
Je n’ai rien contre la démocratie directe et la France pourrait s’inspirer quelque peu de l’exemple de nos amis suisses et de leurs célèbres et fréquentes votations.
Mais, la valeur d’une pétition ou, à l’échelle plus officielle, d’un référendum tient souvent plus dans la pertinence de la question que dans l’ampleur de la réponse des citoyens.
La pétition contre la loi Duplomb est un exemple flagrant de pétition non pertinente et dangereuse pour la démocratie.
Parmi les 2 millions de Français qui ont signé la pétition sur la ré-autorisation de la molécule d’acétamipride dans la culture de la betterave et des noisettes, combien avaient la connaissance ou les informations scientifiques nécessaires pour que leur vote soit pertinent !
Le nombre impressionnant des signatures n’est que le résultat d’une intense propagande faite par la gauche et complaisamment répercutée par les grands médias !
Je sais qu’en écrivant cela, je vais probablement heurter certains de mes lecteurs, car nous sommes nombreux à être sensibilisés au danger de certaines substances pour l’homme ou pour les animaux, en l’occurrence ici, les abeilles.
Mais en toute occasion, il faut faire la part des choses !
Je rappelle à tous ceux qui ne jurent que par l’Europe et qui croient en elle, que la France est seule en Europe à interdire cette molécule, condamnant ainsi toute une filière sucrière importante en France.
Cette interdiction pourrait être justifiée à la condition que la France interdise, dans le même temps, toute importation de sucre et de noisettes en provenance de pays utilisant encore cette molécule.
Mais cela, l’Europe ne l’acceptera jamais !
La meilleure réponse que je peux apporter à votre désapprobation est de relayer l’intervention de l’euro-député François-Xavier Bellamy, rapportée par cet article de Boulevard Voltaire.
Je suis le premier à critiquer les votes politiques de François-Xavier Bellamy avec son parti le PPE, mais je lui reconnais des qualités de travail et de sérieux dans le traitement de ses dossiers. En l’occurence, il en apporte ici la preuve !
Loi Duplomb : François-Xavier Bellamy
remet Hugo Clément à sa place
Une vraie « masterclass ». Publiée tout d’abord sur Instagram, puis partagée sur X, une vidéo de François-Xavier Bellamy fait, depuis mercredi, la joie des internautes. Le député européen y répond à l’influenceur Hugo Clément, qui l’avait interpellé, quelques heures plus tôt, au sujet de la loi Duplomb. « Je voulais vous dire un immense merci pour votre vidéo parce que là, c’est un festival !, a attaqué l’homme de droite, rappelant au passage qu’Hugo Clément n’était pas plus un « scientifique » que lui. Ce serait vraiment presque drôle si ce n’était pas aussi grave, parce que l’enjeu fondamental, c’est la santé. »
Ma réponse à @hugoclement sur la loi Duplomb.
Rendez-vous pour un débat en direct et sans montage, quand vous voudrez : ma proposition tient toujours… pic.twitter.com/1SiUxsGZOC
— Fx Bellamy (@fxbellamy) July 23, 2025
La mise au point est d’autant plus nécessaire qu’elle survient dans un contexte de désinformation massive organisée par la gauche, autour de la loi Duplomb et de la réintroduction de l’acétamipride, un insecticide honni par les écologistes décroissants. Appuyé par les médias, ainsi que par de nombreuses personnalités, ce mouvement a accouché d’une pétition qui compte actuellement quelque 1,8 million de signatures.
Les sophismes de M. Clément
François-Xavier Bellamy débute sa « masterclass » en revenant sur quelques sophismes récurrents chez les opposants à la loi Duplomb. Sur un ton calme et posé, l’élu rappelle que :
si l’acétamipride est bel et bien toxique, le Doliprane l’est tout autant. Tout est une question de dosage. L’acétamipride utilisé dans les quantités auxquelles les agriculteurs sont autorisés à l’employer n’est pas toxique pour la santé humaine. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est la science, et en l’occurrence les grandes agences scientifiques comme l’EFSA, l’Agence européenne ou l’ANSES, l’agence française qui compile des données et des études par dizaines.
L’eurodéputé ajoute que pas moins de 26 autres pays européens utilisent cet insecticide, dont des voisins socialistes comme l’Espagne et le Danemark, ou encore l’Allemagne, où les Verts sont pourtant très influents.
Sur le même ton tranquille, François-Xavier Bellamy poursuit son argumentaire, revenant sur le cas d’un « expert », cité par Hugo Clément, qui expliquait que l’acétamipride n’ayant pas été employé de tous temps dans les cultures de betterave, on pourrait très bien s’en passer aujourd’hui aussi. Le député europ&en concède :
C’est vrai, on faisait de la betterave il y a trois siècles sans acétamipride. Mais à l’époque, il y avait 80 % de Français qui travaillaient dans les champs, il y avait des pénuries alimentaires régulières et l’espérance de vie était de 30 ans. Est-ce que c’est votre modèle ? Si c’est le cas, il faut le dire.
On attend la réponse d’Hugo Clément à cette question.
L’hypocrisie des écolos citadins
Le grand mérite de cette prise de parole est de mettre en lumière les incohérences et hypocrisies de la gauche décroissante. Dans sa vidéo, François-Xavier Bellamy indique en effet que les produits contre les moustiques, les mouches, les guêpes ou les fourmis qui sont librement vendus dans le commerce contiennent eux aussi de l’acétamipride, sans que cela ne soit dénoncé par Hugo Clément et ses amis.
Hors de question de le retirer aux gens qui veulent traiter leurs animaux de compagnie contre les pucerons, par exemple. Non, non. Les seuls qu’on peut laisser crever, c’est les paysans qui nous font vivre. Parce que Sandrine Rousseau l’a dit : on n’en a rien à péter, de leurs revenus.
Invitée de la Contre Matinale du Média le 11 juillet, lors d’un échange sur la loi Duplomb, Sandrine Rousseau a été interrogée sur la rentabilité des agriculteurs.
Sa réponse a été claire : « Je n’en ai rien à péter de leur rentabilité. » pic.twitter.com/uKYpYXkKcU— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) July 15, 2025
Fidèle soutien des agriculteurs, le Républicain leur a rendu hommage, rappelant qu’ils nous fournissaient « l’alimentation la plus sûre et la plus saine du monde ». Il n’a pas manqué, non plus, d’étriller ces écolos des villes, dont la haine envers les paysans français ne cesse de se radicaliser.
Vous les traitez d’empoisonneurs. Et cette accusation tue.
La peur de débattre
Si Hugo Clément apparaît très à l’aise dans ses petites vidéos tournées depuis sa confortable terrasse et dans lesquelles il tourne en dérision ses contradicteurs, il semble moins friand de franches conversations, en face à face. François-Xavier Bellamy note ainsi :
Depuis des mois, maintenant, je propose à Hugo un débat en direct, sans filtre, sans montage, et depuis des mois, il n’a jamais accepté .
Il est vrai que la dernière rencontre entre les deux hommes n’a pas vraiment tourné à l’avantage du jeune militant écologiste.
L’élu LR rappelle :
Vous aviez les sujets, pas moi. Vous aviez les fiches, pas moi. Et pourtant, sur un sujet qui nous a opposés, sur la mortalité des dauphins où, là encore, vous accusiez sans preuve les pêcheurs, je vous ai répondu parce que je connais la question et vous vous êtes tellement perdu que vous avez demandé qu’on arrête le tournage !
Vexé, l’influenceur aurait répliqué en publiant, la veille de l’élection européenne – un moment où M. Bellamy ne pouvait pas lui répondre -, une vidéo montée d’une manière parfaitement malhonnête et qui éludait l’essentiel de leur houleux échange …
Vous voyez, cher Hugo, vos méthodes empoisonnent aujourd’hui notre démocratie. Alors, si vous êtes si sûr de vous, je vous renouvelle ma proposition de débat. N’ayez pas peur, je vous attends. On se retrouve quand vous voulez.
L’invitation est lancée.
Jean Kast pour Boulevard Voltaire.




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