Et c’est la liberté européenne qui menace tous ces régimes. Démographiquement, nous sommes en perdition. Militairement, nous sommes faibles.

Et politiquement, nous sommes honnis. Au fond, c’est philosophiquement que nous sommes forts. Et peut-être invincibles.

Dimitri Pavlenco : Pourtant, Philippe, quand on regarde une mappemonde, il y a de quoi être terrifié.

Philippe Val : Je sais, mais ceux qui nous menacent ont un lourd handicap. Trump, à sa façon, Poutine à la sienne, et les dictatures en général, ont un gros problème avec la réalité.

Coup bas porté ici à Donald Trump assimilé ici à un dictateur !

Elle ne cesse de les contredire. On l’a vu lors de l’invasion de l’Ukraine, qui devait prendre deux jours et qui dure toujours. On l’a vu avec son glorieux défilé militaire Potemkin, qui cache la tragique réalité d’un massacre de la jeunesse russe.

On le voit avec les mensonges de la propagande, vieilles peintures qui, en s’écaillant, révèlent les murs pourris des goulagues. On le voit quand Trump remballe ses tartarinades qui tombent à plat. On le voit quand la bienveillante, la bienfaisante République islamique des Mollahs ne peut survivre que par la terreur.

On le voit avec les paradis communistes de la Corée du Nord et de la Chine et de Cuba. Bref, le point commun de tous ces régimes, si différents les uns des autres par ailleurs, c’est que la réalité y vit dans la clandestinité, alors que le mensonge y prospère au grand jour. Et c’est précisément ce dont nous protègent les Lumières, qui sont en réalité un chemin que l’Europe arpente depuis l’Antiquité et que le XVIIIe siècle a prolongé jusqu’à nous.

Quel tableau idyllique de nos démocraties ! « c’est que la réalité y vit dans la clandestinité, alors que le mensonge y prospère au grand jour ! » Mais je vois mille réalités que nos pouvoirs soi-disant démocratiques nient avec entre autres :

– la réalité de l’invasion migratoire,
– la réalité des causes réelles du conflit ukrainien,
– la réalité de l’inefficacité et de la dangerosité des vaccins anti-covid,

Dimitri Pavlenco : En gros, vous nous dites, Philippe, qu’aujourd’hui l’Europe est le seul territoire où la philosophie des Lumières est encore vivante ?

« la philosophie des Lumières » ? Mais de qui se moque t-on ?

Où sont les Lumières, quand je ne vois que ténèbres dans les atteintes constantes à la liberté d’expression, en France et en Europe !

Où sont les Lumières, quand Bruxelles menace les Italiens s’ils votent mal, fait annuler des élections en Roumanie et menacent de le faire en Allemagne si des partis souverainistes s’approchent trop du pouvoir ?

Philippe Val : Oui, et je pense même que les réseaux sociaux et la puissance avec laquelle ils colportent le mensonge menacent peut-être davantage l’identité et l’existence de l’Europe que le mépris de Trump et la haine de Poutine, lesquels d’ailleurs usent et abusent des réseaux sociaux. Mais c’est une règle qui ne souffre pas d’exception. Lorsque l’on nie la réalité, elle revient, un jour ou l’autre, sous une forme monstrueuse.

Absolument d’accord ! Quand on nie les effets dévastateurs de l’immigration incontrôlée, quand on laisse l’islamisme prospérer en Europe, la forme monstrueuse du califat islamique est au bout du chemin !

La réalité a toujours le dernier mot. Qu’est-ce que les Lumières ? C’est l’éclairage de la réalité et la dissipation du mensonge. Elles appartiennent à tous les peuples.

A tous les peuples, oui ! Mais il y a longtemps que les Lumières ont déserté  les pouvoirs en place !

Elles sont indissociables d’une joie de vivre et d’une soif de liberté qui seules permettent d’affronter la vie. Pour les Lumières, la vérité n’est pas vertueuse, n’est pas plus vertueuse que le mensonge. Elle est plus efficace.

Et tant qu’il en restera une braise, l’Europe vivra. Laissons la conclusion à Voltaire et à Diderot. L’un disait, c’est à celui qui domine les esprits par la force de la vérité et non à ceux qui font les esclaves par la violence que nous devons le respect.

Alors, que des dirigeants comme Ursula von der Leyen, Thierry Breton et Emmanuel Macron relisent Voltaire et Diderot ! Et qu’ils cessent de mépriser les peuples en tentant par tous les moyens de les faire taire !

L’autre répondait, les avantages du mensonge sont momentanés, ceux de la vérité sont éternels.

Dimitri Pavlenco : Oui, sauf que les fake news se propagent 14 fois plus vite que leurs démentis sur les réseaux sociaux. Il faut toujours penser que la vérité triomphera.

Philippe Val : Vous avez tout à fait raison. Elle prend l’escalier la vérité. C’est l’essence même de notre job.

Philippe Val parle du job des journalistes ! Mais, où sont passés les vrais journalistes ? Je ne vois dans la plupart d’entre eux que des passeurs de plats, des complices de la propagande des pouvoirs qui ont perdu toute éthique et toute dignité !

Dimitri Pavlenco : Merci beaucoup Philippe.

Voici la vidéo de la chronique de Philippe Val :

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