Et si on arrêtait de dénigrer nos entreprises …

Publié par le 15 Mai, 2019 dans Blog | 0 commentaire

Et si on arrêtait de dénigrer nos entreprises …

L’entreprise … C’est le diable !

Il suffit d’écouter la gauche et la majeure partie des syndicats pour noter qu’en France, l’entreprise y est rarement considérée comme un partenaire mais bien plus souvent comme un ennemi !

Dans ces milieux, on pratique l’amalgame. Par exemple, en considérant les grandes entreprises du CAC40, on va dénigrer les dividendes qu’ils servent à leurs actionnaires et on va promouvoir des impôts qu’on va appliquer à l’ensemble des entreprises petites, moyennes et grandes ! Qu’y a t-il de commun entre Total et le petit entrepreneur de maçonnerie et ses 7 salariés ?

Quand on lit beaucoup de livres d’économie, on note que le libéralisme y est montré du doigt et qu’on préfère  y célèbrer l’interventionnisme de l’Etat, le seul d’où puisse venir le salut pour les salariés. Quand on sait que Nathalie Artaud, égérie de Lutte ouvrière, enseigne l’économie, on peut craindre une certaine orientation de son enseignement.

Quand, à gauche, comprendra t-on que l’entreprise est la seule entité créatrice de richesse ?

A contre-courant de l’entreprise-bashing, je vous propose un article de David Barroux paru dans les Echos :

Soutenir les champions

Pointé du doigt en France, Vinci marque des points hors de nos frontières. Plutôt que de critiquer systématiquement les entreprises, les Français devraient admettre qu’ils ont besoin d’entreprises puissantes.

Vinci devrait-il délocaliser son siège social en Grande-Bretagne? Souvent pointé du doigt de ce côté-ci de la Manche, accusé de spolier et de racketter les Français, le géant de la construction et des concessions qui construit des immeubles et des ponts et qui gère des autoroutes comme des aéroports, a récupéré cette semaine les clefs de Gatwick, le deuxième aéroport britannique.

En Grande-Bretagne,  la gestion par un actionnaire privé d’un aéroport déjà sorti de la sphère publique depuis longtemps ne suscite guère de débats . Et que le groupe en question soit en plus un étranger, n’émeut pas plus un peuple qui a voté pour le Brexit. Certes, les profits potentiels tomberont un jour en partie dans la poche des actionnaires de Vinci mais à court et moyen terme, c’est bien le groupe français qui, après avoir cassé sa tirelire, va devoir mettre la main à la poche pour investir dans le développement de cette infrastructure essentielle qui restera sous la supervision très étroite des pouvoirs publics anglais, lesquels ne manqueront pas de se faire entendre si les prestations assurées par le Frenchy ne sont pas à la hauteur des attentes.

David Borroux

On est bien loin de la vision caricaturale des entreprises, des privatisations et même du capitalisme en général qui domine en France. A l’heure où trop de Français voient encore dans la mondialisation une menace et dans les grands groupes des entités malfaisantes cherchant à s’enrichir sur le dos de la population, l’exemple de Vinci devrait pourtant, au contraire, donner confiance à tous les Français.

Voici un groupe parti du BTP qui a su internationaliser son succès et se réinventer en se diversifiant dans les concessions . Aujourd’hui, Vinci réalise un peu plus de 40 % de son chiffre d’affaires hors de l’Hexagone mais emploie encore plus de 100.000 personnes ici. Et quand cette entreprise française récupère la gestion d’aéroports hors de nos frontières, elle crée bien sûr des emplois à l’étranger mais elle maintient et développe aussi en France des centres de décisions et des postes hautement qualifiés.

On peut critiquer les conditions dans lesquelles les autoroutes ont été privatisées et  débattre de l’intérêt de sortir ADP de la sphère publique . On peut exiger des entreprises quelles soient citoyennes et payent des impôts. Mais on ne doit pas non plus oublier que la France a besoin de PME comme de grands groupes et qu’il conviendrait que l’on soutienne un peu plus les champions tricolores.

David Barroux pour Les Echos.

A lire aussi : Le patron de Vinci répond aux critiques.

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