Quel label pour tous les mensonges de Macron ?

Après avoir publié ce précédent article :

C’est Macron qu’il faudrait labelliser … en noir

dans lequel l’Observatoire du journalisme fustigeait cette nouvelle tentative de Macron de contrôler l’information, je découvre sur Atlantico un article titré :

Et si on labellisait le Président de la République ?

dans lequel Sophie de Menton propose d’appliquer à Macron, grand donneur de leçons, la labellisation qu’il propose pour les médias :

Et si on labellisait le Président de la République ?

À force de commenter tout, de prescrire beaucoup et de se contredire parfois, Emmanuel Macron s’expose à une question inattendue : si la France doit bientôt labelliser l’information pour distinguer le vrai du faux, pourquoi le premier producteur national de déclarations politiques échapperait-il à l’exercice ?

C’est finalement celui qui fait cette proposition qui est le plus concerné ! Nous nageons en effet dans les annonces, les propositions, les impositions, les suggestions, les interdictions d’Emmanuel Macron. On peut certes trouver du charme à cette créativité et l’on peut aussi penser qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, et s’émerveiller d’avoir un globe-trotter qui nous « informe » sans cesse, aussi bien professionnel des congés parentaux que des règles douloureuses, ou de la guerre en Ukraine.

Que croire ? le Président de la République est notre média national incarné et non vérifié.

Tout cela prend un sens encore plus troublant lorsque notre Président devient un « pater familias » qui estime devoir contrôler bientôt nos temps d’écrans, et en tout cas les réseaux sociaux. C’est également en juge de paix qu‘il s’érige pour décréter ce qu’il est recommandé de regarder comme émission d’information. Autrement dit, il décide implicitement de quel côté nous devons pencher politiquement. Qu’en pense l’Arcom qui a failli virer CNews de la TNT (et qui en rêve toujours ?), après avoir passé au conseil de discipline puis viré C8 et NRJ2 ?

Les Français sont exaspérés, disons-le, et cela contribue à les diviser et à renforcer les extrêmes. Pour rassurer le peuple, il conviendrait donc d’établir une réciprocité dans le contrôle de la liberté d’expression, et dans sa grande sagesse et son intelligence des situations, Emmanuel Macron se soumettra volontiers à la question de la labellisation de ses propos.

En libérale plaçant avant tout le droit d’expression, et la liberté de la presse et des « émetteurs » d’informations, dans la foulée d’une organisation « indépendante » sur la vérité, il me semblerait logique de labelliser les propos d’Emmanuel Macron, notre directeur de l’information présidentiel.

Voici 10 affirmations, au hasard, qui mériteraient un éclairage labellisé ?

Le Mercosur : à l’origine décrété très dommageable pour les agriculteurs, voilà qu’aujourd’hui, c’est une formidable opportunité ? On fait moult caresses sur le cul des vaches tout en faisant savoir que c’est une chance d’avoir de la viande brésilienne ou argentine avec plein d’antibiotiques en rab’ ? Choix du label ?
« Jamais nous n’enverrons de troupes en Ukraine. Jamais. » Toutefois, il est essentiel de convoquer le Chef d’état-major des Armées et de lui suggérer de dire qu’on doit être prêts à quelques sacrifices d’enfants … et de petits-enfants ? Choix du label ?
« Il n’y a pas UNE culture française ». Toutes les cultures se valent donc ? Personne ne s’en est remis : les Académiciens sont encore sous antidépresseurs ! et pourtant en 2023, notre Président adepte de notre belle langue, a créé à Villers-Cotterêts la « Cité internationale de la langue française », et nous a gratifié d’une citation … de lui-même : « l’importance de notre langue en tant que vecteur d’échange, de dialogue et de diversité ». Mais « en même temps », il faut enseigner l’arabe à l’école … Choix du label ?
Le Président a généreusement labellisé la prime proposée par les entrepreneurs à la crise des Gilets jaunes en la qualifiant modestement de « Prime Macron » : à soumettre à l’APV ? Contrôle du label demandé par les entrepreneurs concernés !
Les Premiers ministres : ni de droite ni de gauche. Les premières années furent à droite. Les dernières fléchissent à gauche. Multi-labels ?
Doit-on labelliser le terme « prochaine fois » ? En effet « la prochaine fois qu’on sera victime d’une attaque terroriste, on sera intransigeant », a martelé le Président lors de la commémoration du Bataclan, dix après en 2025. Mais il avait aussi dit en 2020 que « La peur [devait] changer de camp » après la mort de Samuel Paty, promettant que « les islamistes ne [devaient] pas pouvoir dormir tranquilles dans notre pays ». On frise la fake news lorsque Salah Abdeslam, le principal coupable des attentats du Bataclan tente de fomenter un prochain attentat en prison, avec détention illicite de clé USB.
Dans le même genre, Marseille en 2030 devait être l’Eldorado des villes. L’objectif semble de plus en plus inatteignable. Peut-être qu’en 2030 la ville recevra le label du narcotrafic … !
Faut-il labelliser la volonté d’avoir « très envie d’emmerder les non-vaccinés » du Covid pour punir les “antivax”, ou n’est-ce qu’un rêve ?
La vidéo des influenceurs à l’Élysée, ces mêmes influenceurs qu’on veut virer des réseaux sociaux parce qu’ils sont nuisibles, doit-elle être labellisée ou faire l’objet d’une investigation de l’APV(Association Pour la Vérité) ?

Sophie de Menthon pour Atlantico.